La description que La loi du marché fait du monde de l'entreprise est pour elle «l'équivalent de ce qu'on aurait pu dire de Rosemary's Baby si on avait dit que ce film décrivait la maternité». Laurence Parisot, encore présidente du MEDEF il y a 2 ans, s'en est pris au film de Stéphane Brizé, sur les antennes d'Europe 1. «C'est un roman, pas un documentaire», «il ne décrit pas une réalité sociale, c'est un film d'horreur» : à ses yeux, l'amendement récent de Benoît Hamon sur le burn-out et La loi du marché, c'est «la même caricature», avec ses «entreprises inévitablement tyranniques», ses «banquiers pervers» et ses actionnaires qui sont «des salopards». Libération consacre la une du 1er numéro de sa nouvelle formule au film de Stéphane Brizé et valide son propos – après avoir été sceptique à Cannes quant à sa valeur artistique – en demandant son avis à un expert, en l'occurence un chômeur (cet avis d'expert, on n'avait pas osé l'imaginer). Ça ne surprendra pas Laurence Parisot qui considère La loi du marché comme politique car faisant le jeu d'une «certaine gauche, voire de l'extrême gauche». Et l'ex-patronne des patrons de poser la question qui tue : «où vont aller les bénéfices du film ?». Stéphane Brizé et Vincent Lindon «vont gagner de l'argent. Seront-ils aussi généreux que Bill Gates ?». L'ancienne dirigeant du MEDEF qui demande des comptes à une entreprise, fut-elle cinématographique, sur ce qu'elle va faire de ses profits, il faut avouer qu'on ne pouvait pas passer à côté. (Source : Europe 1)