“ Nakagawa, Grand Prêtre des Enfers nippons, Père Supérieur des Âmes malfaisantes, nous invite à une découverte brûlante de son domaine privé. ”— Torrebenn 9 février 2019
“ "LE" premier film de ninjas ! Yamamoto a de foutus airs de Maître Kurosawa dans ses mises en scènes grandioses et ses mouvements de foules ! ”— Torrebenn 9 février 2019
“ Ce film est avant tout le récit d'un mystère insondable : l'impuissance absolue d'un vétéran devant la beauté irréelle d'Ayako Wakao ... ”— Torrebenn 9 février 2019
“ Carnaval urbain et farce citadine. Suzuki se vautre goulûment dans la fange des bas-fonds tokyoïtes pour une folle plongée multicolore ! ”— Torrebenn 9 février 2019
“ Kurahara se perd un peu entre manifeste politique et farce jazzy ... Reste une ultime scène de folie, pétrifiante de violence physique ... ”— Torrebenn 9 février 2019
“ Belle fresque historique dans laquelle Japon post-féodal & modernité des Yakuzas se mêlent intimement. Ikehiro est peut-être à découvrir ... ”— Torrebenn 9 février 2019
“ L'encre funèbre coule dans le fleuve noir d'une Tokyo jazzy. Même les crimes sont des moments où le fun le dispute à l'absurde ! ”— Arch_Stanton17 février 2019
“ De meurtre en meurtre, le yakuza a tracé sa route sanglante. Il a délaissé le sabre de nos clichés pour le flingue de nos films ... ”— Torrebenn14 février 2019
“ Trop belle, elle est réifiée. Trop faible, elle est manipulée. Trop libre, elle est agonie. La Femme, victime, forcément victime des hommes. ”— Torrebenn14 février 2019
“ Ancêtre esthétique de Skeletor, Ōgon Bat est l'un des super-héros nippons développés par le Ciné pour résister à l'essor de la TV. Kitsch ! ”— Torrebenn14 février 2019
“ Dépassé par l'enjeu politique dans lequel il s'est engagé, le soupirant ne sait plus où donner sa vie ... Coup d'Etat ou coup de cœur ? ”— Torrebenn14 février 2019
“ Sublime Yuki-onna 雪女 qui erre dans les neiges éternelles du Japon immortel ... Ne jamais avouer notre amour pour elle, au risque de mourir. ”— Torrebenn14 février 2019
“ "Confessions d'une épouse", antérieur de 7 ans est supérieur à cette divagation dans la neige. Heureusement, Mariko Okada est ensorcelante. ”— Torrebenn14 février 2019
commentaire modéré
Début février, je me suis cantonné à ces belles années 60 qu'a connu le cinéma nippon.
J'ai entamé mon cycle avec deux œuvres du maître du fantastique, Nobuo Nakagawa 中川 信夫 :
- "L'Enfer" (alias "Jigoku", 1960) est un film totalement fou dans lequel Nakagawa se livre à toutes les expérimentations possibles en termes esthétiques et narratifs !
- "Le Lutin fantôme" (1962) n'a rien de surnaturel, contrairement à ce que le titre peut laisser entendre, mais c'est un polar en kimono bien sympa.
J'ai découvert le premier film de l'histoire du Cinéma, consacré aux ninjas, cette source méconnue s'intitule "Shinobi no mono" (1962), de Satsuo Yamamoto 山本 薩夫, absolument pas kitsch comme on pourrait le craindre. En effet, c'est surtout à partir du tournant des années 70 que le film de ninjas est devenu pathétique. Dans les années 60, ces histoires appartenaient encore au meilleur du "jidai-geki" (le film de sabre en costumes). Un pan du 7e Art japonais à connaître !
En 1963, Kōzaburō Yoshimura 吉村 公三郎 a divinement mis en scène la non moins divinement belle Ayako Wakao 若尾文子 (oui, je suis amoureux !) dans "La Poupée en bambou d'Echizen". Poignant récit du naufrage d'un couple et de la libido d'un vétéran de 39-45.
Dans "La Barrière de chair" (1964), Seijun Suzuki 鈴木 清順, qui n'avait peur d'aucune audace montre un Japon arasé par les bombardements US et livré à tous les trafics (clopes, drogue, bouffe, prostituées ...) avec une pellicule polychrome flamboyante !
Mini-cycle Suzuki, puisque j'ai également visionné "Le Vagabond de Tokyo" (1966), mais j'ai été moins convaincu. Lino Ventura n'aurait pas été inutile dans ce film !
Koreyoshi Kurahara 蔵原惟繕 se montre un peu moins inspiré (ou talentueux) que Suzuki avec son "Kuroi taiyō", dans lequel le jazz (que je ne supporte pas) prend une place bien trop prépondérante. Par contre, la dernière scène, d'une violence terrible, est exceptionnelle !
Un petit film sur les origines des yakuzas avec "Waka oyabun" (1965), de Kazuo Ikehiro 池広一夫. On a tout de même droit aux "mafieux" japonais, mais ils étaient encore en kimonos !
Hideo Gosha 五社 英雄, m'a ravi avec son "Sang du damné" (1966), que j'ai trouvé supérieur à un film équivalent (mais nettement plus connu) "Le Vagabond de Tokyo", dont j'ai parlé un peu plus haut.
Un autre mini-cycle avec cette fois, 3 films de Kijū Yoshida 吉田 喜重 :
- "Le Lac des femmes" (1966), une pure merveille féministe, sombre histoire de chantage à la photo coquine. Yoshida a juste 50 d'avance sur des pratiques très actuelles ...
- "Passion ardente" (1967), m'a carrément moins plu, car l'aspect "Nouvelle Vague (Nūberu Bāgu ヌーベルバーグ)" -dont je ne raffole pas- est beaucoup trop présent à mon goût ...
- "Amours dans la neige" (1968) doit énormément à Mariko Okada 岡田茉莉子, mais hélas pour Yoshida, Yasuzo Masumura était déjà passé sur thème équivalent en 1961 avec "Confessions d'une épouse" ...
Tout autre univers avec le film de SF d'Hajime Satō, "Ōgon Bat" (1966), un super-héros à tête de mort dorée et portant cape, combattant les méchants. Très kitsch et savoureux !
Pour continuer d'explorer la filmographie bisseuse de Satō, j'ai visionné "Goke, Body Snatcher from Hell" (1968). L'histoire est celle de rescapés d'un crash aérien, aux prises avec une entité surnaturelle et menaçante ... Toujours aussi kitsch !
Avec son "Banquet" (1967), Heinosuke Gosho 五所 平之助 jette un rai de lumière sur un épisode méconnu de l'Histoire du Japon, le Coup d'Etat du 26 février 1936. Il utilise ce cadre historique confus pour placer un sublime récit d'amour, à verser quelques larmes ...
Je terminerai ce cycle avec une pure merveille : "La Femme des neiges" (1968) de Tokuzō Tanaka. Adaptation inspirée, superbement esthétique du mythe traditionnel du spectre Yuki-onna. Tout est beau, tout est réussi dans cette merveille ...
J'ai entamé mon cycle avec deux œuvres du maître du fantastique, Nobuo Nakagawa 中川 信夫 :
- "L'Enfer" (alias "Jigoku", 1960) est un film totalement fou dans lequel Nakagawa se livre à toutes les expérimentations possibles en termes esthétiques et narratifs !
- "Le Lutin fantôme" (1962) n'a rien de surnaturel, contrairement à ce que le titre peut laisser entendre, mais c'est un polar en kimono bien sympa.
J'ai découvert le premier film de l'histoire du Cinéma, consacré aux ninjas, cette source méconnue s'intitule "Shinobi no mono" (1962), de Satsuo Yamamoto 山本 薩夫, absolument pas kitsch comme on pourrait le craindre. En effet, c'est surtout à partir du tournant des années 70 que le film de ninjas est devenu pathétique. Dans les années 60, ces histoires appartenaient encore au meilleur du "jidai-geki" (le film de sabre en costumes). Un pan du 7e Art japonais à connaître !
En 1963, Kōzaburō Yoshimura 吉村 公三郎 a divinement mis en scène la non moins divinement belle Ayako Wakao 若尾文子 (oui, je suis amoureux !) dans "La Poupée en bambou d'Echizen". Poignant récit du naufrage d'un couple et de la libido d'un vétéran de 39-45.
Dans "La Barrière de chair" (1964), Seijun Suzuki 鈴木 清順, qui n'avait peur d'aucune audace montre un Japon arasé par les bombardements US et livré à tous les trafics (clopes, drogue, bouffe, prostituées ...) avec une pellicule polychrome flamboyante !
Mini-cycle Suzuki, puisque j'ai également visionné "Le Vagabond de Tokyo" (1966), mais j'ai été moins convaincu. Lino Ventura n'aurait pas été inutile dans ce film !
Koreyoshi Kurahara 蔵原惟繕 se montre un peu moins inspiré (ou talentueux) que Suzuki avec son "Kuroi taiyō", dans lequel le jazz (que je ne supporte pas) prend une place bien trop prépondérante. Par contre, la dernière scène, d'une violence terrible, est exceptionnelle !
Un petit film sur les origines des yakuzas avec "Waka oyabun" (1965), de Kazuo Ikehiro 池広一夫. On a tout de même droit aux "mafieux" japonais, mais ils étaient encore en kimonos !
Hideo Gosha 五社 英雄, m'a ravi avec son "Sang du damné" (1966), que j'ai trouvé supérieur à un film équivalent (mais nettement plus connu) "Le Vagabond de Tokyo", dont j'ai parlé un peu plus haut.
Un autre mini-cycle avec cette fois, 3 films de Kijū Yoshida 吉田 喜重 :
- "Le Lac des femmes" (1966), une pure merveille féministe, sombre histoire de chantage à la photo coquine. Yoshida a juste 50 d'avance sur des pratiques très actuelles ...
- "Passion ardente" (1967), m'a carrément moins plu, car l'aspect "Nouvelle Vague (Nūberu Bāgu ヌーベルバーグ)" -dont je ne raffole pas- est beaucoup trop présent à mon goût ...
- "Amours dans la neige" (1968) doit énormément à Mariko Okada 岡田茉莉子, mais hélas pour Yoshida, Yasuzo Masumura était déjà passé sur thème équivalent en 1961 avec "Confessions d'une épouse" ...
Tout autre univers avec le film de SF d'Hajime Satō, "Ōgon Bat" (1966), un super-héros à tête de mort dorée et portant cape, combattant les méchants. Très kitsch et savoureux !
Pour continuer d'explorer la filmographie bisseuse de Satō, j'ai visionné "Goke, Body Snatcher from Hell" (1968). L'histoire est celle de rescapés d'un crash aérien, aux prises avec une entité surnaturelle et menaçante ... Toujours aussi kitsch !
Avec son "Banquet" (1967), Heinosuke Gosho 五所 平之助 jette un rai de lumière sur un épisode méconnu de l'Histoire du Japon, le Coup d'Etat du 26 février 1936. Il utilise ce cadre historique confus pour placer un sublime récit d'amour, à verser quelques larmes ...
Je terminerai ce cycle avec une pure merveille : "La Femme des neiges" (1968) de Tokuzō Tanaka. Adaptation inspirée, superbement esthétique du mythe traditionnel du spectre Yuki-onna. Tout est beau, tout est réussi dans cette merveille ...
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