Issu d'une famille de la petite bourgeoisie de province italienne, Federico Fellini est né dans la station balnéaire de Rimini sur la côte adriatique. Durant sa jeunesse, il est marqué par le pouvoir, l'Eglise et le fascisme, ce qui se ressentira plus tard dans son oeuvre (Amarcord, par exemple). Attiré par le journalisme et par le dessin de presse, il s'installe en 1939 à Rome où il est engagé par un hebdomadaire humoristique à grand tirage, Marc'Aurelio.
Il écrit une série de nouvelles destinées à la radio. L'une des « lectrices » est
Giulietta Masina. Lorsqu'il la rencontre, c'est le coup de foudre : il l'épouse le 30 octobre 1943.
Il débute au cinéma comme script et comme assistant-scénariste de
Roberto Rossellini pour le film
Rome, ville ouverte (Roma, città aperta) en 1945. Si cette collaboration dure plusieurs années, Fellini travaille également aux côtés de
Pietro Germi (
Au nom de la loi, In nome della legge en 1948) et d'
Alberto Lattuada (
Sans pitié, Senza pietà en 1948). C'est avec ce dernier qu'il réalise sa première véritable mise en scène, Les Feux du music-hall (Luci del varietà) en 1951, une oeuvre fortement influencée par le courant néoréaliste.
En 1952, il assure seul la réalisation de la comédie du
Cheik blanc (Lo Sceicco bianco), puis tourne en 1953
Les Vitelloni (I Vitelloni), imposant définitivement l'univers fellinien.
C'est à
La Strada, en 1954, que Federico Fellini doit son succès international. Dans ce film, comme dans
Il Bidone en 1955 et dans
Les Nuits de Cabiria (Le Notti di Cabiria) en 1957, il met en vedette sa femme,
Giulietta Masina. Dans le premier film, elle joue le rôle de Gelsomina, une misérable artiste de cirque, brutalisée par Zampanò, le directeur de la troupe (
Anthony Quinn), et, dans le dernier, celui de Cabiria, une prostituée courageuse, mais naïve.
La dolce vita en 1960, qui obtiendra une Palme d'or au festival de Cannes, est un tournant décisif. Ce film impose définitivement ce qu'on appellera désormais (souvent à tort et à travers) le baroque fellinien, qui définit notamment les personnages (exubérants, extravagants, véritables caricatures vivantes), la narration (pas de réelle progression dramatique) ou le traitement du temps (le réel et l'imaginaire s'entremêlent allègrement).
L'énorme succès de
La dolce vita, dont la musique lancinante signée Nino Rota allait faire le tour du monde, lui permet de réaliser, trois ans plus tard, son film le plus personnel et le plus ambitieux,
Huit et demi (Otto e mezzo). En livrant ainsi ses angoisses et ses fantasmes de cinéaste à travers
Marcello Mastroianni, Fellini propose une réflexion passionnante sur la création artistique.
Après la démesure de son
Satyricon en 1969, d'après l'oeuvre de Pétrone, Fellini, désormais débarrassé de l'héritage néoréaliste, plonge dans ses souvenirs d'enfance avec Les Clowns (I Clowns) en 1970, téléfilm sorti aussi dans les salles de cinéma,
Fellini Roma en 1972 et, surtout,
Amarcord en 1973, qui évoque son adolescence à Rimini, sa ville natale.
Avec
Le Casanova de Fellini (Il Casanova di Federico Fellini) en 1976, il renoue avec le baroque fastueux du
Satyricon. Sa veine intime reprend avec un nouveau téléfilm qui sera également exploité dans les salles de cinéma : Répétition d'orchestre (Prova d'orchestra) en 1979.
Les années 1980 s'ouvrent sur La Cité des femmes (La Città delle donne) en 1980. Suivront
Et vogue le navire... (E la nave va...) en 1983, véritable opéra funèbre,
Ginger et Fred (Ginger e Fred) en 1985 et
Intervista en 1987.
C'est avec
La voce della luna, en 1990, un film au climat crépusculaire que se clôt l'activité cinématographique de Fellini.
Aux funérailles d'État à Rome auquel Fellini a eu droit, le célèbre trompettiste italien Mauro Maur joua L'improvviso dell'angelo de Nino Rota.
Fellini trouve en
Marcello Mastroianni un véritable « double cinématographique ». Ils collaboreront sur de nombreux films :
La Dolce vita,
Huit et demi, La Cité des femmes ,
Ginger et Fred et
Intervista.