Né le
mars 1927 à Harlem, quartier noir de New York, Harold George (dit Harry) Belafonte Jr. passa sa prime jeunesse et sa scolarité en Jamaïque, l'île natale de sa mère, y baignant dans le folklore caribéen, véritable réservoir culturel, où il puisa souvent l'inspiration exotique originale caractérisant sa carrière artistique.
S'étant libéré de ses obligations militaires dans l'US Navy, Harry Belafonte retourna à New York où il exerça divers petits boulots (portier adjoint dans un magasin de vêtements...). Mais c'est seulement en pénétrant le monde du spectacle, lorsqu'on lui offrit deux places pour le Théâtre Noir Américain où se jouait Home is the Hunter, qu'il découvrit sa vocation de comédien.
Il intégra un cours d'art dramatique, « The Dramatic Workshop of the School of Social Research » que dirigeait Erwin Piscator, le fameux réalisateur allemand. Il y fit ses classes en compagnie de
Marlon Brando,
Tony Curtis pour ne citer que ces deux-là... s'ancrant définitivement au monde artistique.
Monty Kaye, le promoteur réputé du Royal Roost, ayant souvent apprécié ses talents de chanteur, l'aida lorsque sa bourse d'État vint à expiration en l'engageant dans son fameux club de jazz comme chanteur intermittent. Le public lui manifesta un intérêt bienveillant, même s'il était plus familier avec les orchestres habituels, ceux de Charlie Parker, Miles Davis, Max Roach et Tommy Potter.
Une succession de prestations dans divers night clubs le mena à Broadway où sa première comédie musicale John Murray Anderson's Almanac fit sensation, et pour cette première prestation sur Broadway, le jeune chanteur obtint le Tony Award pour sa performance.
Quelques mois plus tard, il signa pour ce qui devait être un long et fructueux contrat avec la RCA Victor. En 1955, son troisième album Calypso fut le premier album a atteindre le million d'exemplaires vendus !
Parallèlement à sa carrière artistique, Harry Belafonte consacra sa vie à plusieurs causes humanitaires et pacifiques. En 1960, J.F. Kennedy, alors président des États-Unis, le nomma consultant culturel dans le « Corps pour la Paix ». Il était le premier membre du show business à exercer cette fonction, et s'y dévoua durant cinq ans.
Mais c'est dans la lutte pour l'égalité des droits civiques aux États-Unis qu'il s'investit le plus énergiquement. Sa quête fervente et tenace pour une justice égalitaire et équitable ne se découragea jamais.
Au début des années 1950, Harry Belafonte fit la connaissance du jeune docteur
Martin Luther King, lors du passage historique de celui-ci à New York. Dès ce jour, jusqu'à l'assassinat du leader noir, Harry et Martin développèrent une fidèle et profonde amitié, qui resta l'une des plus précieuses expériences de la vie d'Harry Belafonte.
Dans la carrière cinématographique d'Harry Belafonte on peut remarquer d'excellents films dont le fond traduit parfois ses préoccupations concernant l'égalité entre tous les êtres humains, comme dans Bright Road, Le Coup de l'escalier ou plus récemment White Man's Burden, avec dans ce dernier une pointe d'humour décalé, tellement nécessaire pour faire passer ce genre de message.
En 1985, profondément touché et perturbé par la guerre et la famine, cruels événements qui accablèrent une partie de l'Afrique, et influencé par le travail accompli par Mohammed Amin et Bob Geldorf, Harry Belafonte contribua à lancer la campagne caritative We are the World.
En 1987, il accepta le poste d'ambassadeur de l'Unicef, et fut donc le second Américain après
Danny Kaye à se consacrer à la charge de secourir la détresse des enfants du monde, y entraînant d'autres personnalités du spectacle.
Dans les années 2000, Harry Belafonte a poursuivi son engagement dans toutes les causes consacrées aux droits de l'homme, focalisant son action en particulier sur les États-Unis et l'Afrique du Sud. La relation amicale qu'il entretient avec Nelson Mandela lui donna la satisfaction de recevoir le leader sud-africain lors de sa visite mémorable aux États-Unis.
Depuis très longtemps on entend des versions toujours renouvelées de sa chanson Try to remember dans la publicité des cafés Carte Noire. En 2009, sa chanson Jump in the line est reprise pour la publicité de Axe.