Murray Head débute sa carrière dès l'enfance et signe son premier contrat avec EMI au milieu des années 60. Tim Rice et Andrew Lloyd Webber l'engagent en 1969 pour interpréter Judas Iscariote dans la version originale de l'album Jesus Christ Superstar.
Au même moment, il décroche un des rôles principaux du film de
John Schlesinger « Sunday Bloody Sunday » (
Un dimanche comme les autres) aux côtés de Peter Finch et Glenda Jackson.
Le début des années 70 marque le début d'une longue histoire d'amour entre Murray et la France, on aperçoit l'acteur-chanteur dans le rôle de Tony-l'Anglais pour le film d'
Edouard Molinaro La Mandarine au côté d'
Annie Girardot et
Philippe Noiret.
Mais l'année 1975 marque l'apogée de la carrière musicale de l'artiste avec la sortie de l'album Say it ain't so, qui est un véritable triomphe en France et dont la chanson éponyme retrace l'histoire de Joe Jackson, une star déchue du baseball des années 1920 qui tomba en disgrâce, avec d'autres joueurs des White Sox de Chicago, dans une histoire de parties truquées. La célèbre phrase fut lancée par un jeune admirateur désabusé qui cria avec angoisse « Say it ain't so, Joe! » (« Dis que c'est pas vrai, Joe ! »).
L'histoire de Joe Jackson sert d'image pour exprimer l'impuissance du spectateur face à la corruption en général, Nixon entre autres à cette époque. Il y a aussi une grande frustration à savoir cette chanson méprise pour une chanson d'amour alors que la corruption et le mensonge politique sont toujours aussi présent.
Six albums solos plus tard, en 1984, il joue dans la comédie musicale Chess, dont est extraite la chanson One night in Bangkok qui sera un hit en Europe et aux États-Unis en 1985. Murray Head retourne au cinéma, notamment avec White Mischief (Sur la route de Nairobi) de Michael Radford et Un été d'orages de Charlotte Brandström, dont il signe également la musique. Il compose entre autres la musique de Coctail Molotov de
Diane Kurys et À gauche en sortant de l'ascenseur, Pour 100 briques t'as plus rien... d'Édouard Molinaro.
En 1994, il sort ses premiers succès en français, au Québec, avec Luc Plamondon, pour les paroles. Les titres Comme des enfants qui jouent et Une Femme, un Homme (chanté en duo avec Marie Carmen), sont rapidement des tubes. En 1995, il revient en France et enregistre India Song sur un texte de
Marguerite Duras et des titres de variations celtiques (album Pipe Dreams). Entre 1995 et 1998, il effectue des recherches sur l'histoire d'amour entre George Sand et Alfred de Musset. Ses recherches sur les pas du couple le mènent à Venise, dans les gorges du Tarn dans le Berry et à Paris. Le fruit de ce travail conduit à l'écriture des Enfants du siècle (1999), en collaboration avec
François-Olivier Rousseau et
Diane Kurys. Pendant cette période, il apparaît également sur les écrans dans Beaumarchais, l'insolent (1996) d'Edouard Molinaro aux côtés de
Fabrice Luchini, et dans Le grand serpent du monde (1999), film québécois d'Yves Dion.
Son dernier album, Rien n'est écrit, est sorti le 23 juin 2008.