Son père, Simon Fletcher, divorce alors que Susannah est très jeune (vers 1947). Elle le verra très peu.
Actrice aux multiples talents, venue du théâtre, Susannah York s'est spécialisée tout d'abord dans la pantomime. Dès sa sortie de la Royal Academy of Dramatics Arts de Londres, elle joue de nombreux rôles, tant au cinéma qu'à la télévision, au théâtre et à la radio.
La carrière de Susannah York débute au cinéma en 1960, dans le film Tunes of Glory (Les Fanfares de la gloire), de
Ronald Neame, avec
Alec Guinness et
John Mills. Très vite remarquée pour la prestance et la qualité de son jeu, les plus grands réalisateurs lui proposeront de travailler avec eux. C'est ainsi que
John Huston lui confiera le rôle de la jeune névrosée de Freud (Freud, passions secrètes), en 1961. Par la suite, Tony Richardson lui fera jouer le personnage de Sophie Western, la jeune et riche héritière de Tom Jones, aux côtés d'un autre jeune talent britannique, appelé lui aussi à devenir célèbre,
Albert Finney, dans le rôle-titre, en 1963.
Susannah York aborde avec brio les genres les plus divers : l'aventure avec Sands of Kalahari (Les Sables du Kalahari), de Cyril Raker Enfield (1965); la comédie, avec Sebastian (Les Filles du code secret), de David Greene (1968); la superproduction de prestige, avec A Man For All Seasons (Un Homme pour l'éternité), de
Fred Zinnemann (1966); la biographie filmée, avec Jane Eyre, de
Delbert Mann (1970), dans le rôle-titre.
Deux de ses performances furent particulièrement remarquées: They Shoot Horses, Don't They? (On achève bien les chevaux), de
Sydney Pollack (1969), pour laquelle elle fut nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, et celle de la schizophrène meurtrière d'Images, de
Robert Altman (1972), qui lui valut le Prix d'interprétation féminine à Cannes.
La carrière de Susannah York regroupe une cinquantaine de films. Outre ceux que nous avons mentionnés précédemment, il convient de citer The Killing of Sister George (Il faut tuer Sister George), de
Robert Aldrich (1968), dans le rôle, très osé pour le cinéma britannique de l'époque, de Alice «Childie» Mc Naught, la jeune compagne lesbienne d'une vedette vieillissante de la télévision (
Beryl Reid) sur le déclin, Oh, What a Lovely War (Ah, Dieu que la guerre est jolie), de
Richard Attenborough (1969) et The Shout (
Le Cri du sorcier) (1978), de
Jerzy Skolimowski, aux côtés de
John Hurt et
Alan Bates. Susannah York a aussi joué la mère de Superman, dans les deux premiers films avec le superhéros, réalisés par
Richard Donner en 1978 et Richard Lester (Superman II) en 1980.
Susannah York a aussi été membre du jury au Festival de Cannes en 1979.
Au théâtre, l'actrice britannique est aussi à l'aise dans l'univers de l'écrivain américain Henry Miller (Les Sorcières de Salem) que dans celui du dramaturge français Jean Genet (Les Bonnes, The Maids, en version anglaise, partageant la vedette avec l'actrice britannique
Glenda Jackson).
En outre, Susannah York écrit des livres de contes pour enfants ( Search of Unicorns 1973, révisé en 1984 et Lark's Castle 1976, révisé en 1986), en plus de coproduire des courts métrages.
Susannah York a épousé en 1960 Michael Wells, avec qui elle a eu deux enfants : Orlando et Sasha. Le couple a divorcé en 1980. En 1984, l'actrice a joué dans une version télévisuelle de Christmas Carol, dans le rôle de Mrs. Cratchit, en compagnie de ses deux enfants. Son fils, Orlando Wells, mène une belle carrière à la télévision. On peut le voir régulièrement à la chaîne britannique Channel Four dans la télé-série pour adolescents As If.
Très engagée à gauche sur le plan politique, Susannah York a manifesté son appui au dissident israélien Mordechai Vanunu, notamment lorsque celui-ci a dévoilé au monde le programme nucléaire de son pays.
Sur le plan professionnel, Mme York a déclaré au cours d'une entrevue que l'une des méthodes qu'elle employait le plus souvent pour s'imprégner des personnages qu'elle incarne était de leur inventer une «histoire personnelle», autrement dit un «vécu».