Issu d'une famille aristocratique, Denys de La Patellière se destine à une carrière d'officier. Il prépare l'École spéciale militaire de Saint-Cyr quand la Seconde Guerre mondiale éclate. Il entre alors dans le maquis et fait partie de l'armée de Libération. Après avoir préparé St Cyr au lycée de Poitiers, il se présente au concours d'entrée en mai 1940. L'année suivante, Denys de la Patellière, comme tous ceux de sa classe d'âge, est appelé aux Chantiers de la jeunesse française, il en est radié, puis expulsé pour gaullisme en novembre 1942. De retour dans la région de Nantes, il est convoqué par le S.T.O. pour aller travailler en Allemagne. Il ne s'y rend pas et comme tous les réfractaires, disparaît et va vivre dans la clandestinité, jusqu'à son engagement volontaire dans l'Armée de Libération. Il retourne à la vie civile en septembre 1945. Réalisant qu'il n'est pas fait pour les armes, il se tourne vers le cinéma. En 1945, il est monteur aux Actualités françaises dans un laboratoire de cinéma. Plus tard, il devient assistant réalisateur et travaille avec Georges Lacombe,
Georges Lampin,
Richard Pottier,
Maurice Labro ou René Le Hénaff. En 1953, il collabore au script du Défroqué pour Léo Joannon et travaille sur d'autres scénarios.
C'est en marquant son désaccord sur le scénario retenu par Léo Joannon pour l'adaptation du roman de Michel de Saint-Pierre, Les Aristocrates (1955), que Denys de la Patellière se voit confier la mise en scène du film. Le sujet - la déchéance de l'aristocratie dans une époque de crise - semble lui convenir parfaitement. Mais cet homme de métier ne veut pas se laisser enfermer dans un seul genre. En 1957, il enregistre ses premiers succès commerciaux avec Les OEufs de l'autruche, une comédie boulevardière avec
Pierre Fresnay, et Retour de manivelle (id.), un film à suspense avec
Michèle Morgan. Dans Les Grandes Familles (1958), adapté du roman éponyme de Maurice Druon, il jouit de la présence de
Jean Gabin et des dialogues de
Michel Audiard. Mais son
film le plus remarquable est un film de guerre,
Un taxi pour Tobrouk (1960), où à son talent de scénariste répond celui de
Lino Ventura, de
Charles Aznavour et d'Hardy Krüger. Même si ses films suivants ne reçoivent pas la même audience, La Patellière reste en charge de projets toujours plus ambitieux. En 1963, il dirige une grosse coproduction franco-italo-yougoslave,
La Fabuleuse Aventure de Marco Polo, un film à costumes. Mais c'est avec
Le Tonnerre de Dieu (1965) qu'il revient au sommet du box-office. Il retrouve là Jean Gabin, qu'il fait tourner également dans Le Tatoué (1968) et dans Le Tueur (1971), autant de succès à l'image de l'excellente complicité entre les deux hommes. Le scénario du Voyage du père (1966), écrit pour Fernandel, se révèle plus difficile à élaborer ; les dialogues notamment passent successivement d'Alphonse Boudard à
Pascal Jardin puis à
Michel Audiard. Denys de La Patellière réalise un remake de la mythique Caroline chérie (1967), mais l'aventure est un échec, faute d'avoir bien su choisir l'interprète du rôle. Enfin, il tourne en Israel Sabra (1969), une adaptation du roman de Vahé Katcha.
Source : bibliothèque du Film - http://www.geneastar.org/bio.php3?nom=patelld http://autourdelouisdefunes.ifrance.com/index-noms.htm