Ingrid Bergman naît le 29 août 1915 à Stockholm.
Sa mère, Friedel Adler Bergman, une Allemande, meurt lorsque sa fille a tout juste trois ans. Son père, Justus Bergman, un Suédois, l'élève jusqu'à son décès : elle a alors 12 ans. Elle est alors confiée à l'une de ses tantes puis passe son adolescence chez un oncle.
Elle entre à la Royal Dramatic Theater School de Stockholm pour un an, période pendant laquelle elle fait ses débuts au cinéma. Elle est une femme de ménage dans Munkbrogreven sous la direction de Gustaf Molander - avec qui elle tournera à six autres reprises dont Intermezzo, en 1936, - qui changera sa vie. C'est grâce à ce film - où elle interprète une jeune professeur de piano dont tombe amoureux le père de son élève - qu'elle est remarquée par le producteur de
Autant en emporte le vent,
David O. Selznick. Ce dernier produit le
où Ingrid tient à nouveau le rôle principal. Le film est un succès, qui lui ouvre les portes d'Hollywood. Elle est décrite comme un « illustre cadeau de la Suède à Hollywood. »
Selznick lui fait alors signer un contrat d'une durée de sept ans et ils ne feront que deux films ensemble au cours de cette période.
Dès lors, elle tourne avec les plus grands acteurs hollywoodiens sous la direction de réalisateurs fameux. Si elle tourne relativement peu de films, elle reste fidèle à quelques réalisateurs comme
Alfred Hitchcock. Elle tient la vedette dans quelques longs métrages comme La Famille Stoddard de
Gregory Ratoff, La Proie du mort de W.S. Van Dyke ou encore Dr Jekyll and Mister Hyde de
Victor Fleming. Ces différents rôles lui permettent d'améliorer son jeu d'actrice. En 1942, elle séduit
Humphrey Bogart dans
Casablanca. Il s'agit de son rôle le plus célèbre qui en fait une star mondialement connue.
Deux ans plus tard, elle reçoit sa première nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice pour Pour qui Sonne le Glas (For Whom the Bell Tolls) de
Sam Wood où elle côtoie
Gary Cooper. La statuette est finalement obtenue par
Jennifer Jones. Ingrid Bergman gagne néanmoins la récompense l'année suivante pour son rôle d'épouse psychologiquement fragile, victime d'un leurre machiavélique dans
Hantise (Gaslight) de
George Cukor. Elle reçoit sa troisième nomination consécutive pour l'Oscar de la meilleure actrice avec le film
Les Cloches de Sainte-Marie (The Bells of St. Mary's) en 1945. En 1946, elle donne l'une de ses interprétations les plus marquantes, aux côtés de
Cary Grant, dans le film d'espionnage Les Enchaînés (Notorious) d'
Alfred Hitchcock.
Jeanne d'Arc (Joan of Arc) de
Victor Fleming lui vaut une nouvelle nomination en 1948.
En 1949, Ingrid rencontre le réalisateur
Roberto Rossellini dont elle admirait les films. Elle en tombe amoureuse et joue dans son film
Stromboli (1950). Elle quitte son mari Petter Lindström et leur fille Pia pour lui, l'épouse puis lui donne trois enfants. L'union fait scandale auprès du public et à Hollywood. On la surnomme "l'apôtre de l'avilissement de Hollywood". L'un des enfants du couple n'est autre que la mannequin et actrice,
Isabella Rossellini. Elle tourne quatre autres films sous la direction de Rossellini qui ouvrent la période dite des « Bergman-films » et marquent une étape décisive dans leurs carrières respectives : Europe 51,
Voyage en Italie,
La Peur, Jeanne au bûcher.
Avec le rôle principal d'Anastasia d'
Anatole Litvak (1956) qui en fait l'héritière inconnue de la couronne des Romanov, massacrés après la révolution russe, Bergman fait son grand retour à Hollywood et remporte l'Oscar de la meilleure actrice pour la seconde fois de sa carrière. Cette récompense a donc valeur de pardon accordé par le métier à la star pour ses escapades italiennes. La comédienne, revenue au zénith, alterne plusieurs rôles dans des films américains et européens. Elle obtient le troisième et dernier Oscar de sa carrière, le seul en tant qu'actrice dans un second rôle, pour sa participation au Crime de l'Orient-Express (Murder on the Orient Express ) en 1975. Deux ans plus tard, Ingrid Bergman interprète le personnage de Charlotte, pianiste virtuose mais mère abandonnique dans Sonate d'automne (Autumn Sonata) d'
Ingmar Bergman, pour lequel elle reçoit sa septième nomination aux Oscars. Ce dernier rôle pour le grand écran est considéré comme l'une de ses prestations les plus abouties.
Elle décède d'un cancer du sein le jour de son soixante-septième anniversaire, en 1982, à Londres. Elle est incinérée en Suède. Une partie de ses cendres sont dispersées dans la mer, l'autre partie est inhumée à Norra begravningsplatsen à Stockholm.
Ingrid Bergman est honorée à titre posthume d'un Emmy Award en tant que meilleure actrice pour le feuilleton télévisé Une Femme Nommée Golda (A Woman Called Golda), relatant la vie du Premier ministre israélien Golda Meir.