Hollywar : Hollywood, arme de propagande massive TOME 2
Dans un livre stimulant, « Hollywar : Hollywood, arme de propagande massive », Pascal Conessa montre comment l’industrie cinématographique américaine, en jouant de la confusion entre fiction et réalité, cinéma et géopolitique, s’est constituée en arme de propagande massive, au service des élites et des intérêts américains. Malheureusement, cette étude de l’impérialisme soft et redoutablement efficace, exercé par le biais des vecteurs de la culture de masse, s’en tient à son développement au XXe siècle qui, certes, se poursuit mais en modifiant radicalement ses formes. En ce XXIe siècle déjà largement entamé, le tome 2 de cette étude reste en effet à écrire qui prendra en compte les nouvelles idées-lubies starisées et oscarisées qui, se substituent aux vieilles lunes pour beaucoup décrochées, balancées ou en cours de «cancellisation».
Je me propose ici de jalonner le futur livre de Pascal Conessa (qui, certainement ne manquera pas de lire cette liste) en regroupant ici les MC que j’ai rédigées sur des films marquant la poursuite de la stratégie américaine et le tournant pris par celle-ci. Ces MC, brèves par nature, sont accompagnées de COMMENTAIRES où je développe mes analyses. Des réactions et développements qui se poursuivent souvent sous les MC d’autres vodskastos portant sur ces mêmes films et que l’on retrouvera facilement.
Les films retenus sont ceux que j’ai remarqués, et certainement en ai-je manqué d’autres qui mériteraient tout autant d’être examinés sous l'angle de vision que je propose (par avance, merci à ceux qui voudront bien me les signaler). En raison de la nature de l’entreprise visée, ils se caractérisent tous par le fait d’être des productions d’"entertainment" grand public, souvent des blockbusters. Et l’on remarquera d’emblée que les films qui dressent les décors des nouveaux horizons dessinés par les Studios américains passent par le genre de la science-fiction. Fait bien normal du reste, puisqu’il s’agit de guider les corps, les âmes et les esprits vers de nouvelles visions de l’avenir, de paver dans la bonne direction - toujours avec les meilleures intentions du monde - les imaginaires des populations spectatrices éparpillées devant des milliards d'écrans de par le globe. Un outil de propagande qui modèle en premier lieu l’imaginaire de la jeunesse occidentale.
En attendant la publication de ce second tome, vous pouvez lire avec profit =Cultural studies et Hollywood, le passé remanié= de David Da Silva qui étudie l'imprégnation du filmage des films historiques tournés aux Etats-Unis par les nouveaux commandements inclusifs et diversitaires.
Pour ce qui est de la prise en considérations des séries (sans doute plus touchées que les films par l'envahissement des thèmes sociétaux déconstructionnistes), on se reportera avec utilité à =Woke fiction comment l'idéologie change nos films et nos séries= de Samuel Fitousi.
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(2009)Bosco“ Jouissive réflexion sociétale qui déconstruit les préjugés beaufs à coups de SFX. DC est 1 réa incontournable. Film nécessaire. Cultissime ! ” — Bosco 25 novembre 2017
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(2015)Bosco“ Pixar invente la poétique fluo de souvenirs sucrés-salés formatés billes Candy-Crush à lancer dans le flipper des âmes Made in Disneyland.. ” — Bosco 8 mars 2019
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(2015)de Brad Bird avec Britt Robertson, George Clooney, Hugh LaurieFilm fantastique, Film d'action | 2h10Bosco“ Loopings échevelés d'un étrange scoubidou en brins de dystopie et d'utopie. Mort, le rêve américain ? La machine Disney en fabrique encore ! ” — Bosco 6 avril 2019
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(2016)Film de SF, Drame | 1h51Bosco“ Marie comme Joseph, vous n'avez rien à léguer à votre fils. Protégez-le. Lui, il vous révèle le monde. Aveugles fatigués, voici la Lumière ! ” — Bosco 28 janvier 2021
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(2018)2h20Bosco“ Film de super ados pour futurs sous adultes virtualisés. Million de bulles colorées éclatantes de vide. «Dé-réalisateur»: la Silicon Valley. ” — Bosco 8 avril 2018
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(2018)de Ryan Coogler avec Andy Serkis, Forest Whitaker, Danai Gurira2h15Bosco“ «Ce n’est pas de la magie, mais de la technologie!», dit la nerd du film, sans magie en effet, où l’Occident techniciste se colorie en noir. ” — Bosco 23 février 2021
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(2021)de Jon Watts avec Jamie Foxx, Alfred Molina, Tobey Maguire2h28Bosco“ Marvel, ce garage encombré qui se prend pour un ciel ! Tout, par mauvais sort, y tourne artificiel : gestes de magie comme bons sentiments. ” — Bosco 5 février 2023
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de Ryan Coogler avec Martin Freeman, Angela Bassett, Danai Gurira2h42Bosco“ Marvel afro-américanisé orientant le ressentiment d’Africains contre l’Occident en direction de la France. Hollywood, Wagner : même combat ! ” — Bosco 20 février 2023
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1h57Bosco“ Mécanos et logos fluides marvelisés renforcés d’animaux automates autour d’ados non WASP mais victiminoritaires talentueux sur fond de slam. ” — Bosco 6 juillet 2023
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(2023)de Greta Gerwig avec Margot Robbie, Ryan Gosling1h54Bosco“ Final grotesque et caricatural à l'image de l'ensemble du film misandre semé de références peu subtiles et de tirades victimaires. Ça plait. ” — Bosco 25 juillet 2023
Il y a deux étapes dans le "soft power" américain :
- la base : le fait d'influencer culturellement au maximum les pays ciblés, qui absorbent docilement le contenu qu'on leur envoie.
- le triomphe : quand les pays ciblés ont tellement absorbé qu'ils se mettent à émettre eux-mêmes selon les codes de l'influenceur... Je rajoute aujourd'hui : souvent même sans s'en rendre compte !
Autre exemple. Le sommet d'une influence est aussi de tenir toutes les options d'une apparente opposition. Dans "The ghost writer", les camps qui s'affrontent représentent les deux faces de l'idéologie occidentale : la brutalité de la CIA d'un côté, le moralisme hypocrite du juridisme international de l'autre (qui, jamais, ne pourra condamner le premier). En fait, l'une ne va pas sans l'autre et permet de donner un simulacre de satisfaction à toutes les opinions "présentables".
Sauf bien sûr à celles qui seront dénoncées comme intolérables et mises au ban de l'humanité : l'affirmation de l'indépendance et de l'identité culturelle de peuples souverains... Rendons hommage au passage aux films des quatre continents qui continuent à maintenir cette flamme (voir ma liste -dont je n'ignore pas les limites et les maladresses : "Films enracinés dans une culture ou valorisant une appartenance et une volonté d'enracinement".
Dernier point : nul "anti-américanisme" dans mon propos. Que l'on aille voir la liste de mes MC classées par appréciations positives (4 et 5 étoiles). On y trouvera nombre de films tournés outre-Atlantique !