“ C’est un film avec Gielgud, Bogarde, du vin blanc, un footballeur, un cadavre et l’ombre de la mémoire: créer commence-t-il par halluciner ? ”— elge 9 mars 2014
“ Le surréalisme a souvent été jugé anodin. C’est pourtant cette finesse nichée dans le grossier qui nous laisse un brin de mélancolie aigue. ”— elge 9 mars 2014
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Alors, oui j'aime Resnais, démesurément. Je l'aime d'autant plus qu'après avoir vu quelques uns de ses films, plusieurs sur grand écran (ciné-club, salle), j'avais regardé lors d'un passage TV sur arte L'Année dernière à Marienbad et un documentaire - qui foisonnent souvent d'informations clés - qui essayait d'éclairer le spectateur sur ce film, cette histoire troublante. Et là, entendre tout plein de gens du métier, je crois même qu'ils avaient fait parler Godard. Tous expliquaient que Resnais était - sanglots - un type qui essayait de faire des choses, qui semblaient n'avoir pas de sens en plein tournage, mais tous, toute son équipe étaient confiants et le résultat ne manquait pas de les satisfaire. Un maître, qui a déjà tout en tête, dès le début ou avant tout le monde et qui guide les autres. Un phare dans la nuit. Et c'est ainsi que j'ai commencé à prétendre aimer Resnais démesurément.
En dehors du fait que fait que tout ce qui vient de toi me ravit, cette liste n'y échappe donc pas, je suis étonnée que tu n'aies pas vu plus de films de Resnais. ensuite que les notes soient assez basses (le seuil 3.5 semble difficile à dépasserà. Depuis tout à l'heure, je suis la publication de tes MCs au compte goutte en me disant "Oh mais !", "Voyons !", "What ?" !
Je n'ai pas osé te dire que je n'ai pas compris l'incursion du terme "grossier", et le rapport avec le surréalisme. La MC a du sens, clairement, mais celui avec le film m'est plus obscur.
Et je reste très étonnée que tu aies préféré Les Statues meurent aussi parmi toute l'oeuvre de Resnais. En ce qui me concerne, c'est ce que j'ai le moins aimé, pourtant j'aime l'approche de Chris Marker en général. Mais leur alliance, qui aurait pu être explosive, m'a ennuyé.
Ah et Nuit et Brouillard ne t'a-t-il pas laissé bouche close après son visionnage ?
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Alors... quelques explications....
Pour moi, dans "On connait la chanson", l'intrusion des chansons du "Top 50" est une grossièreté, rendue fine par l'adresse de leur utilisation.
Surréalisme : pour moi, mais peut-être je me trompe, Resnais a toujours été surréaliste; il "joue" constamment avec les formes, et je me demande si "marienbad" n'est pas un essai de "filmage automatique"... "Les statues meurrent aussi" a été un très choc, une prise de conscience monumentale (sic!) : avant ce film, je ne m'étais JAMAIS posé la question de l'art africain, je trouvais absolument normal qu'il ne soit pas traité en tant qu'art mais en tant que traces ethologiques... c'était en fait une sorte de racisme ordinaire, comme de dire que "L'Afrique n'est pas encore entré dans l'histoire". Je ne remercierai jamais assez Resnais et Marker pour ça.
"Nuit et Brouillard" : je l'ai vu trop tôt, probablement, et dans des conditions trop "didactiques" (en classe), pour le bouche bée de la découverte fondamentale. "Shoah" ma fait plus d'effet : je l'ai vu au moment où j'étais prêt.
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(Ah et pardonne mes coquilles ci-dessus)
Oui, Resnais était surréaliste, une sorte de Magritte de l'image filmée.
Je comprends l'importance Des Statues meurent aussi dans ce cadre ; toutefois, ce moyen-métrage documentaire reste difforme pour moi. Et je pense que notre vision de l'art africain en tant qu'occidentaux ethnocentrés est liée à la relation entre art et musée chez nous. Et dans les musées, l'art Africain y a sa place mais pour intéresser le visiteur, l'Art Africain est présenté sur les petits écriteaux comme une technique, un produit fini, un objet d'ornement, et comme il faut tout exposer, on ne peut pas y voir de cohérence artistique, parce qu'elle est noyée par la pseudo-cohérence des trucs occidentaux.
Moi aussi j'ai vu Nuit et Brouillard au collège et je n'ai plus pu parler pendant des heures après le visionnage.
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(pardonne les miennes de coquilles !)
et... question périodique : qui est ton avatar(e) actuelle ? on dirait Sylvia Sidney, mais, bien sûr, je dois (encore) me tromper ? :-)
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je l'ai vue dans "Fury" ... et j'ai tellment lu et relu le Hitchcock Truffaut que j'ai presque l'impression de l'avoir vue dans "Sabotage" alors que je n'ai pas vue le film :-)
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Ah. Eh bien, de mon côté, elle m'a marqué dans Street Scene.
Pour en revenir à Resnais, au fond, tu ne l'aimes qu'un peu, n'est-ce pas ?
En dehors du fait que fait que tout ce qui vient de toi me ravit, cette liste n'y échappe donc pas, je suis étonnée que tu n'aies pas vu plus de films de Resnais. ensuite que les notes soient assez basses (le seuil 3.5 semble difficile à dépasserà. Depuis tout à l'heure, je suis la publication de tes MCs au compte goutte en me disant "Oh mais !", "Voyons !", "What ?" !
Je n'ai pas osé te dire que je n'ai pas compris l'incursion du terme "grossier", et le rapport avec le surréalisme. La MC a du sens, clairement, mais celui avec le film m'est plus obscur.
Et je reste très étonnée que tu aies préféré Les Statues meurent aussi parmi toute l'oeuvre de Resnais. En ce qui me concerne, c'est ce que j'ai le moins aimé, pourtant j'aime l'approche de Chris Marker en général. Mais leur alliance, qui aurait pu être explosive, m'a ennuyé.
Ah et Nuit et Brouillard ne t'a-t-il pas laissé bouche close après son visionnage ?
Pour moi, dans "On connait la chanson", l'intrusion des chansons du "Top 50" est une grossièreté, rendue fine par l'adresse de leur utilisation.
Surréalisme : pour moi, mais peut-être je me trompe, Resnais a toujours été surréaliste; il "joue" constamment avec les formes, et je me demande si "marienbad" n'est pas un essai de "filmage automatique"... "Les statues meurrent aussi" a été un très choc, une prise de conscience monumentale (sic!) : avant ce film, je ne m'étais JAMAIS posé la question de l'art africain, je trouvais absolument normal qu'il ne soit pas traité en tant qu'art mais en tant que traces ethologiques... c'était en fait une sorte de racisme ordinaire, comme de dire que "L'Afrique n'est pas encore entré dans l'histoire". Je ne remercierai jamais assez Resnais et Marker pour ça.
"Nuit et Brouillard" : je l'ai vu trop tôt, probablement, et dans des conditions trop "didactiques" (en classe), pour le bouche bée de la découverte fondamentale. "Shoah" ma fait plus d'effet : je l'ai vu au moment où j'étais prêt.
Oui, Resnais était surréaliste, une sorte de Magritte de l'image filmée.
Je comprends l'importance Des Statues meurent aussi dans ce cadre ; toutefois, ce moyen-métrage documentaire reste difforme pour moi. Et je pense que notre vision de l'art africain en tant qu'occidentaux ethnocentrés est liée à la relation entre art et musée chez nous. Et dans les musées, l'art Africain y a sa place mais pour intéresser le visiteur, l'Art Africain est présenté sur les petits écriteaux comme une technique, un produit fini, un objet d'ornement, et comme il faut tout exposer, on ne peut pas y voir de cohérence artistique, parce qu'elle est noyée par la pseudo-cohérence des trucs occidentaux.
Moi aussi j'ai vu Nuit et Brouillard au collège et je n'ai plus pu parler pendant des heures après le visionnage.
et... question périodique : qui est ton avatar(e) actuelle ? on dirait Sylvia Sidney, mais, bien sûr, je dois (encore) me tromper ? :-)
Pour en revenir à Resnais, au fond, tu ne l'aimes qu'un peu, n'est-ce pas ?