Cannes 2014 - Bande de filles : 5 raisons de crier au scandale (pour Civitas)
La campagne anti-Tomboy ayant permis au film de Céline Sciamma de cartonner sur Arte, aidons les cathos intégristes à récidiver pour le formidable Bande de filles.
Hiver 2014, l'air était doux pour la saison mais un peu rance aussi : le groupe catholique intégriste Civitas -un brin désœuvré depuis que le mariage pour tous est devenu aussi commun pour une majorité des français que la chasse aux œufs de Pâques ou la fête des mères- décide de faire interdire la diffusion sur Arte de Tomboy, le joli film de Céline Sciamma sorti en 2011, estimant que le long métrage «fait du prosélytisme en faveur de l'idéologie du genre».
On connaît la suite : dans un bel exemple d'effet Streisand, l'écho donné par les grincheux au film (auquel s'ajoute sa qualité intrinsèque bien sûr) offre à Arte une excellente audience pour sa première diffusion. À la manière d'un Manuel Valls avec Dieudonné -dans une situation idéologiquement inverse, certes-, Civitas a donc fait des miracles en matière de communication involontaire. Profitons de sa présentation en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs pour suggérer à Civitas de récidiver à l'automne prochain, quand sortira en salles l'excellent Bande de filles.
Voici les cinq raisons que pourraient avancer un esprit malade de Civitas imbibé au vin de messe en découvrant Bande de filles. Sortez les fourches :
Une jeune fille s'émancipe des vraies valeurs
L'héroïne du film est une jeune fille de 16 ans, Marieme. Plutôt bien élevée malgré sa pigmentation vraiment très foncée, elle s'occupe comme il se doit de ses deux petites sœurs et subit sans rechigner les brimades et recommandations parfois physiques de son grand frère qui, et c'est bien normal, n'aimerait pas avoir de catin dans sa famille. Fidèle à ses habitudes de perversion de la jeunesse, Céline Sciamma n'hésite pas à insuffler à son personnage des envies d'ailleurs, de rébellion et d'insubordination, la faisant rejeter à tour de bras le cocon familial, les tâches ménagères, et l'école. Sur ce dernier point, compte tenu des ignominies professés par l'Education Nationale-Socialiste, on peut la comprendre, cela relève de la désobéissance civique, mais bon, tout de même !
La confusion des genres est totale
Alors que le film partait sur des bases plus ou moins saines, montrant la jeune Marieme découvrir les bienfaits de l'habillage véritablement féminin (à bas de robes certes un peu olé-olé, mais robes malgré tout), sa descente aux enfers se traduit par l'emprunt d'un style totalement masculin : jogging, poitrine masquée, tee-shirts amples... C'est donc ça, le rêve des filles de banlieues en 2014, ressembler à un mécréant de Châtelet-Les-Halles débitant ses crachats à la chaîne et grattant frénétiquement ses bourses à longueur de temps ? Sciamma, la Dr. Frankenstein du septième art, nous refait le coup de Tomboy avec ses créatures androgynes entretenant une malsaine confusion.
Le film fait l'apologie de la violence
Que Bande de filles n'hésite pas à montrer une figure patriarcale (le grande frère) asséner quelques gifles bien senties à sa frangine quand elle le mérite (c'est à dire, souvent), rien à redire là dessus. Mais que le film s'attarde avec voyeurisme sur des «combats de filles» inspirant le respect, prétendant ainsi que «la castagne» et autre «démonstration musclée» ne seraient pas l'apanage des hommes, c'en est trop. Qui peut croire un seul instant qu'une vraie femme soit capable de telles actes de barbarie ? Il nous a fallu revoir 18 fois le trailer de Grace de Monaco pour nous sortir de la tête cette immonde image de l'autorité féminine.
Ah, le naturalisme du cinéma français ! Le pseudo-réalisme tant vanté par l'élite bobo-parisienne ! Et bien question véracité, on repassera, puisque Bande de filles, dont l'action se situe en banlieue parisienne avec un casting a priori majoritairement d'origine étrangère, ne montre à aucun moment la triste réalité de ces zones de non droit. Aucun prêcheur islamique, aucune prière de rue, aucun appel au Djihad, pourtant monnaie courante dans ces lieux de perdition, n'ont atterri dans le montage final découvert à Cannes. Franchement, de qui se moque-t-on ? Imaginerait-on un film de guerre sans fusil, ou un film d'amour sans baiser entre un homme et une femme ? Que le premier osant citer La Vie d'Adèle s'auto-crucifie illico.
Un film de drogués, clairement
Dernier point mais non des moindres : la bande-originale de ce pamphlet dégénéré est signée par un certain Para One (anagramme de Noe rapa, sûrement une insulte au prophète), une figure reconnue du milieu des musiques dites électroniques. Encore plus dangereux que ses homologues du milieu metal, qui sont plus faciles à combattre tant leur perversion peut se lire sur le visage, ce Para One, avec son allure de gendre idéal, insuffle au film des rythmes démoniaques qui ont littéralement possédé plus d'un journaliste, excités comme des puces sur leurs fauteuils malgré la fatigue d'une projection matinale. La raison d'une telle réaction tient en une raison, consubstantielle dès lors qu'il est question de «musique» techno : LA DROGUE. On le dit et on le répète : surtout, ne commencez jamais.
Voilà. Nous tenons cet argumentaire à disposition de Civitas et du service marketing de Pyramide, distributeur de Bande de filles qui sortira dans les salles françaises le 22 octobre 2014 et sera vraisemblablement diffusé sur Arte courant 2016.
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elge15 mai 2014 Voir la discussion...