Leçon de séduction masculine dans A Single Man de Tom Ford
Après deux semaines d'absence, le Sexy Mardi signe son grand retour. Attention, cette fois-ci, pas de poitrines opulentes qui jaillissent d'un soutien-gorge douteux, ni de danseuses dénudées agrippées à une barre de fer moite, la rubrique d'aujourd'hui est entièrement masculine (enfin) !
La scène choisie est tirée d'un film récent : A Single Man de Tom Ford (2009) avec Colin Firth et Julianne Moore. Ce film réalisé par le couturier américain met en scène un professeur d'université, George Flaconner, qui perd le goût de vivre suite à la disparition de son compagnon dans un accident de voiture. Esseulé, il se rapproche d'un de ses jeunes élèves. Sur un parking, il rencontre Carlos, interprété par Jon Kortajarena. Entre les deux hommes un jeu de séduction s'installe : cette scène fait l'objet de ce Sexy Mardi.
Les violons s'emballent, Carlos allume délicatement les cigarettes accrochées aux lèvres. Prétexte pour engager la conversation, la cigarette est un élément majeur dans ce jeu de séduction et assez récurrent dans le cinéma. En effet, la cigarette fait partie de l'attirail des femmes fatales, symbole de pouvoir et d'indépendance (les garçonnes des années 20 y sont pour quelque chose) : Lauren Bacall face à Humphrey Bogart dans Le port de l'angoisse ou encore Audrey Hepburn trimbalant son légendaire porte-cigarettes dans Diamants sur canapé. Le rejet lent et précieux de la fumée au visage de l'homme convoité se transforme en un nuage flottant, en une invitation au désir.
Filmée en gros plan, la bouche, généreuse et pulpeuse, est au coeur de cette scène sensuelle. Carlos laisse ensuite tomber sa tête en arrière et semble alors se perdre dans un cri murmuré orgasmique. Les regards s'intensifient, renforcés par l'effet de champ/contre-champ qui accentue la confrontation entre les deux hommes. Troublés, leurs yeux vacillent et s'arrêtent crûment sur la partie désirée de l'interlocuteur : sa bouche.
Carlos extrait de A Single Man
La pression redescend lorsque les violons s'arrêtent. Les deux hommes entament alors un semblant de discussion, mais tout est déjà joué. La figure exotique de l'étranger, Carlos est espagnol, participe à la création du fantasme. Le professeur lui répond alors dans sa langue natale, permettant d'installer une relation privilégiée et égalitaire, habile parallèle de leur appartenance à la même communauté sexuelle (on parle la même langue). La conversation débute par des banalités et dévie rapidement lorsque Georges Flaconner complimente Carlos sur son physique.
Le billet de 20 dollars donné au jeune homme tombe comme un couperet à la fin de cette scène, achevant subitement ce jeu de séduction. Le fantasme semble alors se transformer en une vulgaire transaction financière?
En cadeau ci-dessus, une photo du mannequin espagnol qui n'est pas sans rappeler Brad Pitt dans Thelma et Louise, et son mythique 501 trop serré?
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banafshe26 octobre 2010 Voir la discussion...
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