Réfugié avec sa famille près de Cannes en 1940, il y rencontre Gérard Philipe qui aura une influence décisive sur sa carrière.
Habitué des seconds rôles, on le remarque dans
Fanfan la Tulipe où il retrouve Gérard Philipe et Mémoires d'un flic avec
Michel Simon avant que son rôle de souteneur dans
Bob le flambeur de
Jean-Pierre Melville lui vaille les bonnes notes de la critique. En 1954, il crée la pièce d'André Malraux : La Condition Humaine tiré du roman éponyme. Il partage l'affiche avec Curd Jurgens dans Michel Strogoff en 1956 et semble alors une étoile montante du cinéma européen grâce à sa maîtrise du français, de l'allemand et de l'anglais et un physique à la
Kirk Douglas tel que le décrit Cinémonde dans un article d'époque.
Mais la super-production Normandie-Niémen ne connaît pas le succès escompté et Gérard Buhr se retrouve à jouer les seconds rôles dans
Le Cave se rebiffe, Léon Morin prêtre où il retrouve Jean-Pierre Melville et le mythique
Monocle noir avec
Paul Meurisse. C'est ensuite au théâtre que son destin de comédien le reconduit où il joue les Six Hommes en question de
Robert Hossein et
Frédéric Dard en 1963. En 1966, sous le pseudonyme de Victor Harter, il publie au Fleuve noir son premier roman d'espionnage dont le héros, amateur de jolies femmes et de maserati, lui ressemble étrangement. La même année, il joue le rôle de Claus von Stauffenberg dans La Nuit des généraux avec Peter O'Toole et
Omar Sharif, rôle qui sera repris par Tom Cruise dans Walkyrie en 2008.
Sa carrière prend un deuxième souffle : en 1967, il devient le partenaire de
Marlon Brando dans La Nuit du lendemain. En 1969, c'est
Le Clan des siciliens avec
Jean Gabin,
Alain Delon et
Lino Ventura. Mais l'élan se brise et hormis
Chacal de
Fred Zinnemann en 1972, il restera cantonné dans des rôles mineurs jusqu'à la fin de sa vie.
Le petit écran lui offre une fin de carrière sinon brillante néanmoins fructueuse en tant que scénariste pour la société de production TélFrance dirigée par Michel Canello. Citons Ton Amour et ma jeunesse, Pont dormant et Le Pèlerinage (adaptation de son propre roman Choucroute au sang), mais également en tant qu'acteur dans la série Châteauvallon en 1985.
Il meurt en 1988 à son domicile parisien d'une rupture d'anévrisme, il avait 59 ans. Il avait épousé en 1963
Patricia Karim, jeune artiste dramatique belge née à Spa en 1936 ; ils eurent deux enfants : Frederick, né en 1963 à Paris, et Delphine née en 1966 à Enghien-les-Bains.