Festival de Cannes 2012 : le palmarès complet
Après un Festival de Cannes et sa sélection officielle tour à tour molle, studieuse ou catastrophique, il est plus que jamais impossible d'estimer qui seront les grands gagnants de l'année. Nanni Moretti et le reste du jury vont donc devoir trouver un moyen de contenter tout le monde, de nous surprendre et de viser juste, et la tâche s'avère ardue.
A en croire le tableau des étoiles de nos chers insiders cannois, la compétition fut morne et plutôt tiède jusqu'en ces derniers jours de Festival. Si Michael Haneke a frappé fort avec Amour, et son couple d'octogénaires en fin de vie, la récence de sa première Palme d'or (en 2009) nous pousse à croire qu'il ne retouchera pas aussi rapidement à la précieuse récompense. Quelques films mineurs et insignifiants plus tard, comme Lawless, Sur la route, ou encore The Paperboy, il faudra attendre la toute fin du Festival pour enchaîner les claques : le grand retour de Leos Carax avec Holy Motors, le sublime Cosmopolis de David Cronenberg, et enfin Mud, de Jeff Nichols, déjà revenu au travail alors qu'il présentait Take Shelter l'année dernière à la Semaine de la Critique.
Nos voeux vont bien évidemment vers tous ces films, espérant qu'ils pourront se répartir équitablement les prix remis par le jury. Remarquons qu'à leurs côtés se sont illustrés des films ineptes, stupides voire insultants. Et si les réactions ne sont pas les mêmes chez tout le monde, parions que si Moretti décide de sacrer certaines de ces perles (comme Paradis : Amour d'Ulrich Seidl ou Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas) l'opprobre populaire risque d'être farouche. Ce qui, à défaut de nous contenter, pourrait franchement nous amuser.
Mise à jour (en attendant une analyse plus complète très bientôt): Sans surprise, le palmarès est surprenant. Au rayon des grands oubliés, citons en premier lieu Leos Carax et David Cronenberg, mais également Jacques Audiard et Jeff Nichols. Si Amour n'est pas une Palme d'or surprise, la présence de Reality pour le Grand Prix et de Post Tenebras Lux pour le Prix de la mise en scène est en revanche très étonnante après un accueil très mitigé lors de la présentation de chacun de ces deux films.
Les deux prix accordés à Au-delà des Collines de Cristian Mungiu (scénario et interprétation féminine) semblent mérités compte tenu de l'excellent accueil que le film a reçu - même si c'est surtout la mise en scène qui avait frappé nos festivaliers. Enfin, réjouissons-nous de la Caméra d'Or (qui récompense un premier film) reçue par Benh Zeitlin pour Beasts of the Southern Wild, film qui a ému beaucoup de spectateurs et qui verra, espérons-le sa date de sortie en France avancée.
En détail, cela donne :
Palme d'Or : Amour de Michael Haneke
Grand Prix : Reality de Matteo Garonne
Prix de la mise en scène : Carlos Reygadas pour Post Tenebras Lux
Prix du Jury : La part des anges de Ken Loach
Prix d'interprétation masculine : Mads Mikelsen pour son rôle dans La Chasse de Thomas Vinterberg
Prix d'interprétation féminine : Cosmina Stratan et Cristina Flutur pour leurs rôles dans Au-delà des Collines de Cristian Mungiu
Prix du scénario : Au-delà des Collines de Cristian Mungiu
Palme d'Or du meilleur court-métrage : Sessiz-Be Deng de L. Rezan Esilbas
Caméra d'Or :Benh Zeitlin pour Beast of the Southern Wild
justement je comprenais pas d'où ça sortait et là je viens de comprendre, c'est un CLIN D'OEIL
sacré Leos.
Je pense que j'irais simplement pour voir Eva Mendes en burqa.
Ce qui m'a choqué dans Holy Motors c'est qu'il se fait 2-3 clins d'oeil très autosatisfaits genre "c'est le film de ma renaissance", "c'est vraiment un chef d'oeuvre, regardez comme je reviens revigoré de ma traversée du désert". Mais puisqu'il a raison sur le fond, peut-on vraiment lui en vouloir ?
Vachement ouais: Janvier 2013 !!! Ou comment saborder une sortie.