Cannes 2014 – Mommy de Xavier Dolan
Après Tom à la ferme, le nouveau film du québécois semble revisiter les thématiques de son premier film, J'ai tué ma mère. Une impression à nuancer.
Quelques semaines après la sortie française du beau et étouffant Tom à la ferme, voilà qu'un nouveau film de Xavier Dolan se dévoile en compétition officielle à Cannes. On n'osera pas ici spéculer sur son accueil par le jury, mais on serait curieux de voir la prestation de l'actrice qui serait capable de chiper le prix d'interprétation à la fabuleuse Anne Dorval. Le reste de la distribution, notamment Suzanne Clément et la révélation Antoine-Olivier Pilon (aka le College Boy du clip homonyme d'Indochine réalisé, déjà au format 1:1, par Dolan) est au diapason.
Le synospis du film est le suivant : aidée par sa voisine, une mère tente d'éléver seule -elle est veuve- son fils adolescent souffrant de troubles du comportements, parfois violents. Anne Dorval incarnant une fois de plus la génitrice parfois dépassée par les tracas de sa progéniture, la comparaison avec J'ai tué ma mère, le premier film de Xavier Dolan, semble couler de source. Le réalisateur n'y vois qu'une filiation superficielle.
Dans le dossier de presse du film -qu'il semble par ailleurs avoir rédigé seul de A à Z, fidèle à sa réputation de control freak-, Dolan écrit ainsi : « outre la différence de points de vue, J'ai tué ma mère est une crise de puberté ; Mommy, une crise existentielle ». Les points de vue différents auxquels Dolan fait référence sont en l'occurrence celui du fils (qu'il incarnait) dans son premier film, tandis que Mommy « observe une mère ». La prise de recul -ou de hauteur, c'est selon- est indéniable. Le film offre son lot de séquences d'une maîtrise et d'une générosité jouissives, qu'on se gardera bien de déflorer ici, le film n'ayant à l'heure actuelle pas de date fixée pour sa sortie.
Aux amateurs d'Anne Dorval (connue pour son double rôle dans la parodie de soap opera culte Le Coeur a ses raisons, où elle incarnait les jumelles Criquette et Ashley) comme aux haters de Dolan persuadé que le gaillard a pris le melon, on ne peut que conclure sur cet extrait de la très drôle série québécoise Les Bobos, avec Dorval (et son comparse Marc Labrèche), dans lequel Dolan n'hésite pas à jouer de son image de branleur imbu de lui-même :
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Bonne référence