Le bilan des César 2012
Et voilà, pouf, les César 2012, c'est fini. Vous les avez suivi avec nous toute la soirée (et même en vidéo), et maintenant que nous avons le palmarès complet, l'heure est au bilan.
Le César du cinéma : mieux vaut l'avoir en statuette
La soirée fut riche en rebondissements. Mais comment donc aurait-elle pu ne pas l'être ? Pas moins de 4 des 7 films en compétition étaient désignés comme grands favoris (Intouchables, L'Exercice de l'Etat, The Artist et Polisse), des superstars de l'acting et de la réalisation se battaient presqu'à forces égales jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un à sacrer meilleur de sa catégorie? Ce n'était pas un show, c'était une boucherie, un carnage, un massacre ! Mais n'ayez crainte : on va vous prendre délicatement par la main pour une petite balade au milieu des cadavres, et faire ensemble un bilan de cette soirée dont les survivants peuvent être fiers.
Le moins qu'on puisse dire, en tout cas, c'est que la cérémonie a pas mal ramée dans ses premiers temps : Antoine de Caunes nous ressort de son chapeau le vieux coup de l'incrustation dans les films de l'année (il l'avait déjà fait une autre année), Julie Ferrier se ridicule dans un sketch tombant à plat... La première vraie surprise de la soirée est l'ex-aequo des meilleurs espoirs féminins Chlotilde Hesme et Naidra Ayadi, mais à part ça, question récompenses, les tendances peinent à vraiment se dégager. L'Apollonide, Tous au Larzac, Le Cochon de Gaza et Le Chat du rabbin sont tous récompensés, à la rigueur Angèle et Tony tire son épingle du jeu avec deux récompenses, mais, du côté des gros mastodontes multinommées en présence, personne ne s'impose réellement au bout d'une heure et demie de cérémonie.
A partir des récompenses pour le meilleur son, pourtant, on commence à jeter un oeil à nos comptes, et à se poser quelques questions : comme prévu, The Artist, L'Exercice de l'Etat et Polisse commencent leur razzia (3 pour les deux premiers, 2 pour le troisième), mais Intouchables, malgré ses 19 millions d'entrées, est toujours bredouille... La tendance se confirme dès les premières récompenses-phares, quand The Artist prend sur ses adversaires une avance considérable en remportant pour 4e et 5e prix les César du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice pour Bérénice Bejo (on le souhaitait sans y croire).
Tout semblait foutu pour Intouchables, mais, d'un coup, voilà qu'enfin ce que tout le monde espérait se produit : Omar Sy est récompensé pour son rôle dans le film. Lui qui était la grande révélation du film, qu'il portait pratiquement sur ses épaules, est ainsi devenu le premier acteur noir français à obtenir la prestigieuse récompense. Jean Dujardin n'aura donc pas eu l'occasion de faire le chameau ou Robert De Niro, mais de toute manière la victoire d'Omar Sy a quelque chose de bien plus vivifiant, par son caractère inattendu.
Il s'agira néanmoins de la seule fierté du film, car, comme il est de coutume, le César du meilleur film fut couplé avec celui du meilleur réalisateur, assurant à The Artist une domination considérable sur la soirée avec 6 prix. Il est donc suivi de L'Exercice de l'état (3 prix), ainsi que de Polisse et de l'outsider Angèle et Tony (2 prix chacun). Le plus grand déçu de la soirée est donc finalement La Guerre est déclarée, qui repart la queue entre les jambes malgré ses 6 nominations...
Allez bougez-vous un peu ! extrait de Intouchables
Image : © Pathé Distribution