César 2018 : beaucoup de battements par minute
La 43e cérémonie des César s’est tenue hier soir à la salle Pleyel dans une ambiance quelque peu amidonnée, parfois ponctuée de quelques éclats bienvenus. Bilan
Ça s'est joué d'un rien pour que vos pronostics soient parfaitement raccord avec le palmarès de la 43e édition des César, mais il faut reconnaître que les membres de l’académie ont parfois fait preuve d’un relatif panache. Il fallait bien ça pour réveiller une cérémonie d’un autre âge, à cheval entre révérence à la démesure américaine et conservatisme poussiéreux.
Humour Végétaline ou Bob l'éponge ? Les paris sont ouverts #Cesar2018 pic.twitter.com/4wer9AoltC
— Télérama Vodkaster (@Vodkaster) 2 mars 2018
Heureusement, Blanche Gardin a un peu réveillé son monde en trollant tout le monde avec son badge Louis CK, badge dont la teneur reste encore soumise à interprétation…
Blanche Gardin, la plus grande, arbore un badge de Louis CK en ironisant : "Est-ce qu'on a encore le droit de coucher pour avoir des rôles ? Car si on n'a plus le droit, il faudra apprendre des textes, passer des castings, et on n'a pas le temps." #Cesar2018 pic.twitter.com/PJqUnGcxYh
— Télérama Vodkaster (@Vodkaster) 2 mars 2018
Manu Payet, maître de cérémonie, s’est un peu débridé, le temps d’un hommage très personnel à 120 battements par minute…
Le seul moment vraiment golri de la soirée : Manu Payet reprend Smalltown Boy de Bronski Beat. C'est presque beau de fellinimse
#Cesar2018 pic.twitter.com/sPOpFqsyJj
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Et enfin, entre quelques séquences émouvantes mais quelque peu académiques (prix d'honneur à Penélope Cruz, hommage à Jeanne Moreau et Jean Rochefort), on a assisté à d'autres moments un peu... weird, dont on ne s'explique pas encore vraiment le sens :
Le plan #BrianDePalma de la soirée avec Pedro Almodovar et Marion Cotillard dans une robe de femme enceinte #Cesar2018 pic.twitter.com/1AH7vR5K5k
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Jeanne Balibar (récipiendaire du César de la meilleure actrice), dans un style un peu pompeux et théâtral (mais totalement en phase) a créé le moment de gêne de la soirée avec ses comparaisons peu inspirées…
Le discours très gênant de Balibar comparant le temps imposé pour les discours au slogan d'Act Up "SILENCE = MORT". Ridicule et extrêmement déplacé pic.twitter.com/dPjXV6WH56
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Pour aller plus loin, vous pouvez revivre la soirée dans son entiereté, ici
Le palmarès
Du côté des récompenses, comme convenu, c’est 120 battements par minute qui emporte la mise avec six César (meilleur film, meilleur montage, meilleur acteur dans un second rôle, meilleur espoir masculin, meilleur scénario original, meilleure musique originale). Au revoir là-haut tient la corde avec cinq prix (meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleurs costumes, meilleure photo, meilleurs décors) et, dans un contexte socio-économique difficile, Petit Paysan, avec trois récompenses termine bon troisième.
L’autre fait notable est l’absence totale de récompense pour quelques gros challengers : Grave, Le Redoutable, Le Sens de la fête et Patients. C’est plus inquiétant pour Grave, film fragile et audacieux (on rappelle qu’il s’agit d’un film de genre français réalisé par une femme) pour lequel on attendait au moins un petit lot de consolation, ou un encouragement. Mais on se réconforte avec Le Sens de la fête et Patients (un peu comme des sales gosses) dont on n’attendait rien…
Le palmarès complet :
Meilleur film : Robin Campillo, 120 Battements par minute
Meilleure actrice : Jeanne Balibar, Barbara
Meilleur acteur : Swann Arlaud, Petit Paysan
Meilleur acteur dans un second rôle : Antoine Reinartz, 120 battements par minute
Meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau, Petit paysan
Meilleur réalisateur : Albert Dupontel, Au revoir là-haut
Meilleure espoir féminin : Camelia Jordana, Le Brio
Meilleur espoir masculin : Nahuel Perez Biscayart, 120 Battements par minute
Meilleur premier film : Petit Paysan, Hubert Charuel
Meilleur documentaire : I Am Not Your Negro, réalisé par Raoul Peck
Meilleure photographie : Vincent Mathias, pour Au revoir là-haut
Meilleur film étranger : Faute d’amour, réalisé par Andreï Zviaguintsev
Meilleure adaptation : Albert Dupontel, Pierre Lemaitre, pour Au revoir là-haut
Meilleur court-métrage : Les Bigorneaux, réalisé par Alice Vial
Meilleur court-métrage d'animation : Pépé le Morse, réalisé par Lucrèce Andreae
Meilleur film d'animation : Le Grand méchant Renard et autres contes, réalisé par Benjamin Renner et Patrick Imbert
Meilleur son : Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau, Stéphane Thiébault, Barbara
Meilleure musique originale : Arnaud Rebotini, pour 120 battements par minute
Meilleur scénario original : Robin Campillo, pour 120 Battements par minute
Meilleurs costumes : Mimi Lempicka, pour Au revoir là-haut
Meilleurs décors : Pierre Quefféléan, pour Au revoir là-haut
Meilleur montage : Romain Campillo, pour 120 Battements par minute
Les César c’est fini, mais on remet ça dans la nuit de dimanche à lundi prochain pour les Oscar et pour les plus courageux d’entre vous. Vous en serez ?
Meilleure actrice : Jeanne Balibar, Barbara
Meilleur acteur : Swann Arlaud, Petit Paysan
Meilleur acteur dans un second rôle : Antoine Reinartz, 120 battements par minute
Meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau, Petit paysan
Meilleur réalisateur : Albert Dupontel, Au revoir là-haut = assez mérité
Meilleure espoir féminin : Camelia Jordana, Le Brio = niquez vos mères, c'est pas une révélation ça à côté de Laeticia Dosch et Garance Marillier
Meilleur espoir masculin : Nahuel Perez Biscayart, 120 Battements par minute = mérité aussi pour Au revoir là-haut
Meilleur premier film : Petit Paysan, Hubert Charuel = niquez vos mères vraiment même ça Grave ne l'a pas eu
Meilleur documentaire : I Am Not Your Negro, réalisé par Raoul Peck = mdr, 12 jours de Depardon > all
Meilleure photographie : Vincent Mathias, pour Au revoir là-haut = assez mérité même si Grave a fait le meilleur taff
Meilleur film étranger : Faute d’amour, réalisé par Andreï Zviaguintsev = TOTALEMENT mérité (le seul prix justifié)
Meilleure adaptation : Albert Dupontel, Pierre Lemaitre, pour Au revoir là-haut = mérité
Meilleur court-métrage : Les Bigorneaux, réalisé par Alice Vial
Meilleur court-métrage d'animation : Pépé le Morse, réalisé par Lucrèce Andreae
Meilleur film d'animation : Le Grand méchant Renard et autres contes, réalisé par Benjamin Renner et Patrick Imbert
Meilleur son : Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau, Stéphane Thiébault, Barbara
Meilleure musique originale : Arnaud Rebotini, pour 120 battements par minute = Jim Williams > all
Meilleur scénario original : Robin Campillo, pour 120 Battements par minute = ééééééénorme blague
Meilleurs costumes : Mimi Lempicka, pour Au revoir là-haut = plutôt mérité
Meilleurs décors : Pierre Quefféléan, pour Au revoir là-haut = mérité
Meilleur montage : Romain Campillo, pour 120 Battements par minute = Grave Grave Grave putain
Meilleurs musique et meilleurs espoir féminin sont mes plus grosses déceptions !