Découvrez la sélection officielle du Festival de Cannes 2018
Thierry Frémaux et Pierre Lescure ont annoncé ce matin la sélection officielle du Festival de Cannes : de grands absents mais une très belle compétition en perspective (et encore quelques espoirs).
Avant même l’annonce de la sélection, une première nouvelle avait fait l’effet d’une petite bombe par la voix de Ted Sarandos, président de Netflix : aucune production du géant américain ne fera le voyage jusqu’à la Croisette. Exit donc les films d’Alfonso Cuarón, Paul Greengrass, Jeremy Saulnier et Orson Welles. Visiblement vexé de voir ses films relégués hors compétition (ou en obligation d’être distribués en salles), il n’a pas souhaité donner suite. La chronologie des médias française continue de faire débat... Du côté des autres absents, Ni Audiard (pour des questions stratégiques sans doute liées aux Oscars), ni Dolan (qui a refusé l’invitation et a préféré remonter son film) ne fouleront les marches du Palais Lumière.
Suspens
L’autre question qui se posait encore était la présence ou non du Don Quichotte de Terry Guilliam, en procès avec son ancien producteur Paulo Branco : c’est pour le moment encore saillant, donc a priori (et malheureusement) très mal engagé. Le dernier film de Paolo Sorrentino quant à lui est aussi sur la sellette puisqu’il sort en deux parties en Italie, dont une avant le festival, ce qui a rendu la décision d’une projection à Cannes compliquée (c’est encore en réflexion). La bonne nouvelle nous vient d’Iran avec la sélection de Three Faces, de Jafar Panahi, tristement et toujours condamné dans son pays. Le Festival fait tout, selon Thierry Frémaux, pour lui permettre de venir représenter son film, en lien avec les autorités. Enfin, le délégué général a laissé entendre que la décision concernant la sélection du dernier film de Lars Von Trier était encore en suspens : une annonce tardive reste possible. Du côté des sélections parallèles, on se prend à espérer découvrir le dernier De Palma, qui sait, peut-être à la Quinzaine des réalisateurs…Pour les présents, on se réjouit d’une très belle compétition, avec Godard, Jafar Panahi, Kore-Eda, Matteo Garrone, Jia Zhang-Ke, David Robert Mitchell et le grand retour de Spike Lee (souvent nommé, jamais récompensé) ! Découvrez ci-dessous l'ensemble de la sélection officielle.
[Edit du 19/04/18] : The House That Jack Built, de Lars von Trier et L’Homme qui tua Don Quichotte, de Terry Gilliam sont finalement sélectionnés hors compétition et Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan est en compétition officielle. Tous les ajouts ici
Compétition Officielle
Everybody Knows, d’Asghar Farhadi (ouverture)
En guerre, de Stéphane Brizé
Dogman, de Matteo Garrone
Le Livre d’image, de Jean-Luc Godard
Netemo Sametemo (Asako I & II), de Ryusuke Hamaguchi
Plaire, aimer et courir vite, de Christophe Honoré
Les Filles du soleil (Girls of the sun), d’Eva Husson
Ash Is Purest White, de Jia Zhang-Ke
Shoplifters, de Kore-Eda Hirokazu
Capharnaüm (Capernaum), de Nadine Labaki
Buh-Ning (Burning), de Lee Chang-Dong
Blackkklansman, de Spike Lee
Under The Silver Lake, de David Robert Mitchell
Three Faces, de Jafar Panahi
Zimna Wojna (Cold War), de Pawel Pawlikowski
Lazzaro Felice, d’Alice Rohrwacher
Yomeddine, d’A.B Shawky
Leto (L’Eté), de Kirill Serebrennikov
Hors compétition
Solo : A Star Wars Story, de Ron Howard
Le Grand Bain, de Gilles Lellouche
Séances spéciales
10 ans en Thaïlande, de Aditya Assarat, Wisit Sasanatieng, Chulayarnon Sriphol & Apichatpong Weerasethakul
The State Against Mandela and The Others, de Nicolas Champeaux et Gilles Porte
O Grande Circo Mistico (Le Grand cirque mystique), de Carlo Diegues
La Traversée, de Romain Goupil
Les Âmes mortes (Dead souls), de Wang Bing
À tous vents (To the four winds) de Michel Toesca
Le Pape François – Un homme de parole, de Wim Wenders
Séances de minuit
Arctic, de Joe Penna
Gongjak (The Spy Gone North), de Yoon Jong-Bing
Un certain regard
Gräns (Border), d’Ali Abbasi
Sofia, de Meyem Benm’Barek
Les Chatouilles, d’Andréa Bescond et Eric Métayer
Girl, de Lukas Dhont
Gueule d’ange, de Vanessa Filho
Long Day's Journey into Night, de Bi Gan
Euphoria, de Valeria Golino
Rafiki, de Wanuri Kahiu
Die Stropers (The Harverest), de Etienne Kallos
Mon tissu préféré, de Gaya Jiji
À Genoux les gars (Sextape), d’Antoine Desrosières
El Angel, de Luis Ortega
The Gentle Indifference of The World, de Adilkhan Yerzhanov
Manto, de Nandita Das
In My Room, d’Ulrich Köhler
Courts-métrages en compétition
Gabriel, d’Oren Gerner (France)
Judgement, de Raymund Ribay Gutierrez (Philippines)
Caroline, de Celine Held et Logan George (États-Unis)
Tariki (Ombre) de Saeed Jafarian (Iran)
III (film d'animation), de Marta Pajek (Pologne)
Duality, de Masahiko Sato, Genki Kawamura, Yutaro Seki, Masayuki Toyota, Kentaro Hirase (Japon)
On The Border, de Wei Shujun (Chine)
Toutes ces Créatures, de Charles William (Australie)
Perso, je me souviens ce débat ridicule accusant Tarantino de faire du racisme avec Django Unchained dénigrant ses us et coutumes d'utilisé le mot "Niger". La grosse blague quand on connaît le cinéma de l'ex protégé de Weinstein, qui a d'ailleurs réalisé un film en faveur de la Blackploitation avec Jackie Brown.
En gros ce que je retiens de Spike Lee c'est un éternel insatisfait qui a fini par imposer des quotats dans les films primés, donc où la couleur de peau serait plus importante que la qualité artistique des acteurs, réalisateurs, etc .... Spike Lee est devenue l'antithèse du système cinématographique, un drôle de paradoxe quand on regarde sa filmographie. Mais force est d'admettre qu"aujourd'hui Un Lars Von Trier se verra basher ou boycotter pour avoir dit "qu'il comprenait Hitler" quand on autorise un Spike Lee à venir présenter son dernier film, lui qui a décrié "ne pouvoir voir de films sur l'esclavage noir qui serait un gagne pain nauséabond pour la production cinématographique allant même comparer ce genre de films à de l'holocauste".
Voilà pourquoi je le dénigre sous la pleureuse et je serai prêt à mettre mon billet qu'il sera grand favori cette année (malheureusement).