Hommage à Gérard Kikoïne au Nouveau Latina
Cette semaine, le Nouveau Latina rend hommage au réalisateur français Gérard Kikoïne dans le cadre d'une Absurde Séance coquine interdite aux moins de 18 ans. En présence du cinéaste, un film surprise extrait de sa filmographie sera projeté. Soyez à l'heure, minuit, et ne manquez pas en avant-séance, la première compétition de Air Sex !
Le réalisateur Gérard Kikoïne a fait les beaux jours du cinéma pornographique dans les années 70 et 80 en France. Brigitte Lahaie, Marilyn Jess et même Sophie Favier tournent sous sa direction. Ils délaissent ensuite les «films d'amour » et se consacrent au cinéma plus traditionnel, à la publicité et à la télévision.
« Ma vie est un film »
Dans une interview accordée au site 1Kult.com, Gérard Kikoïne revient sur sa carrière et sur ses débuts. Son père importe le système allemand de doublage des voix avant la seconde guerre mondiale et ouvre la première entreprise de doublage en France. Né dans le cinéma donc, il jouit d'une grande culture qu'il qualifie « underground », dans une entrevue pour peppersteak.com, grâce aux films de cinéma bis qu'il visionne à cette époque. Dès l'âge de 18 ans, Gérard Kikoïne est stagiaire son au sein de l'affaire familiale. En 1974, il décide de réaliser un premier long-métrage avec deux amis, l'un est photographe, l'autre est artiste peintre. L'amour à la bouche, tourné en muet, sort en 1975 et s'inscrit dans la lignée d'Emmanuelle. A l'affiche dans quarante salles à Paris, le film séduit le public.
« Films d'amour »
La première approche de Gérard Kikoïne avec le hard se fait avec le film Le sexe qui parle par l'intermédiaire de Claude Mulot. Il réalise alors plusieurs films aux noms plutôt évocateurs : Parties fines tourné sous le nom de Indécences 1930, La clinique des fantasmes avec Brigitte Lahaie, Jouir, Entrechattes ? En 1982, il tourne Dans la chaleur de Saint-Tropez avec Marilyn Jess et Jean-Pierre Armand qui a été présenté lors de l'Etrange Festival de Lyon 2009. Pour Playboy, il réalise Lady Libertine avec Sophie Favier, film adapté d'un roman érotique de l'époque victorienne, Franck and I. Comptant une vingtaine de films de ce genre dans sa filmographie, Gérard Kikoïne précise à peppersteak « Ce sont mes films d'amour. Je dis films d'amour, parce que je les ai faits avec amour. »
Changement d'horizons
Son aventure américaine prend un tout autre tournant lorsque la Cannon (Globus et Golan) lui propose de réaliser un film d'époque, Dragonnard avec Oliver Reed à propos duquel il confie une anecdote croustillante à peppersteak : « Quand il était bourré au restaurant, il sortait sa bite et il pissait dans le seau à Champagne. C'est là qu'on a vu qu'il avait une patte d'aigle tatouée sur son gland ! » . Le film connaîtra un second volet, Master of Dragonnard Hill. Gérard Kikoïne tourne ensuite Buried Alive avec Robert Vaughn et Dr Jekyll et Mister Hide (Edge of Sanity) avec Anthony Perkins dont l'histoire est située au 19ème siècle:
De retour en France, Gérard Kikoïne s'oriente vers la publicité et réalise même un épisode du Commissaire Moulin (comme quoi !). Dans l'interview, il explique son choix de changement de carrière ainsi : « Moi j'ai arrêté parce que je savais que je ne voulais pas faire ça toute ma vie. Moi j'ai fait ces films très sérieusement avec une vraie tenue pour me faire la main, pour apprendre le métier. J'ai appris à produire, j'ai appris à tourner dans des conditions difficiles ». Trente ans après avoir fait ses "films d'amour", il est désormais reconnu voire adulé par les intellectuels, ce qu'il analyse par l'envie de rattraper le retard pris sur la vision du genre: « maintenant, c'est validé ».
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