Toucher à tout ou passer par une école: comment bosser dans le cinéma ?
Plus jeune, si votre ambition était de travailler dans le cinéma, vous avez sûrement passé du temps au CDI de votre collège ou de votre lycée pour consulter la brochure de l'Onisep dédiée à ce corps de métiers. Et vous avez sûrement constaté qu'il n'y avait pas de voie royale, mais une multitude de trajets qu'il appartenait à chacune et chacun de tracer. A l'occasion de son dossier spécial formations, Télérama a rencontré des réalisateurs, des techniciens et des formateurs pour tenter de savoir quelle trajectoire était la plus droite : faire l'école buissonière ou prendre le chemin des écoliers ? Nombre de Vodkastos témoignent régulièrement de leur intérêt pour ce sujet (et les listes dédiées à la Fémis ne sont pas passées inaperçues). Nous nous permettons donc de partager quelques éléments de témoignages, des propos que vous retrouverez en intégralité sur Télérama.
L'école buissonnière, à condition d'essayer plein de métiers
Jean-Luc Gager, coscénariste de L'Effet aquatique et Lulu femme nue. Après avoir raté la Fémis (anciennement IDHEC) et Louis-Lumière, il monte une boîte de productions avec des amis et exerce plusieurs métiers. "A mon époque, [une formation pour devenir scénariste] cela n'existait pas. Aujourd'hui, la Fémis ou le Conservatoire européen d'écriture audiovisuelle (Ceea) proposent de bons cursus où l'on développe un travail collectif. Mais il ne faut pas oublier qu'un bon scénario doit avant tout avoir un aspect documentaire, voire vécu. Si l'on n'est pas au contact de la réalité qu'on imagine, le spectateur sentira les mécaniques d'écriture".
Lydia Decobert, monteuse de La Confession. "J'ai étudié en fac de cinéma à Paris-8, un cursus parfait pour développer sa cinéphilie, mais je suis entrée dans le monde du cinéma par la régie. C'est un bon moyen pour commencer quand on ne connaît personne, car il suffit simplement d'avoir son permis de conduire, d'un peu d'ambition et de beaucoup d'enthousiasme. J'ai essayé plein de métiers, du décor au montage son, en passant par la lecture de scénario, avant de me fixer sur le montage. Je pense que c'est important de prendre ce temps de découverte pour ne pas risquer de suivre une voie qui n'est pas la sienne. D'ailleurs, je continue à me former en permanence sur de nouvelles choses, comme l'étalonnage ou la 3D, ce qui nourrit mon travail sur les longs métrages et me permet de tenter des choses sur le Web".
L'école de cinéma, à condition de se faire remarquer des professionnels
Yoann Legave et Jean-Yves Arnaud se sont rencontrés au Ceea, le Conservatoire européen d'écriture audiovisuelle. Ils écrivent actuellement une série pour France 2. Le premier a d'abord fait Sciences Po Rennes : "Il y a des bases techniques à acquérir, et une formation permet de gagner du temps. Au Ceea, en première année, on décortique des oeuvres existantes ; en deuxième année, on développe des créations personnelles". Le second est à la base juriste de formation, spécialisé dans les ressources humaines : "Il faut faire lire ses projets, sinon on ne progresse pas. L'école nous apprend à travailler en équipe et aussi à « pitcher » ses idées, c'est-à-dire à présenter nos histoires correctement aux professionnels [...] Quand on sort du Ceea, les producteurs sont plutôt bienveillants et plus accessibles car ils nous connaissent déjà. En effet, cinquante d'entre eux assistent à la présentation de nos pitchs de séries de fin de cursus. Mais attention, dans ce métier, il faut savoir toujours faire preuve d'endurance et surtout d'humilité".
L'école, oui, mais pas forcément de cinéma (ou pas d'emblée)
Benoît Forgeard, réalisateur de Gaz de France. Après son bac, il prend quelques années sabbatiques chez ses parents, bricole dans sa chambre, s'inscrit une fois à une fac de lettres modernes. Il finit par faire les beaux-arts de Rouen, puis suit la formation à l'image du Fresnoy, à Tourcoing, avant de commencer à réaliser ses courts-métrages. "Ça ne fait pas de mal [de faire une école], en tout cas. Car il ne faut pas s'isoler : le cinéma est une pratique très sociale. Bien sûr, on peut tenter l'aventure sur YouTube, mais sans accompagnement, il est assez difficile d'émerger. Avant tout, il faut voir des films mais pas seulement, il faut TOUT voir. Et pratiquer, même avant l'école, pour nourrir sa réflexion et son regard. Après, il est difficile de vivre uniquement en tant que réalisateur d'art et d'essai, même s'il y a un public et un système, en France, qui permet de monter ce type de films. C'est pourquoi je travaille aussi pour la télé ou sur des clips. Je trouve un intérêt dans la pratique de différentes disciplines".
L'intégralité des propos de ces interlocuteurs et d'autres encore sont disponibles sur Télérama.fr : Travailler dans le cinéma, c'est cultiver l'art des essais et Objectif caméras à l'école de cinéma, deux articles de Benjamin Roure.
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Ariane923 juin 2017 Voir la discussion...
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Juliano3 juin 2017 Voir la discussion...
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ProfilSupprime11 juillet 2017 Voir la discussion...
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OlivarDeLaCave3 juin 2017 Voir la discussion...
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Joe_Shelby4 juin 2017 Voir la discussion...
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OlivarDeLaCave4 juin 2017 Voir la discussion...
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_Steve_4 juin 2017 Voir la discussion...