Alan Smithee (on rencontre aussi les formes Allen Smithee, Alan Smythee et Adam Smithee) est né à Hollywood en 1955 : c'est le pseudonyme utilisé aux États-Unis par les réalisateurs déboutés ou mécontents de leur film. Alan Smithee est d'ailleurs l'anagramme ironique de The Alias Men (« les hommes au nom d'emprunt » en français).
Dans un pays où l'Oscar du meilleur film est souvent attribué à son producteur (qui a également le dernier mot sur la final cut), la DGA (Directors Guild of America, le syndicat des réalisateurs) s'est battue pendant des années pour imposer le réalisateur comme l'auteur du film. A contrario, elle n'autorise pas un réalisateur à utiliser un pseudonyme ou à demander le retrait de son nom du générique. S'il estime que son travail a été bafoué par son producteur, un réalisateur peut néanmoins saisir la DGA. Si sa requête est acceptée, celle-ci l'autorise à signer son film Alan Smithee.
Le nom apparaît pour la première fois en 1955 dans le film de télévision The Indiscret Mrs. Jarvis. Le premier film de cinéma signé Alan Smithee est Une poignée de plombs (Death of a Gunfighter) réalisé en 1967 par
Don Siegel et Robert Totten :
-- Don Siegel, A Siegel Film, Faber and Faber, Londres, 1993, p.320, 321.
Néanmoins, depuis la publicité faite autour du pseudonyme par le film An Alan Smithee Film: Burn Hollywood Burn (1997), la DGA ne considère plus le nom comme un pseudonyme efficace.
Il semblerait toutefois qu'Alan ait un cousin français, ou du moins francophone, dans la traduction littéraire. En effet, le dernier roman de William Gibson, paru en 2008, a été traduit par un certain "Alain Smissi". La consonance fait dresser l'oreille.