Pas de grosse surprise dans la catégorie meilleur réalisateur : Abderrahmane Sissako l’emporte pour Timbuktu. Succès critique et public, cette coproduction franco-mauritanienne plonge le spectateur dans la brutalité du Mali islamiste. L’enthousiasme de la Croisette - malgré l’absence remarquée du film au palmarès officiel -, une actualité brûlante et un bouche-à-oreille efficace ont permis à Timbuktu, qui pourtant ne ménage pas son spectateur, de dépasser les 700 000 entrées. Le cinéaste mauritanien succède à deux autres cinéastes étrangers primés pour une production française : Roman Polanski, récompensé l’an passé pour La Vénus à la fourrure, et Michael Haneke, lauréat pour Amour. Il s’agit également du premier César remporté par un réalisateur venant d'Afrique subsaharienne. Sissako devance six réalisateurs nommés eux aussi pour la première fois dans la catégorie : Thomas Lilti, Céline Sciamma, Thomas Cailley, Olivier Assayas, Bertrand Bonello et Robin Campillo. On se réjouit donc que les habitants de Villiers-sur-Marne aient finalement pu découvrir le film.