The Lady vs The Iron Lady : la mise en scène des grandes dames.
Les trailers des biopics politiques à venir sur Aung San Suu Kyi (The Lady) et Margaret Thatcher (The Iron Lady) ont été dévoilés. Décryptage.
The Iron Lady, réalisé par Phyllida Lloyd (Mamma Mia !) se présente comme un portrait de Margaret Thatcher (Meryl Streep), tentant de se maintenir au poste de Premier Ministre britannique, juste avant la guerre des Malouines. Le second, piloté par Luc Besson, retracera le destin d'Aung San Suu Kyi, figure de l'opposition à la junte birmane, longtemps emprisonnée. Ce dernier sortira le 30 novembre dans les salles françaises. En revanche, il faudra patienter jusqu'au 15 février 2012 pour découvrir La Dame de fer au cinéma.
A l'aune de ces premières images, on peut déjà se faire une bonne idée du traitement qui devrait être réservé à ces deux leaders politiques charismatiques. Avec The Lady, Luc Besson semble plus que jamais décidé à concurrencer Holywood sur son propre terrain. Le trailer fait déjà valoir ses arguments de poids, en restant délibérément vague sur le contexte politique (« Un » pays, « Un » pouvoir?) : des paysages exotiques grandioses, une héroïne shakespearienne, un combat pour la liberté qui restera dans l'histoire? Tous les ingrédients sont réunis pour transcender cette fresque épique, portée par une Michelle Yeoh plus toute jeune, mais encore pleine de classe.
Il est amusant de noter que ce biopic « à l'américaine », détourne l'iconologie de la propagande chinoise ou soviétique du siècle passé en présentant Aung San Suu Kyi comme une sorte de femme providentielle, une « Petite mère du peuple » prête à se sacrifier pour conquérir la démocratie et la liberté.
Du communisme au libéralisme, changement de ton et de style, avec le trailer de La Dame de fer, qui met l'accent sur la construction de l'image et du style "Thatcher". Comme pour The Lady, le trailer ménage son petit suspense en retardant le plus tard possible l'apparition de la star attendue pour sa performance. On découvre donc Meryl Streep en Thatcher, entourée de ses conseillers en communication, parfaite « granny » anglaise, qui n'est pas sans rappeler, certes avec quelques années de moins, la remarquable interprétation d'Ellen Mirren dans The Queen (Stephen Frears). Le trailer, fidèle à la légende, reproduit l'image d'une femme forte, intransigeante sur son image, refusant de « négocier » l'abandon de ses perles comme elle a toujours refusé de négocier avec l'IRA. Le dernier plan la montre de dos, affrontant le feu des projecteurs. Le peuple est cette fois hors champ, Phyllida Lloyd préférant se concentrer sur l'image médiatique de son héroïne. Que le film connaisse ou non le même succès que celui de Stephen Frears, il ne fait pas de doute qu'avec un tel rôle, Meryl Streep fera encore une fois figure de favorite dans la prochaine course à l'Oscar de la meilleur actrice. Elle ne compte d'ailleurs plus ses nominations (16 !) pour une récompense qu'elle n'a pourtant plus obtenue depuis son rôle dans Le Choix de Sophie (1982).