Trailer est-il ? : Sand Sharks, Strippers vs. Werewolves, The Ghostmaker...
Lancée en janvier 2009 sur le site Ecrans.fr, Trailer est-il ? est une chronique hebdomadaire compilant une demi-douzaine de bandes-annonces diverses et (a)variées : grosses machines, séries Z, raretés et plus encore... L'aventure Libé/Ecrans.fr s'étant achevée pour son rédacteur de mauvais goût, c'est sur Vodkaster qu'elle se poursuit après plus de trois mois d'interruption malheureuse. Enjoy, bitches.
Les dents du sable
On pensait naïvement qu'aucune nouvelle incursion dans le genre « film de requin » (voir à ce sujet un numéro comme souvent mi-cool, mi-pompeux de la web-émission BlowUp) ne pourrait supplanter des fleurons comme Shark in Venice, Sharktopus et autre Mega Shark vs. Giant Octopus. On avait manifestement tort, puisque notre WTF-omètre a carrément explosé devant le trailer de Sand Sharks qui, comme son titre le suggère, imagine une nouvelle menace à ailerons sous la forme de requins des sables. Attention, pas des requins EN sable (même si l'idée de sculptures en sable prenant vie pourrait faire un chouette nanar, coucou les gens), mais des requins - géants, bien sûr - vivants dans le sable, et prêts à engloutir du touriste non plus seulement en milieu aquatique, mais également entre deux serviettes. On doit ce monument d'absurde filmique au réalisateur Mark Atkins, un roublard déjà derrière des monstruosités comme Dragon Crusaders ou Battle of Los Angeles, productions The Asylum. Notez que dans Sand Sharks, le maire du village est incarné par un certain Edgar Allan Poe IV, qui semble vouloir à tout prix rappeler son soi-disant lien familial avec l'auteur du Chat Noir.
Sin cité
Dès février 2010, on vous parlait de Road to Hell, film d'Albert Pyun (Cyborg, Captain America version 1990), décrit en ces termes fort à propos : « un sous Sin City avec Michael Paré, l'acteur fétiche d'Uwe Boll ». L'arrivée d'un improbable trailer monté à l'arrache pour le American Film Market nous donne raison, tant la chose, visiblement filmée dans un hangar, a l'allure d'un porno hongrois tourné par un malvoyant fan de Robert Rodriguez. Produit majoritairement en 2008, le film a récemment bénéficié d'un tournage additionnel (les plans de concerts rock qui jurent tellement avec le reste du métrage), qui auront bien du mal à sauver Road to Hell de son destin nanardesque. Au passage, en fouinant un peu dans la filmo bien Z d'Albert Pyun, on est tombé sur un certain Omega Doom de 1996 avec Rutger Hauer, que les frères / soeurs Wachowski semblent clairement avoir pillé pour leur petite trilogie pour geeks en Rayban.
This is Englund
En 2008, ce coquin de Robert Englund, immortel Freddy de Wes Craven, cachetonnait dans une série Z pas désagréable, la bien nommée Zombie Strippers. Comme son titre le suggère, l'ex-griffu onirique y traînait entouré de mortes vivantes en petite tenue, et l'on se souvient encore ému de la scène où l'une des stripteaseuses zombies éjectait de son vagin putride une boule de billard à vive allure. Visiblement conquis par l'expérience, le voilà qui récidive dans Strippers vs. Werewolves, qui n'a pourtant rien d'une suite. On y trouve donc des strip-teaseuses bien vivantes cette fois-ci, mais peut-être pas pour très longtemps : elles sont poursuivies par une meute de clients loups-garous aussi affamés qu'excités. Car oui, contrairement à ce que la franchise Twilight suggère aux jeunes générations, la plupart des lycanthropes sont hétérosexuels.
Dead again
Initialement titré Box of Shadows et maintenant rebaptisé The Ghostmaker (à moins que ce ne soit l'inverse, démerdez-vous), voilà un film qui fleure bon le fantastique old-school dans son sujet : un antique cercueil customisé permet à quiconque s'y allonge et enclenche un mécanisme chelou d'expérimenter la mort quelques minutes, puis de se balader façon Casper au sein de son entourage. Quelques anciens potes de fac vont s'y adonner avec joie, mais des visions pas très rassurantes vont rapidement pourrir leurs near death experiences. Le film a l'air de proposer un esthétisme fort respectable, ce qui n'étonne pas vu le pedigree du réalisateur Mauro Borrelli. Non pas qu'on ait vu une seule de ses quelques mises en scène précédentes, mais le bougre a oeuvré en tant qu'illustrateur sur un paquet de chouettes films : Last Action Hero, Sleepy Hollow, Tropic Thunder, etc.
Les tas d'urgences
Zut alors, une usine qui explose dans un trou paumé des Etats-Unis a relâché dans l'atmosphère une toxine transformant les gens en zombies façon infectés de 28 jours plus tard. Ce postulat d'une rare originalité pose les bases du State of Emergency réalisé par Turner Clay. Enième récit post-apocalyptique avec son lot de militaires et de quarantaines, le film suit un groupe de survivants confinés dans la zone contaminée et qui, vous n'allez pas le croire, aimeraient bien en sortir tout en évitant de se faire bouffer par les zomblards. Même si l'on devine que le film a été produit pour des clopinettes, les effets spéciaux maquillages et numérique n'ont pas l'air déshonorants. Niveau casting, on ne trouve que des inconnus, ce qu'il faut prendre du bon côté : avec un peu de chance, ils meurent tous à la fin.
Barbaque dans les bacs
Premier film d'un certain Lulu Jarmen, Bad Meat raconte le calvaire vécu par une bande de jeunes délinquants envoyés dans un centre de redressement, ambiance boot camp. Si l'expérience n'est déjà pas jouasse à la base, elle vire carrément au cauchemar gore quand une plâtrée de viande avariée rend le personnel accompagnant complètement taré. De tortionnaires sadiques, les voilà carrément devenus psychopathes meurtriers. Les premières images sont alléchantes, puisqu'il y a du sang, du vomi et pas mal de cuir-SM. Dans le rôle du bad guy en chef, on retrouve ce cher Mark Pellegrino, inoubliable Jacob de la série Lost, qui s'est ici grimé en sosie du journaliste français spécialiste en questions militaires, Jean-Dominique Merchet. Ce qui, convenez-en, ne peut être un hasard.
"Le Blow up : Recut" d'Arte avec la séquence de "Mega Shark vs. Giant Octopus" est, comment dire, enlevée...