Tout savoir sur... Black Swan de Darren Aronofsky
Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».
Ce qu'il faut savoir
Nina, incarnée à l'écran par Natalie Portman, est danseuse au sein du prestigieux New York City Ballet. Alors que le directeur artistique Thomas Leroy, soit Vincent Cassel, décide de remplacer la danseuse star de sa nouvelle mouture du Lac des Cygnes tous les regards se tournent vers Nina. C'était sans compter sur une nouvelle prétendante au titre, Nina, l'électrique Mila Kunis, qui impressionne tout autant au sein de la troupe. Les deux femmes vont se muer en cygne noir et en cygne blanc, la grâce et la candeur face à la sensualité et la ruse, et leur complicité va les amener dans des recoins de leurs personnalités jusque là insoupçonnés.
En suspension extrait de Black Swan
La scène dont tout le monde parle
Dès l'ouverture du film, Nina danse, gracieuse, illuminée, hors de tout lieu et de toute temporalité. Cygne blanc, féminine, ingénue, elle exécute ses gestes avec précision. Très vite pourtant elle sera mimée, poursuivie par l'image du cygne noire, double troublant, version altérée de la danseuse. Ses séquences oniriques tendent à se propager dans toute la structure du film, représentations angoissées de la peur de Nina d'être remplacée. Bientôt rêve, délire et réalité seront aspirés par la force centrifuge de son esprit et se confondront dans un même mouvement, dans ces pas de danse qui virent à l'obsession.
Faux-semblant extrait de Black Swan
L'analyse pompeuse
Le réalisateur Darren Aronofsky, respecté et respectable depuis The Wrestler, revient à ses anciennes méthodes avec Black Swan. Stroboscopiques, débridées, parfois effrayantes. Dans ce récit de confrontation de femmes où un double macabre vient empoisonner le quotidien de la belle héroïne, on retrouve l'horreur corporelle des précédents films d'Aronofsky, de beaux corps (Jennifer Connelly) fustigés, travaillés comme de la glaise, jusqu'à être intégralement saccagés (Mickey Rourke). Une construction simple mais fulgurante proposée ici, où la jeune danseuse bien sous tous ses rapports se laisse corrompre par la luxure, transfigurée par son rôle et la rencontre avec sa soeur-ennemie.
Le malaise est poignant, indiscutable. On assistera à un spectacle édifiant, de jeunes danseuses qui martyrisent leurs corps, espérant la perfection, jusqu'à atteindre une certaine forme de mutation, d'inhumanité. Les effets sont grandiloquents et Aronofsky n'hésitent pas à en faire des tonnes pour impressionner le spectateur. Comme à l'époque du terrible final de Requiem for a dream. Les niveaux de réalité se multiplient, se confondent, dans une large expérience sensorielle. Notons que le réalisateur a acheté les droits du film d'animation Perfect Blue, du récemment disparu Satoshi Kon, matrice principale du film donc, thriller psychologique tentaculaire où une pop star se verra harcelée par un fan jusqu'à ce que leurs personnalités se brouillent.
Paradoxalement une certaine froideur plastique se dégagera de l'ensemble, un manque de laisser-aller, surtout quand on le compare à son glorieux aîné japonais. Si Darren Aronofsky a pu vous convaincre par le passé avec ses tours de passe-passe, qu'on qualifiera d'esbroufe ou de génie selon les goûts, et même avec le boursouflé et ambitieux The Fountain, alors vous pourrez vous plonger à corps perdu dans Black Swan. A l'inverse, à ceux qui ont toujours eu des réserves envers ce cinéaste de l'emphase et de la déraison, Black Swan leur paraîtra rédhibitoire et superflu.
Doublure extrait de Black Swan
Les 3 bonnes raisons d'y aller
- La rigueur de la danse, le travail qui va confiner jusqu'à la folie dans des séquences hallucinées.
- L'imposante musique de Tchaïkovski réinterprétée par Clint Mansell qui aide grandement à instaurer une ambiance anxiogène.
- Mila Kunis et Natalie Portman, deux faces d'une même pièce, qui vont se rapprocher, se charmer, et époustoufler par leurs prestations.
Revue de web
- Le sketch du Saturday Night Live où Natalie Portman est remplacée par... Jim Carrey !
- La bande-originale du film, signée Clint Mansell (archi-connu pour son travail sur Requiem for a Dream mais accompagnant Aronofsky pour chacun de ses films), en écoute sur Spotify.
- Le très visuel et envoûtant site I just want to be perfect faisant la promotion du film.
Extasy extrait de Black Swan
L'anecdote qui tue pour briller en société
Le rôle de Lily, confié à Mila Kunis, aurait été négocié via Skype entre l'actrice et le réalisateur Darren Aronofsky, sans même qu'une seule audition ait eu lieu !
Et confirme "la bouffitude" du réalisateur de «The Fountain» (excepté peut-être pour «The Wrestler».
Courrez vouâr plutôt «Les Chaussons rouges» de Michael Powell…
J'essaye de prouver qu'on peut aimer les précédents films de Aronofsky tout en accrochant pas à se film.
http://cineklectic2....arren-aronofsky.html
Et confirme "la bouffitude" du réalisateur de «The Fountain» (excepté peut-être pour «The Wrestler».
Courrez vouâr plutôt «Les Chaussons rouges» de Michael Powell…
J'essaye de prouver qu'on peut aimer les précédents films de Aronofsky tout en accrochant pas à se film.
http://cineklectic2....arren-aronofsky.html
Et confirme "la bouffitude" du réalisateur de «The Fountain» (excepté peut-être pour «The Wrestler».
Courrez vouâr plutôt «Les Chaussons rouges» de Michael Powell…
J'essaye de prouver qu'on peut aimer les précédents films de Aronofsky tout en accrochant pas à se film.
http://cineklectic2....arren-aronofsky.html
Et confirme "la bouffitude" du réalisateur de «The Fountain» (excepté peut-être pour «The Wrestler».
Courrez vouâr plutôt «Les Chaussons rouges» de Michael Powell…