Décès de l'actrice Bernadette Lafont
L'actrice révélée au moment de la Nouvelle Vague et présente dans bien des comédies françaises récentes, s'est éteinte aujourd'hui à l'âge de 74 ans des des suites d'un malaise cardiaque.
Elle aura été une présence unique du cinéma français depuis 1958, l'année où François Truffaut la révèle dans son court-métrage Les Mistons. Il lui donnera bien plus tard le premier rôle dans un long-métrage Une belle fille comme moi (1972) : celui d'une détenue accusée des meurtres de son mari et de son amant et qu'un professeur en sociologie (André Dussollier) vient interviewer en prison.
Bernardette Lafont aura été dirigée par bien des réalisateurs de renom : Claude Chabrol (Le beau Serge, son premier rôle dans un long-métrage, Les bonnes femmes, Inspecteur Lavardin), Costa-Gavras (Compartiment tueurs), Georges Lautner (Les bons Vivants), Louis Malle (Le Voleur), Philippe Garrel (Le Révélateur), Raoul Ruiz (Généalogies d'un Crime) ou encore Claude Miller dans L'Effrontée, pour lequel elle remporte le César du meilleur second rôle en 1986. En 1969 elle tenait également le premier rôle dans La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan présenté au festival de Venise. Sa filmographie comprend près de deux cents films, dont deux, Les Vacances du Petit Nicolas de Laurent Tirard et Attila Marcel de Sylvian Chomet, restent à sortir en salles.
Parfois irrésistiblement drôle comme dans Prête-moi ta Main, souvent gouailleuse jusque dans le récent Paulette (elle part sur un joli succès de plus d'un million d'entrées), elle aura également su se faire mélancolique et touchante, comme dans ce qui restera certainement son film le plus important aux yeux de bien des cinéphiles, La Maman et la Putain de Jean Eustache :
Moment de déprime, extrait de La Maman et la Putain
Source : Le Figaro
Et, visible indéfiniment à priori, celui-ci signé en 2007 par son ami André S. Labarthe : http://vimeo.com/45077841#at=0
Et comme j'étais encore plus con à l'époque, j'ai refusé, par timidité.
Je m'en mordais encore les doigts il y a peu.
Aujourd'hui, j'en pleurerais plutôt.
J'aurais été tout à fait capable de refuser aussi, si ça peut te rassurer ; tout dingue de cinéma que j'ai toujours été.
Dommage...
Et puis la Maman et la Putain est le film préféré de mon père. Ça a dû jouer.