Cannes Météo #1 : temps maussade, pluies en fin de journée

Cannes Météo, c’est votre bulletin quotidien du Festival de Cannes, qui prend la température sur la Croisette. Aujourd’hui, c’était l’ouverture et on peut dire que les avis sur le film d'Asghar Farhadi étaient mi-figue mi-raisin. 

Les officiels de Cannes ne sont pas rancuniers, ils ont déroulé le tapis rouge au plus célèbre histrion du cinéma français, un de ceux qui faisaient annuler le festival cinquante ans plus tôt : Jean-Luc Godard eu droit à son affiche, un film inédit sélectionné en Compétition, et lors de la cérémonie d'ouverture, deux extraits de Pierrot le fou. 

Au moins, lors de cette cérémonie, Edouard Baer aura mis tout le monde d’accord en la ponctuant de petites touches d’ironie bienvenues, donnant à l’exercice une tonalité beaucoup plus digeste qu’à l’accoutumée. Ont suivi la présentation des membres du jury (majoritairement féminin) présidé par Cate Blanchett, (qui a eu droit à un charmant montage-hommage), une déclaration d’ouverture par Martin Scorsese et un aperçu des films en sélection officielle.

De ce point de vue, nous étions ravis : une bonne partie de ces derniers nous font clairement saliver. On peut citer pêle-mêle : Les Eternels de Jia Zhang-Ke, Lazzaro Felice, d’Alice Rohrwacher, Blackkklansman, de Spike Lee, Under The Silver Lake, de David Robert Mitchell, L’Eté de Kirill Serebrennikov, Le Livre d’image, de Jean-Luc Godard et enfin, celui dont le plan majestueux nous a stupéfaits, Le Poirier Sauvage de Nuri Bilge Ceylan, dont vous pouvez voir un plan assez glaçant ici (ça n’est pas très clair, mais le visage du nourrisson est parcouru de fourmis, ambiance) :

La damnation de Don Quichotte

Après le conflit avec Paulo Branco, un malaise cardiaque survenu ce week-end et l’annonce par Amazon de son intention de lâcher la distribution de L'homme qui tua Don Quichotte aux Etats-Unis, Terry Gilliam était bien au fond du trou. Bonne nouvelle in extremis quand même : le tribunal de grande instance de Paris a rendu un jugement favorable à la sortie du film en autorisant sa projection à Cannes le 19 mai. Ce n’est peut-être pas le bout du tunnel pour l’ex Monty Python, mais au moins la malédiction de Don Quichotte au cinéma semble être levée. Attendons quand même que le CNC lui donne un visa d'exploitation dans les salles françaises.

En bref

- Thierry Frémaux s’est un peu lâché dans une interview : « […] les séries portent bien leur nom, c’est de la production industrielle. Game of Thrones, tout le monde en parle mais personne n’est capable de citer le moindre réalisateur. » David Lynch, Robert Altman ou Steven Soderbergh, c’est du poulet de batterie ?

- Sur beaucoup de clichés, Kristen Stewart semble très éprise de Cate Blanchett, à tel point que pas mal de Twittos rêvent d’une suite à Carol de Todd Haynes.

- Toujours sur Twitter, un petit malin s’est amusé à faire danser Armie Hammer sur différents tubes en reprenant une séquence de Call Me By Your Name. Le film n’était pas à Cannes mais c’est quand même rigolo.

Les films du jour vus par Télérama 

- Everybody knows, d’Asghar Farhadi (ouverture de la compétition) : le réalisateur iranien réussit un thriller… espagnol et lance la compétition cannoise avec le couple de stars Penélope Cruz et Javier Bardem.

- Les Oiseaux de passage, de Ciro Guerra et Cristina Gallego (ouverture de la Quinzaine des réalisateurs) : une tragédie familiale au cœur des cartels de drogue, qui ne manque ni d’ambition ni d’originalité, mais qui se révèle néanmoins bancal et prévisible.

- Wildlife, de Paul Dano (ouverture de la Semaine de la critique) : adaptation d’un roman de Richard Ford, ce premier film impressionniste de l’acteur Paul Dano se distingue par sa mise en scène rigoureuse.

Et le tableau des notes, un peu plus nuancé.

L'avis des Vodkastos

Certains membres de la communauté sont sur la croisette, d'autres ont vu les films à Paris, voici leur avis sur les séances du jour : 

A demain, pour un nouveau bulletin !