Deauville Asie 2012 : Le palmarès
Hier soir, au cours d'une cérémonie pleine de blagues et de publicité pour Air France, le palmarès du 14e Festival du Film Asiatique de Deauville est tombé. Jetons-y un oeil.
C'est le film iranien Mourning qui remporte le Lotus du Meilleur Film, devenant ainsi le premier film du Moyen-Orient récompensé dans le cadre du festival. Sa proposition de cinéma radicale - la majeure partie des dialogues sont en langage des signes - a donc séduit le jury, présidé par Elia Suleiman et composé, entre autres, de Jean-Pierre Limosin, Tahar Rahim, Islid le Besco ou Alex Beaupin. On aurait également pu attendre en gagnant l'historique 11 Flowers, sur les dernières années de la révolution culturelle chinoise, ou encore le fantaisiste Saya Zamurai, qui ressortait nettement du lot des sélectionnés par sa légèreté. Le prix du jury, seconde distinction majeure, revient quant à lui au philippin Baby Factory, dont le réalisateur a dédié sa récompense à toutes les mères du monde. Avis aux concernées.
Un autre jury, dont la composition n'a pas été officiellement communiquée et dont les membres n'ont pas été invités à se présenter sur scène (quelle ingratitude) se chargea de désigner le lauréat du Prix de la Critique, décerné à Sono Sion en son absence pour Himizu. Après Cold Fish l'année dernière, lui aussi couronné du même prix, le réalisateur japonais est donc le premier à être récompensé 2 fois de suite au festival. Alors que le festival se déroule un an tout juste après les évènements de Fukushima et qu'il a choisi cette année de mettre la terre natale de Sono Sion à l'honneur, cette récompense apparaît comme une évidence. Non seulement il s'agit d'un excellent film, mais en plus il traite directement du trauma lié au désastre.
Enfin, en marge de la compétition officielle, un troisième jury s'occupa d'élire le meilleur film de la sélection Action Asia, vaguement composée de films d'action - mais en fait pas tant que ça. Ce jury avait à sa tête Isabelle Nanty, et prit la décision de récompenser, apparemment à l'unanimité, le chinois Wu Xia, avec Donnie Yen, sorte de Sherlock Holmes du kung-fu à l'esthétique bessonnesque. Le choix paraîtra étonnant (aberrant, révoltant) sachant qu'il avait face à lui The Raid, une incroyable bombe comme on n'en avait pas vu depuis longtemps.
Voici la bande-annonce de Wu-Xia :
http://www.dailymoti...tion-asia_shortfilms
Intéressant.
Là vraiment on dirait une grosse grosse blague quand même.
Mais au moins ça a le mérite de m'avoir fait bien rire surtout quand pour elle le cinéma asiatique se résume à des blockbusters ricains qui en plus sont même pas des films d'action pour la plupart. Faut le faire.
Pour les chorégraphies je suis d'accord elles sont vraiment très chouettes dans toute la première grosse partie du film, sauf que le combat final tombe assez vite dans un grand n'importe quoi qui faisait le charme des films de kung-fu les plus barrés des années 70 mais qui là, en contraste avec l'ambition de Wu Xia, devient complètement ridicule (et en ce sens les références au sabreur manchot me paraissent bien foireuses d'ailleurs). Après effectivement je salue la retenue dans l'utilisation faible ou invisible des câbles (dieu que je déteste la surutilisation des câbles), mais en revanche c'est vraiment un film qui pue le numérique de bout en bout, de sa photographie à ses effets, faut pas déconner.
En un mot comme en cent, il est surtout bessonesque dans le fait que c'est un produit facile et ouvertement destiné à taquiner l'international. Ca ne me gène pas fondamentalement, mais là je trouve que c'est fait de manière un peu vulgaire.