Save the Green Planet à Panic! Cinéma
Au programme de Panic! Cinéma cette semaine : Save the Green Planet !, OVNI coréen complètement déjanté dont on sent déjà qu'il deviendra un culte underground.
Byeong-gu a découvert que la Terre courait un grave danger : des envahisseurs extra-terrestres venus de la planète Andromède vont bientôt s'en emparer, et peut-être même la détruire. Heureusement, il a réussi à découvrir leur chef, qui s'est intégré à la société coréenne sous l'identité d'un industriel. Avec l'aide de sa petite amie, Byeong-gu kidnappe l'homme d'affaire et l'enferme dans sons sous-sol, avec l'intention de lui faire avouer tout ce qu'il sait. Une question se pose néanmoins : et si notre héros était tout simplement taré ?
No wonder aliens look down on us extrait de Save the Green Planet !
La question finale posée par le résumé ci-dessus est en fait purement rhétorique, vu que le personnage se révèle très rapidement être clairement dérangé, sans que beaucoup de place soit laissée au doute. A son image, c'est d'ailleurs le film entier qui est complètement fou, mêlant allègrement violence, joie, hilarité et hystérie maniaque.
On pourrait longtemps disserter sur le genre dans lequel ranger Save the Green Planet, mais on parviendrait à de trop nombreuses concluions. Il y a là à la fois du drame psychologique, du thriller, de la science-fiction et de la comédie, et, si certaines scènes donnent vraiment dans le gore, le ton général est sûrement à chercher du côté de l'absurde ou du burlesque : tout comme le personnage principal fait de sa folie une carapace le protégeant de ses traumatismes, la violence du propos est atténuée par son traitement.
Le réalisateur, Jeong Jun-hwan, a raconté que son film était le produit d'un improbable mélange entre Misery et les sites internet présentant Leonardo DiCaprio comme un extra-terrestre dont le but serait de séduire toutes les femmes terriennes. Entre la noirceur la plus absolue du sadisme et la ridicule paranoïa des théorie du complot alien se trouve une zone trouble et ambiguë dans laquelle on ne sait pas si l'on doit trembler ou éclater de rire ; c'est à peu près ici que se trouve l'essence même de Save the Green Planet.
Les cinéphiles intello-cervicaux - et on n'a rien contre eux puisque d'ailleurs ça ne veut rien dire - pourront y voir une satire radicale des difficultés sociales et économiques de la classe ouvrière coréenne, mais Save the Green Planet ravira aussi de manière plus générale les amateurs de cinéma fun, décomplexé et délirant. Si vous avez les tripes nécessaires pour supporter les scènes de tortures (les habitués de Panic! Cinéma les ont sûrement), vous trouverez vraiment votre compte dans les situations ridicules et l'humour noir et décalé déployé par Jeong Jun-hwan.
Générique d'ouverture extrait de Save the Green Planet !
Comme d'hab, la projection aura lieu samedi soir à minuit, au Nouveau Latina (20 rue du Temple)?