ce samedi-là...

Disparition du réalisateur Sidney Lumet

Actualité | Par Hugues Derolez | Le 11 avril 2011 à 13h02

Le cinéaste américain Sidney Lumet s'est éteint à 86 ans le samedi 9 avril. Retour sur la carrière d'un des derniers grands réalisateurs classiques.

Le premier film que signe Lumet, après avoir travaillé à la télévision grâce à son ami Yul Brynner, s'intitule Douze hommes en colère et date de 1957 : un jury de douze hommes doit statuer sur le sort d'un homme accusé de meurtre. Par la suite, il s'illustrera comme réalisateur boulimique dans les années '60, réalisant au moins un film par an. En 1973 il s'associe à Al Pacino pour le film Serpico, l'histoire d'un flic incorruptible qui ne supporte plus les méfaits de ses collègues. Comme la plupart de ses films, Serpico est auréolé de succès et unanimement salué. Lumet est un bourreau de travail, enchaînant projet sur projet, jusqu'à 7h58 ce samedi-là, son dernier film qui réunit Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke, en 2007. Malgré sa bonne presse et les avis favorables à la sortie de la plupart de ses films, Lumet ne reçoit aucun prix durant sa longue carrière ; si ce n'est l'Oscar d'honneur remis pour l'ensemble de sa carrière en 2005.

Son style était parfois insondable, mais sa mécanique narrative toujours bien rodée. Il était de ces réalisateurs qui aime atténuer leur point de vue pour laisser place à leurs histoires. Souvent retorses, parfois brutales, toujours attachées aux moeurs modernes. La violence sociale, la corruption, les erreurs tragiques, il tente toujours de sauver une parcelle d'humanité, de la tirer hors du marasme urbain. Pessimiste, mais jamais résigné. Il collabore avec de grands noms tels Marlon Brando (L'homme à la peau de serpent), Sean Connery (par cinq fois, notamment pour La Colline des hommes perdus), Lauren Bacall (dans Le Crime de l'Orient-Express), Jane Fonda (Le lendemain du crime), mais aussi, plus étonnamment, Michael Jackson (The Wiz) ou Vin Diesel (Jugez-moi coupable). Ses acteurs disaient de lui qu'il savait les comprendre et tirer le meilleur d'eux-mêmes. Il n'hésitait pas d'ailleurs, à leur proposer des rôles à contre-emploi.

Dans Un après-midi de chien, Sidney Lumet retrouve Al Pacino en braqueur de banques amateur et hasardeux. Un film indémodable dont on ne saurait, aujourd'hui encore, tarir d'éloges.


La foule en délire extrait de Un après-midi de chien
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