Jerry Schatzberg, 86 ans, tient à donner une suite à L'Epouvantail
On doute que ce soit pour être «dans le coup» et livrer son sequel à lui ; toujours est-il que Jerry Schatzberg aimerait réaliser une suite de L'Epouvantail, sa Palme d'Or 1973.
Cela fait plus de dix ans que le cinéaste n'a pas tourné. Son dernier long-métrage remonte à 2001 : c'était The Day the Ponies come back, avec Guillaume Canet, pas franchement un opus majeur. Depuis la première moitié des années soixante-dix, Schatzberg est à vrai dire resté connu avant tout et presque uniquement pour son magnifique début de carrière : Portrait d'une Enfant déchue (1970) avec Faye Dunaway, Panique à Needle Park (1971), plongée renversante et jusqu'au-boutiste dans le milieu des junkies new-yorkais qui révèle Al Pacino et enfin cet Epouvantail.
Devenu au travers des décennies un véritable objet de culte, l'un des films les plus estimés du Nouvel Hollywood, celui-ci suit l'itinéraire de deux vagabonds que la vie n'a pas gâtés. L'un, Max (Gene Hackman), sort de prison et se rend à Pittsburgh pour monter une station-service, l'autre, Lion (Pacino), compte voir son fils pour la première fois à Detroit après cinq ans dans la Marine. Merveille de composition graphique, vision audacieuse de l'Amérique sous l'angle de sa marge, le film a été récemment restauré et numérisé, notamment pour ouvrir le Festival Lumière 2012 de Lyon en présence de son réalisateur.
Flop malheureux à sa sortie, le film a notamment encouragé Hackman à se tourner par la suite vers des projets plus sûrs financièrement. Celui-ci désormais à la retraite et Al Pacino voulant « gagner autant d'argent qu'il peut » selon le cinéaste, une suite se ferait normalement avec d'autres acteurs. Pourtant, d'autres obstacles - plus prosaïques encore - attendent Schatzberg : « Je ne fais pas des films pour le box-office, et c'est ce qui compte pour les studios. Ils s'intéressent uniquement à combien d'argent vous rapportez. », déclarait-il, désillusionné, au festival de Karlovy Vary en République Tchèque.
L'ébauche du scénario suivrait Lion, devenu un as de l'informatique et qui tiendrait une entreprise de lavage de voitures avec Max, celui s'étant marié et ayant adopté un enfant venu de Chine. Lion verrait débarquer le fils dont son ex-femme lui avait fait croire qu'il était mort...
Tout incertain que soit le projet, quel est votre avis sur la question ? Pensez-vous que L'Epouvantail soit un film "à suite" ? Que celle-ci puisse se faire sans les interprètes initiaux ?
En voici un extrait :
Al Pacino, où comment détourner l'attention., extrait de L'Épouvantail
Source : IndieWire
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Cypri3n2 juillet 2013 Voir la discussion...