Sorties ciné de la semaine : La Taupe, JC comme Jésus Christ, Go Go Tales...
Un jeune prodige du cinéma, de l'espionnage et du sexy pour cette semaine sans blockbuster, calme et reposante, où on privilégiera le verbe à l'action. Petit tour d'horizon.
Go Go Tales : strip club en faillite
L'avant dernier film d'Abel Ferrara (Bad Lieutenant premier du nom, mais aussi New Rose Hotel, Mary, Nos Funérailles), pourtant réalisé en 2007, a mis longtemps pour nous parvenir. Willem Dafoe y est Ray Ruby, le patron d'une lucrative entreprise, en l'occurrence une boîte de striptease, qui a un petit penchant pour le jeu. Entouré de ses nymphes Asia Argento, Shanyn Leigh ou encore Lou Doillon, il va devoir présenter son dernier show, chanter une dernière fois, durant cette soirée qui s'annonce comme la dernière avant la fermeture du club. Sauf si l'un des nombreux tickets de loterie de Ray Ruby s'avère être le gagnant. Galerie improbable et parfois imprécise, noyés dans un lot de femmes légères, à peine bandantes, Bob Hoskins (de Doomsday mais également de Super-Mario) fait le portier, l'entremetteur, la figure de proue. Burt Young (Paulie dans la saga Rocky) le client honnête qui se traîne de lapdance en lapdance. Et Matthew Modine (Short Cuts, Full Metal Jacket) le frère artiste coiffeur qui entraîne son chien à l'art ancestral du pole dance. Lascif et mélodique.
Strip Club extrait de Go Go Tales
La Taupe : grosses lunettes et espionnage oldschool
Le nouveau film du suédois Tomas Alfredson, après Morse, est aussi attendu que délicat à cerner. Dans ce film d'espionnage à l'ancienne, Gary Oldman incarne George Smiley, ancien agent du MI6 qui reprend du service pour trouver la taupe qui sévit dans l'organisation. Un rôle à la mesure d'Oldman (nommé aux Oscars), devenu malheureusement un second rôle récurrent mais sous-exploité depuis Dracula. Attendez-vous à beaucoup de minutie, d'interrogatoires, et de réflexions retorses ; pas tellement de coups de poing dans la gueule par contre. Beaucoup d'élégance pour cette adaptation de John Le Carré, et un casting grand luxe : Tom Hardy, Mark Strong, John Hurt, Ciarán Hinds, ou encore le petit qui monte, Benedict Cumberbatch (le Sherlock de la BBC), bientôt à l'affiche de Cheval de guerre. Ça fait beaucoup de talent pour un seul film.
JC comme Jésus-Christ : Godard en culotte courte
Vincent Lacoste, c'était l'ado boutonneux mais plein de charme des Beaux gosses de Riad Sattouf. Aujourd'hui mis en scène par Jonathan Zaccaï, le jeune homme revient dans la peau de JC, réalisateur, détenteur d'une palme d'or et d'un césar, jeune garçon tracassé par la vie, mais qui a déjà l'étoffe d'un grand cinéaste. Acoquiné avec ses chères actrices Aure Atika et Elsa Zylberstein, JC s'interroge autant sur son art que sur sa vie sentimentale. Une petite mise en abyme pleine d'acteurs s'adonnant au jeu de l'auto-parodie (notamment Kad Merad et Gilles Lellouche) pour la comédie française goguenarde et atypique de ce début d'année ? On y croit.
Quoi d'autre ?
Un peu de romance portée par Katherine Heigl dans Recherche bad boys désespérément, de girafe et de François-Xavier Demaison dans Zarafa, d'Iran en flammes et d'amour naissant dans Fleurs du mal, mais aussi de moyen-métrage avec le retour de Sophie Letourneur (La Vie au ranch) pour Le Marin masqué. Pour terminer, si vraiment vous avez l'impression de vous encroûter, vous pouvez toujours revoir l'épisode 1 de Star Wars en version 3D (ce n'est pas un conseil hein, seulement une indication) ou vous relaxer devant le 4ème Underworld. Après tout, on y retrouve Kate Beckinsale.
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Image : © StudioCanal
@juliendg d'accord avec l'aspect cartoon, je trouve juste qu'il a un peu tendance à faire le même numéro quand il joue le bad guy psycho...