Au ciné cette semaine : Detachment, Elles, Tucker & Dale fightent le mal...

Sans plus attendre, on sait que vous en mourrez tous d'envie, on fait un petit point sur les sorties de cette semaine. Une semaine tout en douceur, entre violence scolaire, gore en forêt et prostitution estudiantine. A la cool quoi.

Je n'aurais jamais dû manger ce cassoulet.

Detachment : dur dur d'être un prof
Tony Kaye, qu'on avait un peu perdu de vue depuis son film culte sur le milieu néo-nazi, American History X, revient sur nos écrans avec un nouvel opus, pas plus léger ni plus gai. Adrien Brody promène sa silhouette longiligne et sa mine désabusée dans les couloirs d'un lycée de seconde zone où il est embauché comme remplaçant. Solitaire et désabusé, il croisera sur sa route une jeune prostituée mal en point (c'est décidément le sujet de la semaine) qu'il finira par prendre sous son aile. Kaye brosse dans un style très « indé Sundance » le tableau noir du système scolaire, entre professeurs dépressifs et élèves paumés dans un tissu urbain en décomposition. Si le ton pourra être jugé très moraliste, voire moralisateur par certains, il saura peut-être séduire les contempteurs du phénomène Entre les murs.

Elles : pas facile d'être une prostituée
Si vous aimez les émouvants portraits de femme, ce film est fait pour vous. Malgorzata Szumowska, cinéaste polonaise méconnue en France, aborde dans son second long-métrage le sujet sulfureux et très dans l'air du temps de la prostitution étudiante. L'omniprésente Juliette Binoche interprète une journaliste qui enquête sur le sujet pour le compte d'un magazine féminin dont le titre ressemble à celui du film. Elle rencontre pour son papier deux jeunes femmes (Anaïs Demoustier en française issue d'un milieu populaire et Joanna Kulig, une polonaise venue étudier en France). L'argent facile, la double-vie, les mécanismes du fantasme masculin... Autant de thèmes que la jeune réalisatrice osculte et décrypte avec sa sensibilité de femme, en tissant son récit à partir des séances d'entretiens.

Tucker & Dale fightent le mal : pas toujours très marrant d'être des bouseux sympathiques
Bon, les séances d'entretiens de prostituées, les voix-off de professeurs esseulés, clairement, on va pas passer une semaine à se marrer. A moins d'aller se frotter à Tucker et Dale, deux charmants garçons qui aiment pêcher, bricoler et s'enivrer au bord de l'eau. Leurs vacances s'annonçaient sous les meilleurs auspices jusqu'à ce qu'un groupe d'étudiants débarquent non loin de là et décèdent à leur contact dans des circonstances troublantes et franchement absurdes. Eli Craig s'essaye, pour son premier long-métrage, à la comédie gore de bon goût, truffée de gags ineptes et de démembrements, une sorte de slaher inversé, où le troupeau bien sages des victimes décideraient de passer à tabac leurs présumés bourreaux. Jovial jeu de massacre donc, à mi-chemin entre Shaun of the Dead pour l'humour et Destination finale pour les pièges fatals (et souvent hilarants). Clairement, la distraction de la semaine à ne pas rater.

Quoi d'autre ?
Du documentaire animalier de prestige avec Félins, l'illustration de la vie d'un mangaka dans Tatsumi, le nouvel opus toujours habité par d'immatériels esprits de Naomi Kawase, Hanezu, et... La Vérité si je mens 3, dont personne ne peut parler, puisque le film n'a pas été montré à la presse (il fallait en fait s'engager à en parler ensuite avec « bienveillance »). Etant par nature des filles et des garçons impétueux et sauvages, on a préférer laisser notre place à d'autres. A vous de voir si vous voulez en faire autant.

Retrouvez toutes les sorties de la semaine

Images : © Pretty Pictures & © Haut et court