Le Bon Plan : Contact, le miroir dramatique selon Zemeckis
En 1997, Robert Zemeckis réalise Contact, avec Jodie Foster, passé relativement inaperçu lors de sa sortie en salles.
Dans cette scène, Eleanor se remémore la mort de son père lorsqu'elle était petite. Elle vient de le découvrir effondré sur le sol, et court à l'étage pour chercher ses médicaments. Avec une emphase très hollywoodienne, on passe donc à un ralenti, appuyé par une musique grossièrement dramatique. On suit la petite fille jusqu'à la salle de bain, et là... Sans le moindre cut, elle ouvre directement l'armoire à pharmacie.
Un premier indice nous met la puce à l'oreille lorsqu'Eleanor commence à monter les escaliers. En effet, quelques instant plus tôt, on a vu que la pièce où son père est tombé, en répandant son pop-corn sur le sol, se trouve sur la gauche de l'escalier dans le sens de la descente. Les images d'origine de ce plan-séquence ont donc forcément été tournées dans le sens qui correspond à la réalité physique du décor, avant d'être inversées à 180° en post-production.
Le bon plan - Contact par lebonplanlemission
Cet effet-miroir porte ici particulièrement bien son nom. Car si les images ont été inversées, c'est justement pour donner l'impression que tout le plan a été filmé dans le miroir de l'armoire à pharmacie. Ainsi, moyennant une retouche numérique, qui intervient très probablement ici, au moment où la texture de la glace apparaît, le raccord est parfait avec ce deuxième plan, qui lui, est vraiment filmé dans le miroir, avec un léger travelling arrière pour faciliter la transition avec le mouvement du premier. Ainsi, il y a deux plans raccordés entre eux, là où le spectateur a l'impression de n'en voir qu'un.
Enfin, petite cerise sur le gâteau, ou surenchère sophistiquée qu'on peut juger inutile, on découvre, lorsque la porte se referme, une photo d'Eleanor et de son père, qui n'était évidemment pas dans le décor quelques secondes plus tôt.
C'est le petit bémol de ce plan : Zemeckis semble avoir privilégié la prouesse technique au sens profond de sa scène, et c'est peut-être ce qui fait de lui un réalisateur moins marquant que Spielberg, par exemple, à qui il est souvent comparé.
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En partenariat avec Les fiches du cinéma.
Et sinon, si c'était un "raccord parfait"... ça me parait juste irréalisable ... comment faire un "raccord parfait" sur un mouvement de cheveux, de vêtement, d'expression de visage, le tout entre deux images tournées à deux moment différents dans un si gros plan ???