Les amours d'Anaïs Nin

Tous les mardis, Vodkaster propose pour vos beaux yeux un extrait estampillé « carré rose », ouvertement sexy ou simplement émoustillant, restant ainsi fidèle à notre principe que toutes les thématiques du cinéma doivent être évoquées en ces lieux. N'est-ce pas.

Le 'girl on girl action' (i.e. une scène où deux filles s'embrassent) est le B.A ba dans le domaine du marketing au cinéma. Le principal intérêt de ces scènes polissonnes est d'attirer une partie du public masculin (et lesbien bien entendu) dans les salles obscures.

Dernier exemple en date : Vicky Christina Barcelona, qui a largement bénéficié de la présence de cette courte scène entre Scarlett Johanson et Penelope Cruz. Plus récemment, la bande annonce de Black Swan promet aussi de la bonne 'Girl On Girl action' - qui paraît là encore légèrement racoleur.

Heureusement, de temps en temps, ces scènes s'avèrent élégantes et intelligentes et s'intègrent à l'histoire de manière parfaitement logique. Ainsi, dans Henry et June de Philip Kaufman, nous avons droit à une longue scène au lit avec Anaïs Nin et June Miller (la première femme d'Henry Miller), interprétées respectivement par Maria de Medeiros et une Uma Thurman tout juste âgée de vingt ans.

Henry et June est un film assez prude sur le libertinage. Située dans le Paris des années 30, l'histoire traite du triangle amoureux entre Henry Miller, sa femme et Anaïs Nin. Le vrai sujet du film est avant tout l'initiation de Nin aux plaisirs de la chair, mais, hélas, à aucun moment; on ne sent la force évocatrice que l'on pouvait retrouver dans l'oeuvre d'Henry Miller ou dans le journal d'Anais.

L'aventure lesbienne n'est absolument pas le climax du film, elle est vue comme une passade dans la vie d'Anaïs Nin, qui revient vite à sa vie rangée avec un banquier fade et ennuyeux. Non, décidément, au cinéma, les meilleures scènes de baiser lesbien, c'est lorsqu'elle sont inattendues et complètement assumées (Sexcrimes, Les diaboliques, Mullholand Drive, Bound et consorts).