Tout savoir sur Hors-la-loi de Rachid Bouchareb...
Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».
En bonus cette semaine, 5x2 places à gagner !
Focus cette semaine sur Hors-la-loi, le film de Rachid Bouchareb qui sort ce mercredi 22 septembre et qui a suscité de nombreuses réactions polémiques.
Dans ce long-métrage, le réalisateur s'entoure à nouveau du casting de son précédent film, Indigènes, avec le trio de Jamel Debbouze, Roschdy Zem et Sami Bouajila.
Même si leurs personnages, Saïd, Messaoud et Abdelkader ont conservé les mêmes noms, il ne faut y voir qu'un clin d'oeil. Hors-la-loi n'est pas la suite d'Indigènes. Toutefois, Rachid Bouchared a pour projet de faire de ses films une trilogie présentant une grande fresque de historique révélant les liens entre la France et l'Algérie. Indigènes en constituerait donc le premier opus, sur fond de seconde guerre mondiale, Hors-la-loi a pour thème la guerre d'Algérie. Enfin, son prochain film devrait s'orienter autour de l'intégration des Algériens en France, après 1962. On retrouve la même volonté chez Sergio Leone, 40 ans plus tôt, qui a brossé un protrait de l'Amérique en trois films, Il était une fois dans l'Ouest, suivi de Il était une fois la révolution, et clôt par son monumental dernier film : Il était une fois en Amérique.
Hors-la-loi prend pour point de départ les événements du 8 mai 1945 à Sétif. Une petite piqure de rappel s'impose :
La jour de la capitulation allemande, lors de la seconde guerre mondiale, est synonyme de victoire. Un défilé a lieu pour l'occasion à Sétif, en Algérie. Des manifestants profitent alors du regroupement pour revendiquer leurs positions patriotiques envers l'Algérie et, pour la première fois, défilent avec leur propre drapeau aux côtés des drapeaux alliés. Devant Le café de France, un commissaire tente de s'emparer du drapeau, en vain, et tire alors sur son possesseur, qui meurt sur le coup. Dès lors, l'événement s'envenime, des émeutes éclatent, et des massacres s'en suivent. Le film prend donc pour point de départ cet épisode de l'Histoire, qui scellera le destin de trois frères.
Le film se déroule entre les maisons de jeu mal famées de Pigalle et le bidonville de Nanterre. Toutefois, la majeure partie du film a été tournée dans les studios Tarak Ben Ammar, en Tunisie, ces studios mythiques qui ont, par ailleurs, accueilli La guerre des étoiles ou Le Patient anglais.
Le film, très préparé, a été tourné en cinq mois et demi, pour un budget de 20 millions d'euros. Rachid Bouchareb s'est rendu sur les lieux, du café de France aux Faubourgs pour recréer les décors avec son équipe. Les costumes ont également été minitieusement travaillés. Le directeur de la photographie, Christophe Beaucarne, avait déjà mis son talent à l'oeuvre sur Tournée de Mathieu Amalric, Paris de Cédric Klapisch et le futur Poulet aux Prunes de Marjane Satrapi.
Le film est avant tout un film d'action, de gangsters, mais aussi un thriller politique, le tout très fortement ancré dans l'Histoire. Pourtant, de nombreuses polémiques ont émergé autour du film. Présenté à Cannes, le film a subi une première attaque portée par le député Lionnel Luca, en mal de publicité. Ce dernier accuse le film de « manichéisme » et de « falsification historique ». Il est toujours intéressant de souligner, qu'à l'heure de ses propos, le député n'avait pas vu le film. Sa bourde lui vaut alors le prix de la Bêtise avec un grand C, décerné par la SACD, Société des auteurs et compositeurs dramatiques.
Lundi dernier, lors de l'avant-première à Marseille, des revendications ont été portées par des manifestants et des élus d' extrème-droite à l'encontre du film, notamment à propos du financement français du film pour « un film anti-français ». Ils ont accusé les représentants de la région de collaborationnistes puisqu'ils avaient participé au financement du film. Un débat profond...
Qu'en pensent les blogueurs ?
Pour Sandra M, du blog Inthemoodforcinema : « Ce film vaut beaucoup plus et mieux que la polémique à laquelle on tente de le réduire. Ce qui marque d'abord, c'est la qualité de la mise en scène et la somptuosité de la photographie. « Hors-la-loi » n'est par ailleurs pas un manifeste politique mais une sorte de western des temps modernes aux accents parfois melvilliens sur fond de naissance du fln (que Rachid Bouchareb n'épargne d'ailleurs nullement). ». Aurélie Vautrin, du blog filmsactu est plus modérée : « Très humain, le film est porté à bout de bras par des acteurs au sommet, Sami Bouajila en tête. On en sort à la fois bouleversé, un peu KO, un peu fatigué, avouons-le... Un peu bavard, le long-métrage souffre en effet d'un rythme inégal, et ne passe pas à côté de quelques longueurs. [...] Mais le résultat reste tout bonnement passionnant. Un film qui prend aux tripes, et qui mériterait sans doute une petite place au Palmarès du Festival. » Nicolas G. enfin, est beaucoup plus cassant sur Filmosphère : « S'il est clair que Rachid Bouchareb a fait un bon en avant en terme de mise en scène comparé à Indigènes, il n'empêche que ces Hors-la-loi paraissent d'une banalité assez affligeante. [...] Il en résulte une oeuvre bancale, trop manichéenne et orientée qui ne nous apprend rien. ».
Concours, 5x2 places à gagner
Maintenant que vous savez tout, nous vous proposons de gagner 5x2 places pour le film. Pour cela, c'est tout simple, il suffit de répondre à la question suivante en cliquant dessus (oui, c'est tout simple, il suffit de lire l'article) :
Bonne chance, vous avez jusqu'à vendredi 17h pour jouer. Les gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses et contactés par mail !