Tout savoir sur The Green Hornet de Michel Gondry
Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».
Le pitch (oui nous aussi on déteste ce mot)
Après le décès brutal de son père, un très secret magnat de la presse, le richissime et insouciant dandy Britt Reid se décide enfin à prendre sa vie en mains. Et il n'a pas choisi une carrière facile : il veut combattre le crime avec l'aide de Kato, son valet expert en arts martiaux, tout en se faisant passer pour une crapule pour approcher au plus près les criminels. Le Frelon Vert est né. Un superhéros sans talent particulier si ce n'est celui de ne pas se prendre très au sérieux. Et beaucoup beaucoup d'argent.
Un peu d'histoire
The Green Hornet est un projet d'adaptation bien curieux. La première version du superhéros verdâtre était en réalité une série de 1966 avec Van Williams. Vingt-six épisodes seulement et pourtant une réputation indémodable parmi les fans de kung-fu et d'intrigues policières. Le fidèle acolyte de Green Hornet, Kato, était alors interprété par... Bruce Lee ! On comprend donc très bien son statut de série culte. Depuis on a pu voir le duo apparaître dans une adaptation sous forme de comics entre 1989 et 1995. Au menu de cette nouvelle mouture : des cascades savamment orchestrées, du kung-fu qui détonne mais surtout beaucoup de décontraction. Et aux commandes le si français Michel Gondry.
Une vision très précise extrait de The Green Hornet
Le sous-texte : Des nantis qui s'ennuient
En reprenant le canevas du duo de justiciers prêts à tout pour faire respecter la loi Seth Rogen et Evan Goldberg (déjà auteurs des premières amourettes de Michael Cera et Jonah Hill dans Supergrave) n'ont pas hésité à y ajouter ce qu'ils connaissent le mieux. À savoir un humour absurde et décalé, une amitié indéfectible entre les personnages masculins principaux (Seth Rogen et l'icône pop taïwanaise Jay Chou) et, comme il se doit, une sublime créature bourrée d'énergie et d'amour à donner (dans le cas présent Cameron Diaz, sexy en diable dans son rôle de secrétaire brillante et mature). L'influence Judd Apatow est totalement assumée et on ne peut s'empêcher de penser parfois à Délire Express, l'une des récentes productions du maître de la comédie, où Seth Rogen et son acolyte James Franco fument joint sur joint tout en tentant d'échapper à une horde de gangsters.
Le Cerveau en débardeur extrait de The Green Hornet
Les 3 bonnes raisons d'y aller
- Un Seth Rogen métamorphosé en svelte et fringant superhéros (il a perdu près de 15kg pour le rôle).
- Le plus américain des réalisateurs français, Michel Gondry, passé du clip à la romance onirique (Eternal Sunshine of the Spotless Mind), et aujourd'hui très à l'aise dans l'exercice du film d'action.
- Des scènes de combat et de course-poursuite en pagaille !
Une voiture qui en jette extrait de The Green Hornet
La valse des réalisateurs
Pourtant la production de The Green Hornet fut tumultueuse et les réalisateurs pressentis se sont enchaînés. Kevin Smith aurait d'abord été attaché au projet avant de quitter le navire ; inquiet à l'idée de réaliser un film au budget si conséquent (il retrouvera par la suite Seth Rogen dans Zack et Miri tournent un porno). Ce fut ensuite le cas de James Wan, le créateur du premier Saw et donc de sa lignée. Fin 2008 c'est même Stephen Chow (qu'on connaît pour Crazy Kung-Fu ou Shaolin Soccer) qui devait réaliser le film et par la même occasion interpréter le rôle de Kato !
Un sidekick qui ne sait pas rester à place extrait de The Green Hornet
Qu'en pensent les blogueurs ?
Jean-Victor, rédacteur pour CloneWeb, synthétise bien l'approbation jouasse qui entoure les premières projections du film : « On craignait de voir Michel Gondry se faire écraser par ses producteurs pour nous livrer un produit formaté, et on a eu tort. Si le Frenchy oscarisé laisse de la place à l'univers comique de Seth Rogen, c'est pour mieux s'y mêler afin de livrer un spectacle littéralement hystérique et dont la folie allume à peu près tout sur son passage, quitte à laisser tout suspense de côté. » On relèvera néanmoins une certaine circonspection autour de l'utilisation de la 3D, notamment sur le site EcranLarge : « On émettra juste un doute sur l'utilité de la 3D dont l'apport visuel est quasi nul alors même que la fameuse « Black Beauty » aux phares verts (...) aurait mérité que l'on souligne ses courbes avec plus de profondeur de champ et de culot. » Relevons également, pour les fans du réalisateur, que son éternelle fibre poétique ne semble plus être de mise comme nous l'explique Maxime Claudel sur Excessif.com : « Avec The Green Hornet, Michel Gondry s'attaque très clairement au grand public. En abandonnant sa poésie (qui le suit depuis ses débuts), mais en gardant son savoir-faire (exceptée sur une insupportable scène de combat rapproché). Au final, le genre super-héros s'en retrouve revigoré (surtout que les « gros », classiques, ne vont plus tarder à arriver), grâce à un métrage se prenant moins au sérieux. Les amateurs de Gondry seront déconcertés. »