Trailer est-il ? : Iron Man XXX, 3 Musketeers, Metal Tornado...
Lancée en janvier 2009 sur le site Ecrans.fr, Trailer est-il ? est une chronique hebdomadaire compilant une demi-douzaine de bandes-annonces diverses et (a)variées : grosses machines, séries Z, raretés et plus encore... L'aventure Libé/Ecrans.fr s'étant achevée pour son rédacteur de mauvais goût, c'est sur Vodkaster qu'elle se poursuit après plus de trois mois d'interruption malheureuse. Enjoy, bitches.
L'étroit mousquetaire
Vous pensiez sans doute, naïfs que vous êtes, que la carcasse encore toute gangbanguée d'Alexandre Dumas allait pouvoir souffler quelques temps avant qu'un nouveau trip nécrophile ne vienne titiller ses Trois Mousquetaires ? Que nenni, puisqu'à peine le temps pour nos rétines meurtries de se régénérer après le ragoût 3D de Paul W.S. Anderson, voilà que The Asylum nous sort sa version contemporaine sobrement intitulé 3 Musketeers. Pour les incultes, The Asylum est une boîte de production américaine spécialisée dans le nanar à gros potentiel de créature (Mega Shark vs. Giant Octopus) ou les mockmusters, ces films à micro-budget pompant allègrement ce qui marche à Hollywood (Transmorphers, Snakes on a train, The Terminators, etc.). Dans 3 Musketeers, réalisé par le moustachu Cole S. McKay, D'Artagnan est jouée par Heather Hemmens, dont la fiche IMDb nous apprend qu'elle a joué le rôle de « fille n°1 » (de la figuration, donc) dans Shérif, fais-moi peur en 2005. Ah oui, D'Artagnan a une paire de boobs dans la version The Asylum, et se prénomme Alexandra. Il est aussi question de complot pour assassiner le Président des Etats-Unis et de ninjas. On appréciera le slogan de la jaquette : «All for ones...guns for all ! ». Rep a sa Dumas.
L'air d'Hammer ou je fais un malheur
Harry Potter, c'est fini, et tel un James Van Der Beek enfin libre de pouvoir laisser sa barbe pousser après ses années Dawson, Daniel Radcliffe, 22 ans, se permet désormais quelques fantaisies capillaires. Si l'ex-sorcier binoclard n'est plus contractuellement susceptible de recevoir des fientes de chouettes sur le coin de la gueule, il n'en a pas fini pour autant avec le fantastique. Le voilà donc tête d'affiche de The Woman in Black, une production de la légendaire firme Hammer (la première tournée en Angleterre depuis Une fille...pour le diable en 1976). Cette histoire de fantômes est tirée d'un roman de Susan Hill paru en 1983, déjà adapté en téléfilm en 1989. Face au trailer, difficile de ne pas se dire que Radcliffe est passé d'un extrême à l'autre : limite trop vieux pour jouer Harry dans les derniers films, le voilà déjà casté dans le rôle d'un jeune père de famille. Sinon, pendant ce temps là, Emma Watson vient d'entamer ses études à Oxford, d'où elle nous envoie un pouce en l'air bien senti.
Un dernier hiver pour la route
Une fois n'est pas coutume, parlons donc d'un film qu'on a vu. En l'occurrence du glacial The Last Winter, de Larry Fessenden. Bien que tourné en 2006, ce huis-clos fantastique situé au fin fond de l'Alaska ne sort que ce mois-ci en France, évidemment directement en DVD. Effet d'aubaine pour profiter de la sortie en salle de The Thing version 2011 ou simple coïncidence d'agenda ? On s'en fout, mais le fait est que ce thriller arctique, qui lorgne évidemment vers le classique de Carpenter, vaut le coup d'oeil même si son trailer pourra en tromper plus d'un : le rythme est en effet plutôt lent, et le récit prend son temps pour s'installer. De belles performances d'acteurs (Ron Perlman en tête) sont au programme, et le réalisateur Larry Fessenden profite à fond des paysages immaculés. Egalement co-scénariste et monteur de la chose, Fessenden en est surtout l'un des producteurs via sa société GlassEye Pix, une boîte indépendante basée à New York spécialisée dans le fantastique « cérébral » (comprendre « un peu chiant parfois mais bien foutu »), comme par exemple le film hommage à l'horreur 80's The House of the Devil. Une autre production Glass Eye Pix sort également en DVD ce mois-ci : Stake Land et son épidémie vampirique , d'ailleurs projeté lors du dernier Etrange Festival. Notez au passage que Mad Movies consacre dans son dernier numéro un long papier sur Glass Eye Pix, parce qu'ils le valent bien.
Ma mère suce des bites en Enfer
Passons aux choses sérieuses avec The Devil Inside, le nouveau film de William Brent Bell qui s'était attiré les foudres des gamers en 2006 avec son Stay Alive sur fond de jeu vidéo meurtrier. A vrai dire on ne sait pas vraiment s'il s'était attiré les foudres des gamers (le flemme de googler, merde), mais vu que ces gens là sont d'éternels insatisfaits plus à même de chier sur Uwe Boll que d'avoir une vie décente, on imagine qu'ils avaient encore critiqué. Bref, William Brent Bell revient avec un film qui fleure bon l'exploitation du sillon démoniaque post-Le Dernier Exorcisme : on y suit une héroïne en goguette du côté du Vatican, sa mère étant internée dans le coin après avoir buté trois personnes au cours d'un exorcisme qui avait mal tourné. Le trailer est suffisamment bien montré pour réserver quelques bons moments de flippes, en espérant qu'il n'évente pas toutes les surprises du film.
Comme un ouragan
Malgré un titre qui ne choquerait pas sur le programme du Hellfest, Metal Tornado n'a rien à voir avec la musique des adorateurs de Satan chevelus. Il est ici question d'une tornade magnétique qui attire les objets métalliques. Pensez à un mash-up Twister vs un aimant (« fucking magnets, how do they work ? »). La France n'est pas épargnée puisqu'il y a même une scène de destruction de la Tour Eiffel qui n'arrivera sans doute pas à la cheville de celle montrée dans l'ignoble G.I. Joe. Une tempête métallique, c'est cool, mais on a une autre idée à proposer. Si vous êtes férus de VO, vous avez déjà entendu le terme « shitstorm », littéralement « tempête de merde », utilisé dans l'argot américain pour qualifier une situation qui tourne mal. Quand est-ce qu'un producteur visionnaire aura l'idée de produire Shitstorm, the movie avec une authentique tempête de merde à l'intérieur ? Le pitch pourrait être le suivant : un entrepreneur véreux du Midwest a récupéré tous les contrats d'assainissements du coin, mais au lieu de construire le tout-à-l'égout, le bougre a détourné l'argent et embauché des dizaines de chicanos mexicains pour transporter la matière fécale dans des camions citernes déversés ensuite dans une fosse à ciel ouvert construite en pleine réserve indienne. Quand soudain, un ouragan de force 12 débarque et rase tout sur son passage, crépissant de chiasse tous les habitants du coin. Voilà, c'est pas compliqué d'être scénariste, faut juste pas voir peur de mettre les mains dedans.
La Veuve poignet noire
Dans l'un des derniers Trailer est-il ? période Ecrans.fr, on avait rendu l'hommage qui se doit au réalisateur et producteur de boulards parodiques Sinister X, spécialisé notamment dans le détournement coquinou de franchises comic-book. Après Captain America, la Justice League of America et Supergirl, le revoilà avec sa version d'Iron Man, dont on ne sait quels fans seront les plus attérés : ceux du héros Marvel ou ceux d'AC/DC, dont le tube pour routiers se voit ici massacré dans une reprise à peine digne de figurer dans l'ascenseur d'une clinique d'avortement. Cette parodie qui se veut bourrée « d'effets spéciaux dernier cri » (d'effroi, sans doute) et « d'une fin qui vous époustouflera » (par sa merditude, probablement), invite également d'autres personnages de l'univers Avengers, comme la Veuve Noire et un improbable Hulk dégoulinant de maquillage vert acheté au Wall Mart du coin. Extrême débandade, là.
Bonus : l'attaque des hémorroïdes mutantes
Roid Rage est un court métrage ambiance grindhouse de Ryan Lightbourn, dont le personnage principal, employé d'une centrale nucléaire, est victime d'une affreuse mutation : ses hémorroïdes prennent vie et s'en prennent à des innocents, leur bouffant la gueule de leurs petites dents acérées, façon Alien au stade de l'explosion thoracique. On dit souvent que les meilleures idées nous viennent sur le trône, il y a fort à parier que ce fut le cas ici.
Article ma foi fort sympathique.
En dehors du porno (mais que demander d'autre à un porno ?) et du film "métalcatastrophe", les films ont l'air plutôt bien foutus pour des nanars.
En revanche, et je pinaille certes, mais le titre éponyme Black Sabbath, qui est bien éponyme puisque c'est ce dernier qui donne son nom au groupe et non l'inverse, me semble plutôt être une (mauvaise) reprise d'Highway to Hell d'AC/DC... Non ?