le sauna qui tue

Trailer est-il ? : The Fields, Agneepath, Mars et avril...

Trailer est-il ? | Par Alexandre Hervaud | Le 5 janvier 2012 à 10h30
Tags : vigilante

Lancée en janvier 2009 sur le site Ecrans.fr, Trailer est-il ? est une chronique hebdomadaire compilant une demi-douzaine de bandes-annonces diverses et (a)variées : grosses machines, séries Z, raretés et plus encore... L'aventure Libé/Ecrans.fr s'étant achevée pour son rédacteur de mauvais goût, c'est sur Vodkaster qu'elle se poursuit après plus de trois mois d'interruption malheureuse. Enjoy, bitches.

Céréale killer

Le potentiel flippant des champs de maïs ou de blé ou de toute autre matière végétale pouvant terminer son existence sous forme asséchée recouverte de lait dans un bol n'est plus à prouver. Du Signes de l'insupportable M. Night Shyamalan en passant par l'introduction ensoleillée de Jeepers Creepers 2, sans parler de la saga Children of the Corn inspirée par Stephen King (9 films au compteur en comptant les reboots pour la TV américaine), les vastes étendues de culture céréalière ont régulièrement inspiré des films fantastiques y trouvant un terrain de jeu facile pour y perdre (et y faire mourir) leurs personnages. Les réalisateurs Tom Mattera et Dave Mazzoni exploitent à leur tour ce filon dans The Fields, production rurale permettant de retrouver Tara Reid avant son come-back dans l'énième suite d'American Pie, et surtout la délicieuse vioque Cloris Leachman, inoubliable grand mère zinzin des séries Malcolm et Raising Hope, détentrice d'un Oscar pour son second rôle dans La Dernière Séance. Rien que pour la voir dans un film n'exploitant pas de manière humoristique son vénérable âge (86 ans quand même!), The Fields suscite l'intérêt.

Sympathy for Mr Vengeance

Agneepath, aka le chemin du feu, est le premier long-métrage de Karan Malhotra, rôdé aux tournages de seconde équipe sur certaines productions indiennes de grande envergure. Derrière ses décors assez hallucinants et son imagerie plus que colorée, Agneepath est en fait un vigilante flick à l'ancienne (les chansons chorégraphiées en plus, bien sûr), puisqu'on y suit le périple de Vijay, bien décidé à venger la mort de son père pendu par un vilain dealer devant ses yeux. Des années plus tard, formé à la dure dans les rues de Bombay par des gangsters locaux, Vijay revient dans son village natal pour y redorer le blason de son père à coups de pieds et de poings dans la face des meurtriers du paternel. Comme d'hab avec les trailers indiens, vous pouvez zapper les 40 premières secondes uniquement constituées de logos défilant, Bollywood n'ayant pas encore imité Hollywood sur la gestion du précieux temps réservé aux bandes annonces.

« Excepté une fois au chalet »

Le principal (le seul ?) bienfait des sempiternels tops de fin d'année, c'est évidemment la possibilité d'y trouver des pépites qui nous auraient échappé. En tombant sur celui du réalisateur Jason Eisener (Hobo with a shotgun) via son Tumblr de bon goût, nous découvrîmes ainsi le film canadien The Corridor, signé Evan Kelly, véritable bête de festivals récompensé par une tripotée de prix divers. Très inspiré par le Stephen King old school, ce long métrage raconte comment une bande de potes partis se faire un week-end en forêt découvre un « corridor spectral » au milieu des bois. Ce phénomène surnaturel et ses effets secondaires (genre entrer dans l'esprit d'un autre, par exemple) va bien entendu s'accompagner d'un pétage de plomb collectif qui devrait, selon toute vraisemblance, faire baisser de manière non négligeable le nombre de participants encore vivants à l'issue du week-end. Et c'est clairement comme ça qu'aurait dû s'achever Very Bad Trip.

Au théâtre ce soir

Les « anthology films », ou films à sketch, sont par définition plutôt casse-gueule, tant l'univers d'un réalisateur-scénariste peut déséquilibrer le résultat final, forcément inégal. L'avantage de réunir un chouette casting derrière la caméra est toutefois indéniable quand il s'agit de titiller la fibre des fanboys ou des distributeurs, alléchés par des noms comme Tom Savini (le roi de la chair putréfiée en latex de chez Romero) à Richard Stanley (Hardware) en passant par Douglas Buck (le traumatisant Family Portraits, lui même d'ailleurs composé de trois segments différents). Ces trois garnements filmiques signent trois des six « contes » racontés par The Theatre Bizarre, anthologie inspirée du Grand Guignol et co-produite par la société française Metaluna, qui annonce d'ailleurs sur son site qu'un deuxième volume de Theatre Bizarre est d'ores et déjà prévu. Avec un peu de chance, le choix du format court (et pas « moyen », le cul entre deux chaises) nous évitera les quelques déconvenues observées du côté des prods télévisuelles comme Masters of Horror ou Fear Itself...

New city

Dans la famille Villeneuve, on commence à bien connaître Denis, cinéaste québécois à qui l'on doit des réussites comme Polytechnique ou Incendies. Son frangin Martin signe son premier long avec Mars et Avril, film d'anticipation assez ambitieux (des effets spéciaux à tout va, un tournage en grande partie devant des fonds verts mais sans pour autant avoir l'air aussi cheap qu'un épisode de Spartacus). Se déroulant dans un Montréal futuriste (où l'on parle encore français, preuve que la SF peut aussi verser dans l'optimisme, parfois...), Mars et Avril raconte comment, à l'aube des premiers pas de l'homme sur la planète rouge, deux hommes tombent amoureux d'une même femme (baptisée Avril), le tout sur fond d'instrument de musique un peu steampunk sur les bords et de visions d'hologrammes plutôt bien foutues. Au risque de radoter une fois de plus sur le mépris des distributeurs hexagonaux devant le cinéma québécois, il est à craindre que l'homme aura vraiment marché sur Mars avant que le film ne sorte au pays d'Intouchables.

Je sue mais j'm'en fous

Premier film de deux réalisateurs aux patronymes chafouins (Levan Bakhia et Bega Jguburia), 247°F repose sur un pitch aussi simple qu'efficace : quatre amis en villégiature dans une cabane forestière se retrouvent piégés dans un sauna sans pouvoir en baisser la température qui monte, qui monte, qui monte. Et non, il ne s'agit pas d'une métaphore pour parler d'un porno, mais bien d'un huis-clos où les gens commencent à voir le sang bouillir de l'intérieur tellement ça brûle dans ce coin là. Pas sûr qu'on puisse maintenir l'intérêt du public pendant 90 minutes avec un postulat pareil, mais on imagine déjà les sueurs froides (oh oh) des claustrophobes devant la chose. Si jamais le film venait à être distribué en France (on a vu pire sortir en direct-to-dvd), l'exactitude scientifique obligerait le titre à être traduit par 119°C, conversion en degrés Celsius du titre original qui correspond à la température maximale du fameux sauna. Sachez enfin, et nous conclurons sur cette note informative la présente chronique, qu'un championnat du monde de sauna a été organisé pendant plusieurs années, du moins jusqu'à la mort en 2010 d'un compétiteur russe dans un sauna chauffé à 110°C. « C'est le Nord », comme dirait l'autre.

Image : © Dharma Productions

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2 commentaires
  • FilmsdeLover
    commentaire modéré "247°F" a LE bon pitch pour montrer des filles en maillot de bain. Et ça n'a pas l'air honteux pour le coup.
    5 janvier 2012 Voir la discussion...
  • bonnemort
    commentaire modéré Vraiment dommage cet accent de merde sur Mars et avril, ça a l'air très sympathique sinon.
    6 janvier 2012 Voir la discussion...
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