Alfred Hitchcock, maître du suspense musical

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Nous vous mettons au défi de dénicher une personne ne connaissant pas Alfred Hitchcock, ne serait-ce que de nom. En vous souhaitant bien du courage...
De tous les réalisateurs britanniques, il est peut-être le plus grand. Par conséquent, il était plus que temps de lui consacrer une Music Box.

Maître incontesté du supsense, concepteur d'un cinéma qui tient en haleine jusqu'au bout, Alfred Hitchcock fait partie de ceux qui ont façonné le 7ème art.
Son oeuvre complète évolue au gré de ses ingénieuses trouvailles, comme le cameo (l'apparition inopinée du réalisateur, clin d'oeil pour le spectateur) que l'on peut voir ci-dessous :

A Music to be murdered by :
Mais par dessus tout, Hitch crée une symbiose entre musique et image. "A music to be murdered by" (littéralement "Une musique pour être assassinée") comme il le dit lui même. Car clairement, l'illustration musicale renforce sans commune mesure l'attrait pour l'action. Une sorte d'ultime personnage.

Que serait cette scène (mythique) de Psychose sans bande son ?

Notons à propos de ce thème qu'il fût proprement innovant lors de la sortie du film. Les cordes stridentes, blessant nos oreilles tel des ongles griffant un tableau noir, se démarquent des usages d'Hollywood d'antant, en substituant aux percussions.

La mélodie semble à l'écoute des interprêtes : elle se fait langoureuse comme une étreinte lorsque se joue une séquence romantique, rapide et assaillante à l'heure des révélations. Enfin, elle sait se taire quand il faut, même si le silence s'impose en plein milieu d'une scène.

Preuve de sa maîtrise totale du suspense, La musique du thriller Les Oiseaux brille par son absence inattendue. Le silence, plus pesant encore que de lourds roulements de tambours, crée une tension à couper le souffle.
Le spectateur est bercé par les seuls bruits émis par les oiseaux tueurs ou par des chants d'enfants (sur le point d'être attaqués), créant un malaise constant.

Du grand frisson !

La période Bernard Herrmann
De 1955 à 1966, Hitchcock fait de Bernard Herrmann son compositeur attitré. Leur collaboration confirme la force de leur ambitions respectives.

Ces deux là sont sur la même longueur d'onde :

Herrmann n'est pas une nouvelle recrue, les spectateurs américains ont déjà eu l'occasion de jouir de ses illustrations musicales dès 1941 dans Citizen Kane d'Orson Welles.
1955 donc, les deux hommes nouent des liens professionnels à l'occasion du tournage de Mais qui a tué Harry?. S'ensuivent entre autres L'Homme qui en savait trop, Sueurs Froides, La Mort aux trousse, Psychose, et Pas de printemps pour Marnie :

12 ans plus tard, Herrmann décide pourtant de quitter Hollywood et son cinéaste préféré, supportant difficilement le poids des majors sur les décisions artistiques. Le Rideau déchiré met fin à leur pas de deux, et le compositeur se voit remplacé au pied levé par John Addison.

Cette époque révolue, la frénésie autour de l'univers d'Hitchcock s'essouffle rapidement. Le réalisateur se fait vieux. Fatigué et malade, il ne réalise que trois film avant sa mort en 1980.

Qu'importe, l'empreinte qu'il a laissé derrière lui ne souffre pas. Et rien, ni le temps ni les nouvelles technologies ne semblent pouvoir l'altérer.

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