Les 5 prouesses techniques les plus marquantes de 2010
Captiver un spectateur est un travail de longue haleine. Pourtant c'est fort probablement le seul domaine où n'importe quel film équivaut à son voisin, où une grosse locomotive hollywoodienne peut prétendre à autant de charme qu'un film fleuve portugais réalisé par un sexagénaire. Jugez plutôt.
1. Le plan séquence dans le stade de Dans ses yeux.
Un plan qui fascine prend souvent le temps de durer, de raconter ce qu'il a à dire mais également d'instaurer une atmosphère. De l'immensément grand à l'infiniment petit, Juan José Campanella décroche des étoiles pour nous faire tomber en plein gazon et savourer un match de foot. Un sport malheureusement souvent renié au cinéma (exception faite de l'atmosphérique Zidane, un portrait du XXIème siècle).
Euphorie footballistique extrait de Dans ses yeux
2. La beuverie dans Very Bad Cops.
La comédie d'action est un genre en soi (on pense par exemple à Un flic à la maternelle ou à d'autres vieux croulants) mais très peu représentée en France. Adam McKay s'essaie à l'exercice en compagnie de deux fiers et fringants représentants de cette hybridation des genres : Will Ferrell et Mark Wahlberg. Et il trouve encore le temps pour quelques expérimentations techniques caustiques et originales. Chapeau bas.
La beuverie extrait de Very Bad Cops
3. Effets de matière dans Le Dernier maître de l'air.
Le dispositif 3D fut l'un des événements de cette année cinématographique. Vieux comme Mathusalem, il a retrouvé une nouvelle santé fin 2009 avec le désormais culte Avatar. Cette année passée, beaucoup s'y sont essayés (et parfois cassés les dents). M. Night Shyamalan a pour lui plus qu'un nouveau gadget ; tout un univers fantastique où les éléments sont conviés pour s'entrechoquer et en créer de nouveaux. Visuellement hors de toutes normes.
L'Age de glace extrait de Le Dernier maître de l'air
4. En apesanteur dans Inception.
Magistrale réussite en termes d'intrigue et de technique la dernière rêverie de Christopher Nolan ne pouvait éviter ce classement. D'une construction en lamelles superposées entre le jeu-vidéo fun des années 80 et le mille-feuilles indigeste, on retiendra surtout ce tour de force : quelques personnages en apesanteur, circulant doucement, à l'infini, dans les méandres de rêves qui ne sont pas les leurs. Comme un 2001 onirique et (un peu) plus près du sol.
En apesanteur extrait de Inception
5. Découverte de l'opéra dans Mystères de Lisbonne.
Chaque année apporte son lot de prouesses techniques mais aussi son lot de plans séquences plus ou moins réussis, tristes, exigeants, parfois hautains. Une séquence magistrale qui représente à elle seule le panache d'un film qui nous abreuve de romances et de secrets pendant plus de quatre heures et qui réussit à nous rendre accro comme à une bonne vieille sitcom. Espérons que Raoul Ruiz, plus que dans la fleur de l'âge, nous abreuvera encore longtemps de ses frasques romantiques et esthétiques.
La duchesse de Cliton extrait de Mystères de Lisbonne
Mention spéciale à l'interminable fin de Prince of Persia. Au programme : jolis couleurs et effets de désintégration.