Palmarès du 58ème festival de San Sebastian
Le 58ème festival de San Sebastian s'est achevé samedi sur un palmarès éclectique, bien moins médiatisé que les sélections poids lourds de Venise, Deauville et Toronto.
Un nouveau triomphe pour Peter Mullan
C'est le film Neds de l'acteur-réalisateur britannique Peter Mullan qui a remporté le Coquillage d'Or (oui, oui), récompense suprême du festival du nord de l'Espagne Atlantique.
Neds raconte le parcours difficile d'un jeune garçon brillant de la banlieue de Glasgow des années 70, qui cherche sa place entre un père violent et un frère aîné devenu membre du gang des NEDS (Non Educational Delinquents).
Le festival a également récompensé son principal interprète, le jeune Connor McCarron du coquillage d'argent du meilleur acteur.
Peter Mullan, acteur révélé par Danny Boyle (Petits meurtres entre amis, Trainspotting) et Ken Loach (My Name is Joe), triomphe une fois de plus après son Lion d'or remporté à Venise en 2002 pour The Magdalene Sisters, successeur d'Orphans, son premier film datant de 1997. Notons que la musique est composée par l'ami écossais de Peter Mullan, Craig Armstrong, un fidèle collaborateur depuis Orphans, capable du meilleur (Moulin Rouge!) comme du pire (Love Actually) au cinéma.
La sortie française de cette co-production britanno-franco-italienne n'a pas encore été annoncée.
Le retour de Raoul Ruiz
Le coquillage d'argent du meilleur réalisateur, un prix spécial du jury, a été décerné au franco-chilien Raoul Ruiz pour son baroque et flamboyant Mystères de Lisbonne, produit par le franco-portugais Paulo Branco.
Adapté d'un roman fleuve de l'écrivain portugais Camilo Castelo Branco, le film qui dure (quand même) 4h26 sortira en France le 20 octobre prochain. Voici, pour patienter, cette bande-annonce qui laisse entrevoir une fresque romanesque grandiose. Le film se déroule en grande partie au Portugal mais affiche un casting des plus prestigieux pour ses quelques scènes françaises (Léa Seydoux, Malik Zidi, Clotilde Hesme...).
Julia Roberts honorée
Si le film qui était censé marquer son grand retour au cinéma dans le registre romantique, Mange, prie, aime, ne récolte que des critiques incendiaires et ne rencontre pas vraiment le public espéré, la belle qui n'a pas dit son dernier mot (souhaitons-le), s'était vue honorée lundi dernier du prix Donostia pour l'ensemble de sa carrière, remis par Javier Bardem, celui-là même qui l'aborde dans un bar ici :
La scène du bar extrait de Mange, prie, aime
Le jury composé du réalisateur argentin Pablo Trapero, du réalisateur serbe Goran Paskaljevic, de la maquilleuse anglaise Jo Allen, de l'acteur espagnol Jose Coronado, de la réalisatrice péruvienne Claudia Llosa, du réalisateur philippin Maya Martin et de la réalisatrice anglaise Lucy Walker a par ailleurs largement récompensé le cinéma espagnol.
Nora Navas hérite du prix de la meilleure actrice pour Pa Negre, et le prix de la meilleur photo revient à Aita de José María de Orbe.
Il reste à noter que peu de festivaliers ont afflué sur la côte espagnole cette année. Situé juste après le ramdam provoqué par le duo chic et choc de Deauville-Venise, en concurrence avec le TIFF de Toronto, le 58ème festival de San Sebastian n'a pas été un franc succès. Le successeur de Mikel Olaciregui, qui quitte son poste de directeur, devra redoubler d'efforts face à la crise et à la multiplication des festivals qui se chevauchent en septembre.