Rétrospectives Larry Clark à Paris
Le photographe, réalisateur et directeur de la photographie Larry Clark est mis à l'honneur en ce début d'automne à Paris. Deux rétrospectives retraçant son oeuvre depuis 50 ans débuteront dès demain. Portrait d'un artiste autant controversé qu'adulé.
La première rétrospective de l'artiste s'ouvrira demain au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris (MAM) et proposera un retour sur la carrière photographique de Larry Clark. Constituée de deux cent photographies originales et inédites, cette exposition a déjà fait beaucoup parler d'elle et a suscité une vive polémique concernant son accès aux mineurs. Le photographe est réputé pour ses clichés crus mais réalistes d'adolescents à l'abandon : sexe, drogue et armes sont des thèmes récurrents dans son oeuvre ce qui a conduit à la censure de cette rétrospective parisienne.
Dès 1971, sa première monographie intitulée Tulsa, sa ville natale, dresse le portrait de la jeunesse marginale de l'Amérique profonde qui a le mal de vivre. Le cruel réalisme de ces photographies en noir et blanc avait choqué un grand nombre de ses lecteurs. Au cinéma, cet ouvrage a inspiré de grands réalisateurs et influencé des films désormais cultes : Taxi Driver de Martin Scorsese (1976) ; Rumble Fish de Francis Ford Coppola (1983) ; Drugstore Cowboy de Gus Van Sant (1989) ; Gummo de Harmory Korine (1997).
Un petit cliché tiré de Tulsa :
Sa carrière de cinéaste fera l'objet de la seconde rétrospective qui lui sera consacrée à Paris. L'intégralité de ses films sera projetée à la Cinémathèque du 8 au 10 octobre 2010 : de Another day in Paradise en passant par le plus récent Wassup Rockers, deux jours dédiés à l'artiste. En 1995, Larry Clark réalise son premier film, Kids, très remarqué aux festivals de Sundance et de Cannes, censuré aux Etats-Unis. Ce premier opus relate la vie d'adolescents de New-York et leurs rapports au désir et à la sexualité au moment de l'apparition du SIDA.
La découverte et l'expérience de la drogue restent intrinsèquement liées à la période de l'adolescence comme le souligne cet extrait de Kids dans lequel de jeunes garçons fument quelques joints? dans une baignoire.
Dans la baignoire extrait de Kids
L'adolescence demeure donc un thème majeur dans l'oeuvre de Larry Clark. Alors que les parents sont quasiment absents de Kids, il s'intéresse avec Ken Park en 2003 aux relations, souvent conflictuelles, qui régissent les membres de la famille. La découverte du corps et de ses premières émotions sexuelles est toujours un sujet très présent dans ce long-métrage mais il aborde également le thème de l'inceste de manière très crue. Le rapport de force père-fils fait l'objet de la scène qui suit. Une séance de musculation masculine se transforme en dialogue musclé autour notamment de la sexualité.
Les dates à retenir :
Rétrospective à la Cinémathèque : du 8 au 10 octobre 2010
Kiss the Past hello, au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris (MAM) du 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011