Bernardo Bertolucci : mort d'un sacré monstre
Assistant de Pasolini, scénariste de Sergio Leone et enfin grand metteur en scène lui-même, Bernardo Bertolucci est mort aujourd’hui à 77 ans. Né au cinéma avec les bouleversements sociaux qui ont refondé les sociétés modernes, le cinéaste n'a cessé de rendre compte des “crises de la culture”. Retour sur le parcours d’un réalisateur farouchement anticonformiste.
On a beaucoup glosé sur le parfum de scandale des films de Bertolucci, qui empestait bien au-delà des salles obscures et ses images crues : une scène de viol dans Dernier Tango à Paris (1972) notamment, exécutée par surprise, allait voiler de noir l’image du réalisateur et de Marlon Brando. Maria Schneider en fut, pour paraphraser Eluard, la victime raisonnable, à la robe déchirée et au regard d’enfant perdue. Ce soufre de l'intime qui diffuse partout dans le cinéma de Bertolucci n’est pourtant pas que la provocation et le dérapage, c’était aussi l’onde d’un écho plus grand dans l’Histoire. Ainsi du destin de la Chine confié à un enfant (Le Dernier Empereur, 1987), de l'amitié rompue entre le jeune bourgeois et le fils de paysan qui préfigurait la montée du fascisme (1900) ou du conflit intérieur d’une jeunesse violée qui accouchait des mêmes stigmates dans Le Conformiste (1970). Le Dernier Tango n’était d’ailleurs rien d’autre que la danse renversée d’un vieux monde confronté à la révolution sexuelle.
Ces tiraillements de l'âme aux atours politico-sociaux n’avaient pas d’autre origine que l’appétit communiste d’un aîné de bonne famille et dont le deuxième film préfigurait déjà l’ensemble de l’œuvre : Prima della rivoluzione (1964), mélange d'éducation sentimentale à la Stendhal et de marxisme, au sujet duquel le réalisateur disait déjà que « Tous les films sont autobiographiques, mais celui-là l’est plus directement car c’est l’histoire d’une éducation à la fois sentimentale et politique que j’ai un peu vécue au début des années soixante. » Le style de l’auteur oscillait ainsi entre souffle historique parfois pompier et fièvre passionnelle un peu sophistiquée, mais c’est cette oscillation qui faisait sans doute le prix de son cinéma.
Voici le top 5 des films les plus appréciés du cinéaste sur Vodkaster
Pour découvrir (ou revoir) le meilleur du cinéma de Bernardo Bertolucci, voici un top des cinq films du réalisateur avec le plus fort taux de satisfaction :
1. Le Conformiste
2. 1900
3. La Luna
4. Le Dernier empereur
5. Prima della Rivoluzione
-
Metaju26 novembre 2018 Voir la discussion...
-
zephsk26 novembre 2018 Voir la discussion...
-
Metaju26 novembre 2018 Voir la discussion...
-
Scronchh26 novembre 2018 Voir la discussion...
-
jolafrite27 novembre 2018 Voir la discussion...
-
strangetangerine27 novembre 2018 Voir la discussion...
-
georges.b127 novembre 2018 Voir la discussion...
-
Metaju28 novembre 2018 Voir la discussion...
-
Metaju28 novembre 2018 Voir la discussion...
-
Arch_Stanton3 décembre 2018 Voir la discussion...