Franco de porc

Cannes 2015 : Chronic de Michel Franco

Festival / Récompenses | Par Florent Dufour | Le 25 mai 2015 à 20h40

Dix-septième film présenté en compétition à Cannes 2015, Chronic de Michel Franco avait tout du film à polémique, avec son réalisateur sulfureux et son sujet touchy. Verdict ? Pas si polémique que ça.

Film américain de 1h33. En 2012, avec Después de Lucia, Michel Franco avait divisé les festivaliers, mais conquis le jury d'Un Certain Regard, présidé par l'acteur anglais Tim Roth. Le réalisateur mexicain concourt cette fois pour la Palme d'Or. Chronic s'intéresse à un infirmier, entièrement dévoué à ses patients en phase terminale, qui va devoir renouer les liens depuis longtemps distendus avec sa famille. Pour interpréter le rôle principal, c’est Tim Roth qui a été choisi, celui même qui avait crié au chef-d'oeuvre face à Después de Lucia.

Une scène : le bain

Dès la séquence introductive, Franco montre aux spectateurs ce qu'ils vont avoir à affronter le temps de 90 minutes : dans cette séquence, on voit le personnage incarné par Tim Roth nettoyer consciensieument, dans un long plan fixe sans musique ni dialogue, une patiente extrêmement amaigrie et affaiblie. Quasiment rien ne nous est épargné de sa faiblesse physique, et l'infirmier semble faire son travail sans la moindre émotion visible sur son visage. Il est là pour une tâche spécifique, qu'il accomplit froidement. Et tout le film sera à cette image : une froideur clinique éprouvante. Et l'on se dit que le cinéaste a choisi la bonne distance pour traiter d'un sujet a priori tout sauf rigolo.

Open Bar

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Voilà bien un cocktail assez sec en bouche. Prenez tout d'abord quelques gouttes de Amour pour le minimalisme de la mise en scène, auxquelles vous rajoutez une bonne louche de Quelques heures de printemps pour la question de l'euthanasie. Pour parfumer le tout, n'hésitez pas à y glisser quelques feuilles de Melancholia pour son atmosphère et son personnage central dépressifs. Et voilà la boisson parfaite pour passer une fête bien tristoune...

Cinémojis

Pour les plus pressés, voici le film résumé en quelques émojis :

Le juste prix

Michel Franco aime bien choquer ses spectateurs, on avait déjà pu le constater avec l'éprouvant Después de Lucia. Ici, le cinéaste mexicain semble s'être calmé pendant la quasi totalité du film, rien de véritablement choquant. Et puis la fin arrive. Une toute dernière séquence dont on ne comprend ni très bien le sens, ni la finalité si ce n'est la volonté de choquer son audience. Alors rien que pour ça, le film remporte le Prix Paris Match de l'image choc. Vous êtes prévenus.

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