Les boloss des beaux films

Conjuring 2 est-il angoissant de ouf ?

Dossier | Par Chris Beney | Le 29 juin 2016 à 11h00

Au sortir de la projection de Conjuring 2 organisée le 19 juin au Grand Rex, la chanteuse Soraya a dit du film qu’il était « angoissant de fou ». Mais en quoi Conjuring 2 est-il un film angoissant de ouf ? Un film angoissant de ouf est-il moins effrayant qu’un film faisant grave flépi ? Démonstration avec une conclusion à la bonne qui rappelle l’idée directrice bien chanmée du développement et ouvre sur un fait d’actualité PTDR.

« Angoissant : qui cause de l’angoisse ». On ne saurait être plus clair. Comme si ça ne suffisait pas, Wikipedia illustre cette définition avec une citation exagérément easy : « Les Lettres à l'Étrangère, […] malgré cette jactance énorme, qui le fait se gonfler jusqu'à la bouffonnerie, sont le plus émouvant, le plus angoissant martyrologe qui se puisse imaginer d'une vie d'artiste ». Que celui qui n’a jamais été martyrologe, au moins une fois dans sa vie, nous jette la première caillasse ! Franchement. Nous le sommes tous et toutes à nos heures perdues, donc à même de ressentir de l’angoisse devant Conjuring 2. Pourment ?

Quand on jump, c'est pour le scare

Charles Darwin a écrit sur Wikipedia : « L'Homme effrayé commence par se figer comme une statue, immobile et sans respirer, ou s'accroupit comme instinctivement pour échapper au regard d'autrui ». L’inventeur du singe et de l’évolution devait être un gros fragile pour avoir envie de s’accroupir à chaque fois qu’il avait peur, mais c’est aps une raison de se moquer. Conjuring 2 est un film qui fait s’accroupir. Il faut le dire. Grâce soit rendu à my man Wan. Les images bien péraves de Saw, comme celles de Danny Glover bien vénère dans sa caisse tel un individu constatant qu’il a eu le verre Benzema dans son menu KFC, c’est fini.

James a grandi. Il a fait du plan-séquence de ouf dans Death Sentence, un truc bien tendu de la mâchoire, quand Kevin Bacon passait d’un niveau de parking à un autre, voir s’il n’y avait pas là quelque manant à péta. Il connaît aussi bien la valeur de faire durer un plan – dans Conjuring 2, téma la scène où Lambert Wilson tourne le dos à la possédée et la fait parler, lui shooté à l’avant plan, elle dans le flou, et on devine les changements de silhouette de la gow – que celle du jump scare, jamais gratos chez lui. Quand tu jumpes, c’est qu’il y a une raison de scare, pas parce que t’as posé ton séant sur un LOLcat sans t’en rendre compte. En rentrant chez soi, on s’en balec de la facture EDF, on allume tout et on dort les yeuz ouverts. 

Le Sheitan, un bâtard de compète

Les épiciers de la peloche pourront faire style c’est plein de références et chanter comme Queen B que déjà-vu. Ceux-là seront des bâtards. C’est pas parce que le film se passe au Brexit que c’est La Malédiction, c’est pas parce que la tapisserie des couloirs piquent les yeux comme il faut que c’est Shining, c’est pas parce que les meubles se vénèrent dans la chambre d’une teen que c’est L’Exorciste. Mais c’est proche quand même (et y a un truc de guedin avec une bande de magnéto Serge, aussi). Le vieux film de Friedkin – William de son prénom, donc Bill de son surnom ; Bill comme le fantôme de Conjuring 2, LOL – s’apparentait à un précipité d’Amérique seventies, de névroses et de puberté, sur 9 mètres carrés. Avec en plus une meuf tellement jetée qu’elle faisait l’araignée en quichant dans les escaliers (celle de Conjuring 2 pieute au plafond tout de même, y a du level).

Que nenni dans Conjuring 2, certes, mais du social qui prouve que le Mal, c’est vraiment un truc de méchant, vu qu’il s’attaque à ceux qui n’ont rien, une mère divorcée (en plus, c'est la reum de A.I. de Spielberg donc total respect) et sans un flesh, avec 4 lardons sur les bras et une maison où ça sent le renard. C’est en ces circonstances que l’on constate que le Sheitan est un bâtard de compète, à s’en prendre à des personnages de Ken Loach… Même si l’on n’est pas angoissé de ouf, on ne peut que chouiner façon belette face à tant de désarroi. Car Conjuring 2 est aussi un gros film pour les lovers.

Conclusion

En conclusion, Conjuring 2 est plus encore qu’angoissant de ouf. Il met tellement à l’amende les sceptiques qu’il vaut mieux faire belek avant d’entrer, style être à jour niveau polyo parce qu’en plus le démon, il mord. Dès le prologue, James Wan te démonte Amityville en deudeu, genre c’est qui le boss ici, bouya ! Mais la vraie question n’est-elle pas : qui d’autre que Wan peut encore envoyer du lourd dans le cinéma d’effroi ? Les films de genre n’ont-ils plus qu’un seul darron pour les mettre au pas ? Le producteur Jason Blum (Paranormal Activity, Sinister, The Visit) peut-il seulement rêver de rivaliser, lui qui vient de mettre du cash pépouse dans un prequel d’Amityville, que Conjuring 2 torche en 2 minutes tellement c’est un papa, on le répète ? Ca peut filer le seum, mais osef la quantité. 

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