Rétro 2011 : les 5 meilleures scènes politiques de l'année

A l'approche des présidentielles française et américaine, l'année aura été riche en films décortiquant les dessous de la politique. En cinq extraits, apprenez à devenir un parfait homme d'état.

Travail acharné, construction de l'image et rivalités de vieux loups...tout y est passé. Au moins, on pourra pas dire qu'on nous aura pas prévenus.

1. Le Di...di...di...discours d'un roi : gommer les imperfections

Gros carton des Oscars 2011, ce biopic historique un peu académique brosse le portrait du roi anglais George VI luttant pour corriger un défaut de prononciation (il était bègue) qui ruinait ses discours. Du pain béni pour Colin Firth qui n'est pas passé à côté de sa petite statuette dorée. Dans cet extrait, coaché par Geoffrey Rush, on constate si besoin en était, que bosser la "com'" n'est pas de tout repos.

2. La Conquête : avoir l'arrogance du leader

Accueilli plutôt froidement par la critique, La Conquête relate l'ascension au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Les postiches et les moues mimétiques sont de sortie pour cette exercice ronronnant de fictionnalisation de l'histoire récente, une spécialité traditionnellement américaine. Dans cette petite séance de shooting, Podalydès nous joue le président qu'on connaît (trop) bien : agressif, speedé, nerveux, et complexé par sa taille, ce qui nous vaut cette jolie petite réplique a propos de sa chaise trop haute : "c'est pour Villepin ou quoi ?".

3. L'Exercice de l'Etat : rendre coup pour coup

Même nervosité dans cet extrait de L'Exercice de l'Etat, dans lequel le personnage de ministre des Transports (Olivier Gourmet) reste lui aussi vissé à son portable entre deux déplacements, réglant à distance ses petits problèmes de rivalités avec le ministre du budget. La mise en scène, ambitieuse, s'attache à épouser le rythme infernal des politiques, tenus de rester dans le coup sans se laisser distancer par les médias ou leurs ennemis. Grand film physique et tendu sur une classe politique forcément dépassée par les événements et qui finit par ne plus savoir après quoi elle court.

4. Les Marches du pouvoir : ajouter une pincée de cynisme

George Clooney en pleine campagne des primaires démocrates accompagné par Ryan Gosling en jeune communicant brillant, c'était l'alléchant programme de ces Marches du pouvoir qui s'avère quelque peu décevant, tant il était prévisible dans son déroulement. En revanche, cet extrait nous délivre une délicieuse démonstration de cynisme et de calcul politique, délivrée par le nouveau venu à son mentor. C'est aussi le film qui marque une passation de pouvoir : Clooney n'est plus le sex symbol en chef à Hollywood.

5. Le Président : se battre comme un chien

On termine avec ce fascinant documentaire qui suit George Frêche lors de sa dernière campagne de réélection à la présidence de la région Langedoc-Roussillon. Le portrait d'un animal politique qui a fait de sa truculence et de son charisme de vieux parrain rigolard un atout charme imparable pour régner sur une région qu'il n'a jamais vraiment quittée. Cette petite séance photo nous offre une savoureuse tranche de vie politique : le leader et ses soldats posent immobiles et en profitent pour se lâcher un peu. L'un pense déjà au moment où ils pourront se "soûler comme des cochons" (animal auquel Frêche fait un peu penser en effet). Le chef lui répond du tac au tac par une autre métaphore animalière : "il faut se battre comme des chiens jusqu'au bout". Sous ses airs matois perce ici la ténacité prédatrice du "Président".

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