Rétro 2011 : les 5 meilleures scènes de films de l'année
Alors que 2011 n'a plus que quelques heures à vivre, il est temps de clore cette rétrospective 2011. Nous avons pour cela choisi le meilleur en sélectionnant 5 des meilleures scènes de l'année.
Il n'y a pas de classement particulier, mais 5 choix personnels censés évoquer les meilleurs moments de l'année cinéma. Chaque rédacteur a proposé une scène, vous pouvez d'ailleurs vous amuser à reconnaître le choix de chacun dans les commentaires. Notez enfin que quelques unes des meilleures scènes de l'année sont aussi tout simplement dans le reste de la rétrospective.
Le générique de Drive
Drive est sans conteste l'un des films les plus importants de l'année 2011, autant pour la critique que pour le grand public. Il marque la consécration de Nicolas Winding Refn comme un grand nom du cinéma contemporain et révèle à la fois Carey Mulligan et Ryan Gosling? Mieux : il se paye le luxe de faire tout ça avec une esthétique à mi-chemin entre le film de genre fétichiste et l'arthouse rétro classieux. Le générique de Drive contient tout ce qu'il a de meilleur : sa BO synthétique, son rythme voluptueux, sa manière de sublimer l'urbanisme comme un arbre des possibles aux ramifications infinies, son abandon total au caractère mystique de la nuit. Au mutisme mortellement sérieux de Ryan Golsing se superpose la typographie presque outrageusement colorée des noms du générique, comme un écho visuel aux néons de la ville, annonçant d'emblée la caractère hybride, à la fois dramatique et cool, du film à venir. Si le générique est effectivement un art, alors celui de Drive est un chef d'oeuvre.
Générique de début extrait de Drive
L'empoignade de La BM du seigneur
Rendons hommage à l'un des films les plus (d)étonnants de l'année. Pour ses débuts sur grand écran Jean-Charles Hue tisse une fiction lumineuse avec les fils du documentaire. Il nous plonge dans le quotidien des Yéniches, une communauté de gens du voyage, entre problèmes de voisinage et embrouilles familiales, crime et rédemption, et au milieu de tout ça : l'apparition d'un ange. Dans cet extrait, l'impressionnant Fred Dorkel, héros du film, remet en place un jeune un peu trop provocateur. Il a la verve survoltée d'un Joe Pesci mais son parlé frénétique et haché n'appartient qu'à lui, rythmé par des « ma couille » et des « mon copain » plutôt flippants. La situation est tendue, l'échange extrêmement brutal mais aucun coup ne partira, l'ami Fred préférant organiser un combat à la loyale avec un jeune de sa famille, combat qui fera office de rite de passage à l'âge adulte...
Les gars, vous êtes vraiment pas des voyageurs! extrait de La BM du Seigneur
Esthétique de l'ennui dans The Tree of Life
Apogée de la beauté visuelle de The Tree of Life, cette longue séquence contemplative d'une vingtaine de minutes est un voyage sidéral entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, deux extrêmes qui sont pourtant de manière égale à l'origine de la vie et de l'humain, point de convergence macroscopique de ces deux extrêmes. On le sait, le Malick Palme d'Or 2011 est divisant, et chez une bonne part des spectateurs, ce petit morceau de philosophie sensitive visuelle ne suscitera qu'un ennui et des commentaires désobligeants sur les fonds d'écran Windows. Les autres auront bon goût de se laisser envoûter par la puissance d'évocation du voluptueux Lacrimosa, en totale cohérence avec la splendeur des plans, et profiteront de l'expérience assez unique qui leur est proposée ici.
L'Univers extrait de The Tree of Life
Mel Gibson nous parle de sa dépression dans Le Complexe du castor
Jodie Foster offrait cette année à son ami Mel le chemin de la rédemption. Après avoir essuyé scandale antisémite, après avoir battu sa femme ou rencontré des problèmes avec l'alcool, l'acteur semblait en effet interdit de séjour dans n'importe quelle production un peu recommandable. Sobrement, sans faire étal de ses larmes, Mel Gibson reconnaît donc qu'il a un problème. Dans le film, brusquement, la dépression le foudroie et le paralyse. C'est par l'intermédiaire de la ventriloquie, et donc d'un castor, qu'il va essayer de se sauver, de redevenir lui-même, alors qu'il ne fait en vérité que sombrer de plus en plus dans la folie. A la manière d'un JCVD au bout du rouleau, s'adressant à la caméra, et donc à son spectateur, Mel nous raconte par le biais de son castor - mais en bougeant distinctement ses lèvres - toute la peine qui l'accable. L'histoire de cette reconquête impossible, d'un homme qui ne dit pas vouloir s'améliorer, essayer de nous amadouer, mais qui nous dépeint seulement un mal intérieur qui ne cesse de le ronger (comme un castor) est l'une des plus belles litanies de l'année. Et ce n'est bien que par le biais du cinéma, sa tribune par excellence, que Mel pouvait nous donner un peu de ses nouvelles, nous dire qu'il se soigne, autant qu'il peut, mais qu'il ne pourra jamais complètement redevenir comme avant.
Un castor nous parle de dépression extrait de Le Complexe du Castor
L'aspirateur serpent de La Piel que habito
Après Les étreintes brisées, un film en demi-teinte (soit une hérésie dans la filmo d'Almodovar), on pouvait se demander si le maitre espagnol n'avait pas épuisé son talent. Avec, La Piel que habito il réussit d'une part à mobiliser tous ses thèmes fétiches, mais aussi à réinventer sa mise en scène. Dès la première projection cannoise, cette micro-critique le relevait avec brio : « Même un aspirateur est un événement devant sa caméra. ». Jugez plutôt :
Colère propre ! extrait de La Piel que Habito
Ce fut donc une très belle année de cinéma et, avant de tourner la page, et de penser à 2012 (qui s'annonce particulièrement excitante) il vous reste à vous préparer un parfait réveillon de cinéphile, à voter pour vos favoris dans la FilmCup et, éventuellement à revivre l'année cinéma en musique.
Retrouvez toute la rétrospective 2011
Image : © Metro Goldwyn Meyer
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GabrieLG31 décembre 2011 Voir la discussion...
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IMtheRookie31 décembre 2011 Voir la discussion...
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GabrieLG31 décembre 2011 Voir la discussion...
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lili301 janvier 2012 Voir la discussion...
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RaphaelClair2 janvier 2012 Voir la discussion...
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Amaury-B2 janvier 2012 Voir la discussion...
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SamWest3 janvier 2012 Voir la discussion...