Tarantino, Ben Affleck, Ang Lee... Six cinéastes stars autour d’une table
The Hollywood Reporter a réuni pour sa table ronde annuelle les cinéastes les plus en vues de l'année. Attention, c'est du (très) lourd : Ben Affleck, Tom Hooper, Gus Van Sant, David O. Russell, Quentin Tarantino et Ang Lee. Morceaux choisis !
C'est la règle à Hollywood : quand on est un réalisateur sur la route des Oscars, on se fait inviter à une table-ronde grand luxe avec ses copains cinéastes. Ca blablate sur l'industrie, partage ses souvenirs embarrassants (LOL) et raconte des anecdotes croustillantes, dans une ambiance décontractée. Bref, une vraie mine d'or pour cinéphiles.
Présentons les invités du jour. Ben Affleck (qui part archi-favori pour l'Oscar du meilleur film avec Argo), David O. Russell, qui collecte les nominations (comme aux Spirit Awards) avec Happiness Therapy, Quentin Tarantino qui va bientôt nous flinguer avec son western Django Unchained, Gus Van Sant qui revient, critique élogieuse dans ses bagages, avec le drama Promised Land, Ang Lee qui enchante le monde entier avec sa féérique Odysée de Pi et enfin Tom Hooper qui nous embarque dans sa vibrante comédie musicale Les Misérables. Euh... les mecs vous auriez quand même pu inviter Kathryn Bigelow qui s'apprête à cartonner Ben Laden avec 0 Dark 30, non ?
Quoi qu'il en soit, vous allez pouvoir passer une bonne heure avec ces génies du cinéma, et pour ça il ne vous reste plus qu'à cliquer sur play :
Si vous n'avez pas le temps de tout regarder, voici quelques extraits des meilleurs moments. D'abord, forcément, avec un casting aussi éclatant, on n'a qu'une seule question au bout des lèvres : quelle est la recette du succès ? Le grain de folie, l'intuition ? « Il faut avant tout passionné être par son travail et avoir une dose d'opiniâtreté, révèle Russell. Je ne sais pas toujours si mon idée va fonctionner, si elle tient la route ou non, mais je dois tenter le coup au feeling et à l'instinct, au moins une fois ». Un sentiment que partage Tom Hooper : « Sur les Misérables, beaucoup de personnes sont montées au créneau pour me dissuader d'inclure des séquences chantées en live sur le plateau. Mais à la fin, il faut foncer avec ses tripes et son flair, et je suis pleinement satisfait du résultat ».
Oui, bon, c'est bien propret tout ça mais un peu de piquant, que diable ! Heureusement, Ben Affleck est là pour entendre nos doléances. « On qualifie souvent les cinéastes de dingue mais la vérité c'est qu'on porte beaucoup trop de fardeaux et de responsabilités pour péter une durite. En revanche, il y a pas mal de fous furieux parmi les acteurs - et je sais de quoi je parle. Comme ce comédien, brillant, mais qui n'arrête pas d'utiliser un compteur Geiger pour mesurer le taux de radiation de ses costumes. Un peu taré, ouais. Mais le type est un génie, il fait des choses incroyables, alors qui s'en soucie ? ». Malicieux, le journaliste soufflera le nom de Matt Damon dans l'hilarité générale.
Quand on a goûté au succès comme ces réalisateurs d'exception, il est parfois difficile de faire face à ces traversées du désert, ces périodes creuses en créativité qui vous font douter de votre talent. « Dans ce métier, il est, je crois, important de garder des personnes de votre entourage qui n'hésiteront pas à parler en toute honnêteté de votre travail, quitte à être d'une brutalité absolue, confie Hooper. Mes proches sont mes premiers critiques et ils sont totalement vaches ! Quelques-uns d'entre eux sont venus à la première projection privée des Misérables et m'ont dit "Tu as des problèmes de rythme". Des problèmes de rythme, moi ? Et finalement, ils avaient raison et j'ai résolu ce problème. »
Tarantino, lui, est catégorique : aucune crainte de l'avenir. « Si tout s'arrête du jour au lendemain, et bien soit, je n'ai de toute façon pas l'intention d'être un vieux réalisateur derrière sa caméra, canne en main ». Réaction stupéfaite de Russell : « Attend une minute. C'est une très mauvaise nouvelle pour tout le monde ! ». Mais l'intéressé n'en démord pas. « Je deviendrai probablement un écrivain, ou un romancier, j'écrirai des bouquins sur le cinéma, des critiques acerbes, ce genre de choses. »
Inutile de prendre la première corde venue ou le rideau de douche, ce n'est pas prévu pour tout de suite.
Dans un registre beaucoup plus funky, les cinéastes partagent leurs souvenirs les plus étranges avec les fans et la profession. Extraits :
Affleck : « J'ai reçu un jour une lettre d'une personne en Chine qui se disait heureuse de ce qu'on faisait subir aux Japonais dans Pearl Harbor. Je ne suis pas certain qu'il ait compris que c'était un film historique. »
Van Sant : « Un producteur m'a proposé de faire un film sur un gardien de toilettes publiques, qu'il avait écrit pour lui, et qui durait trois heures. Je ne sais pas comment mais ça s'est transformé en film sur un crash boursier à Walt Street, qui ne s'est finalement pas fait. »
Lee : « Il n'y a pas longtemps, j'étais interviewé par cette journaliste. A la fin de l'entretien, elle me confie, toute sourire : "J'adorerai vous voir faire Fifty Shades of Grey !" (rires)
Russell : « Puisque je viens de faire un film pour le trouble bipolaire, quelqu'un m'a écrit pour me dire que je devrais faire un film sur un super-héros bipolaire, mais la lettre était si confuse et si délirante, clairement le mec n'était pas tout seul dans sa tête. Cela dit, ça aurait pu être intéressant, un super-héros dont le crédo est "Je déteste sauver le monde, c'est super !" »
Tarantino : « Une jeune fille de 14 ans m'a écrit un synopsis pour Kill Bill Vol. 3. »
Affleck : « Wow. »
Tarantino : « Oui, elle voulait elle-même interpréter la gamine du premier Kill Bill, qui aurait grandi. Et je l'ai lu, je l'ai appelé pour la remercier. C'était juste adorable de voir cette fillette aimer le film au point d'en imaginer la suite. J'ai toujours espéré que les gens s'approprieraient l'histoire, dans un contexte et un lieu différents, qu'ils compléteraient les blancs que j'avais laissés. »
Van Sant : « Ça me fait penser, on a réalisé une version atypique de Restless, très jolie, parce qu'on avait tellement de plans sans dialogue qu'on a pu les rassembler et en faire un film muet. »
Russell : « Oh mon dieu. Tu aurais pu défoncer The Artist ! »
Affleck : « J'aurais aussi pu faire aisément une version silencieuse du dernier Terrence Malick que j'ai tourné, To The Wonder. Personne ne parlait sur le plateau de tournage ! (rires) »
Source : The Hollywood Reporter
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IMtheRookie3 décembre 2012 Voir la discussion...
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IMtheRookie3 décembre 2012 Voir la discussion...
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Esenji3 décembre 2012 Voir la discussion...