Isild Le Besco, sublime intouchable
Tous les mardis, Vodkaster propose pour vos beaux yeux un extrait estampillé « carré rose », ouvertement sexy ou simplement émoustillant, restant ainsi fidèle à notre principe que toutes les thématiques du cinéma doivent être évoquées en ces lieux. N'est-ce pas.
Salut les filles, je vous propose aujourd'hui d'oublier le temps maussade et de vous réchauffer le coeur et le corps avec une actrice des plus charmantes. Je veux parler de l'über-affriolante Isild Le Besco, enfant de la balle, soeur de Maïwenn, actrice précoce et réalisatrice débutante
Dans les nombreux films qu'elle a illuminés, Isild Le Besco traîne cette espèce de moue faussement ingénue qu'elle porte sur un visage qu'on croirait sorti d'un tableau de Vermeer. Cette beauté blonde si particulière et non conventionnelle semble presque anachronique, moyenâgeuse. Personnellement je verrais bien Isild Le Besco en châtelaine féodale un peu borderline, moulée dans un costume d'hermine rouge et coiffée d'une toque de velours, incarnant une espèce d'Iseult trash dont la dépravation serait contredite par son sourire si désarmant (et à la limite du chevalin).
Au cours de sa jeune mais déjà riche carrière, Isild Le Besco s'est trouvé un mentor avec Benoît Jacquot. Elle a collaboré dans 5 de ses longs métrages, le dernier en date étant Au Fond Des Bois, présenté au festival de Locarno il y a deux semaines et qui sortira en salles le 13 octobre. Leur précédente collaboration était pour L'intouchable, sorti en 2006, et qui contient l'extrait qui nous intéresse ici et maintenant. Dans ce film, Isild Le Besco, avant de partir en Inde sur les traces de son père, interprète le rôle d'une jeune actrice et nous propose une intéressante mise en abyme via ce passage où son personnage doit jouer une scène déshabillée (et donc dans laquelle elle n'est plus tellement intouchable ... hum hum).
Par son traitement frontal, par une certaine crudité froide de langage (on entend le réalisateur diriger ses acteurs en énonçant, d'une voix désincarnée, des phrases du type « ferme les yeux », « caresse ses seins »), cette scène évoque fortement Sex Is Comedy de Catherine Breillat (notamment ce passage) ou encore Le Pornographe de Bertrand Bonello. On retrouve une certaine volonté de désacralisation de l'acte sexuel en l'inscrivant dans une routine strictement professionnelle.
Malgré cette approche clinique et distante d'un acte sexuel qui se trouve ici doublement simulé (Isild Le Besco fait semblant d'être une actrice qui fait semblant de faire l'amour), cette scène véhicule une charge érotique forte - et pas uniquement grâce au physique voluptueux de son actrice principale.
En effet, sans aller chercher bien loin, n'est-ce pas un fantasme commun que d'assister au tournage d'une scène déshabillée, de voir comment ça se passe en coulisses hein ? Et pourquoi est-ce un fantasme à votre avis ? Eh bien, selon moi, en étant ainsi petite souris dans un espace interdit (le personnage d'Isild Le Besco insiste pour qu'il y ait le minimum de techniciens sur le plateau), le voyeur qui est en nous a presque l'impression de percer des secrets jusqu'alors dérobés. Au-delà de la décomposition purement mécanique de l'acte sexuel, ne nous trouvons-nous pas, telle Alice franchissant le miroir, directement dans la peau de la personne qui pratique cet acte sexuel ?
Cette vertigineuse effraction dans l'intimité de la personne qui fait l'amour devant nous permettrait de répondre enfin à cette terrible question : mais bon sang de bonsoir, à quoi pense notre partenaire pendant l'acte sexuel ? Qu'y a-t-il dans sa tête, derrière la façade, derrière l'écran ? COMMENT CA MARCHE TOUT CA ? Merci encore une fois au cinéma de nous permettre d'effleurer des réponses, insuffisantes mais prometteuses, à ces questions aussi primordiales qu'irrésolues.
-
jeanyvesnicolas28 novembre 2016 Voir la discussion...